Chroniques (presque) touristiques en Terre (à demi) hospitalière, épisode 67

Hi Guys !


De retour après un week-end estival fort appréciable... Et fort apprécié ! Deux jours, "seulement"... Oui mais quel bien ça fait! Se promener, le nez au vent, ne rien faire de spécial, puis "explorer" un peu... À mi-chemin entre le touriste et le résident, voilà qui me convient.


Dimanche donc, c'était Old Bus Market (le fameux que j'ai cherché, dimanche dernier), accompagnée de Joon, l'étudiant australien (qui ressemble à un chinois) rencontré au SmithBookcafé (café-théâtre-musical-bookshop-tendance-social, si vous vous rappelez). Le Old Bus Market, c'est d'abord de belles halles, façon bâtiment industriel rénové. C'est, après, une salle remplie de stands avec de la "nourriture internationale" : empanadas d'America Latina (chaussons frits généralement fourrés à la viande), cannolisd'Italie (cornets sucrés croustillants remplis de chantilly), donuts de Californie, saucisses d'Allemagne, jus de canne... Et j'en passe et des meilleurs. Au milieu, quelques stands "locaux", aussi : des olives, des prunes, du miel, des épices, des muffins... Bref, un marché plein de couleurs, d'odeurs, de saveurs ; un marché où il fait bon flâner. Voire, valser : ce serait être ingrate que d'oublier, dans ce festin des sens, les sons, car un groupe (fort bon) emplissait l'air d'une douce mélopée....


Au deuxième étage, bijoux, vêtements, objets d'art, de déco et autres fioritures... Lorsque le ventre est plein (ou le panier, à défaut), on peut penser à la parure. À ce niveau, côté ambiance, c'est plus animé : pour le nouvel an chinois, une troupe mène la danse. "Déguisement" de tigre, percussions, acrobatie... Yihaaa, ça envoie!


Entre les deux, nichée dans une petite salle, dont l'entrée est indiquée seulement par un petit panneau, une superbe expo photo : "Perfect Foreigners". Des visages, noir & blanc, pris en passant. Résonnant... Et touchant.


À suivre, la visite du Canberra Glasswork, à la fois galerie et ateliers des travailleurs du verre – souffleurs, mais aussi artistes qui travaillent "à froid", avec des polisseurs ou je ne sais quoi (j'ai posé des questions, mais entre l'anglais, le français, je perds les noms). L'espace est ouvert, le coeur et la parole des artistes aussi – et l'accès est gratuit. Une découverte imprévue... Sans aucune bévue. D'autant que l'expo m'a beaucoup plu : coeur en verre plein de lumière, fils connectés à des boîtiers... Manière de réflexion sur le coeur et le cerveau, sur l'Homme?, tout en subtilité, c'était très Beau. Oui, beau avec un B majuscule : plus le temps passe, plus je crois qu'on a besoin de ça – la Beauté – pour exister...


Balade rapide autour du lac, et au revoir à Joon. Quand je lui lance "A la prochaine fois", en lui demandant de me tenir au courant des sorties, des évènements, il me répond que c'est moi qui vais devoir être son guide à Canberra! Haha. Ça me fait rire... Et surtout plaisir : si mon enthousiasme est communiqué... J'ai tout gagné !


Après écriture, cuisine, lecture – le train-train plaisir du quotidien ; lundi après-midi, c'est reparti. Direction le National Museum Gallery. Que je crois. Parce que tout est National, à Canberra, je m'emmêle les pinceaux et je me retrouve devant le National Portrait Gallery. Soit : maintenant que j'y suis, allons-y!

... Et je n'ai pas regretté de m'être trompée, je vous le dis ! L'expo temporaire, Digital Portraiture 2017 (à voir ici), était une galerie de portraits en vidéo. Entendez par là, des images, une bande-son, et à côté, un "résumé" de l'artiste ; pour raconter l'histoire de la personne, de la rencontre. Après avoir vu ça, je me demande : Y'a-t-il meilleur de moyen de présenter quelqu'un? Le premier, celui d'une vieille dame de 103 ans, m'a littéralement bluffée. Ancienne danseuse étoile en Inde, en Grande-Bretagne & j'en passe, elle est revenue depuis quelques années à Canberra... Et compose toujours des ballets. Sur fond de musique classique, assise sur une chaise on la voyait danser.. Et tant de grâce, tant de lumière émanaient de cette femme ridée... Et si belle pourtant, si... Mouvoir, émouvoir. J'étais hypnotisée.

Si les autres galeries, présentant diverses personnalités qui ont marqué l'Australie, était intéressant aussi, rien n'a égalé cet émerveillement premier. Dingue, comme le portrait d'une personne qu'on ne connaît pas, qu'on ne rencontrera probablement jamais, peut nous toucher, nous inspirer, nous élever. Eileen, puisque c'est son prénom, a donc confirmé mon intuition : on a besoin de l'Art, on a besoin du Beau pour exister.


... Et on a besoin de culture. On a besoin d'apprendre, de comprendre, de savoir. En tout cas pour ma part, j'en ai besoin. Comme d'air ou de nourriture, j'ai besoin d'ça pour exister, au risque de m'asphyxier. Et donc, je partage avec vous une petite info, glânée sur France Inter, l'autre soir, que j'ai trouvé intéressante...


Minute INFO ; Flash du "Professeur Rigolo"

Saviez-vous que...? Chez le nourrisson, la peau et le cerveau se forment en même temps. Seraient donc liés... Vu l'eczéma que j'ai, mon cerveau doit être sacrément détraqué! Haha.

Saviez-vous que...? L'eczéma, au sens physique (sans parler de psychologie), est un manque de perméabilité de la peau, qui fait que l'individu est "trop" touché par son environnement extérieur. ... Et si on traduit ça sur le plan du cerveau, ça donne quoi? Hypersensibilité ? Hmm.. ça semble logique... Relié à la première information... Maintenant, je sais qu'j'ai une raison de ne pas tourner rond (et pourquoi ça risque de perdurer) : diagnostic validé par les scientifiques, ça vient d'la période de gestation... C'était là avant même que j'sois née, ça risque pas de changer ! *


  • Halte à la fatalité ! Seule solution : le transformer. La prescription? Chaque jour, poétiser. Sublimer l'obscurité, révéler la Beauté, enchanter le Réel. ... Se redonner des ailes.



Après cette parenthèse artistico-scientifico-culturelle, qui m'a nourrie bien au-delà du derme superficiel, retour au réel. Entendez : au Breizh Café. Pour être honnête, je n'y allais pas avec l'enthousiasme d'un elfe de la forêt de Brocéliande - mais j'ai quand même rencontré le grand méchant loup.. Et son panier de réprimandes ! Et les tartes trop ceci, et la minuterie, et t'as vu tes choux, et c'est quoi ça?! Etc, etc. Je fais des erreurs, soit. MAIS T'ES PAS OBLIGE DE ME GUEULER DESSUS COMME UN PUTOIS !

En fin de journée, j'ai réussi à lui dire. Que c'est pas en m'écrasant qu'il m'aiderait à progresser, à gagner en autonomie – ce qui, finalement, est son souhait. Oui, j'ai réussi à lui dire et j'étais fière... Même si lui m'a dit, de son côté, que "ça n'allait pas le faire". Et bien... PARFAIT, on est arrivés à la même conclusion ! Au moins maintenant, c'est clair.


Donc : chercher du boulot, cette fois dans ce que je sais faire (boulangère, je suis boulangère, pas pâtissière!). Ici (avec Dream Cuisine, par exemple, dont j'ai rencontré le patron dimanche au marché, "par hasard"... Pour ceux qui veulent encore y croire) ; ou plus probablement ailleurs : Sydney, Brisbane, peu importe pourvu qu'il fasse plus chaud l'hiver (à Canberra, ils ont du "vrai" froid : en juin-juillet, le thermomètre descend jusqu'à 0°... Non merci, j'veux pas d'ça pour mon anniversaire!).

Nouveau boulot, nouvelle région, nouvelle maison... Une fois encore, c'est reparti ! & Ca signifie, aussi, que ces jours-ci, je vais être bien occupée : chercher, appeler, envoyer des CV, comparer, repostuler... & Les cours d'anglais, et la proposition d'un ami rencontré en Inde d'écrire sur son blog de voyage, et... J'crois que je vais vous laisser, ce s'ra plus sage !


Avant de vous quitter, récapitulation des principales informations :

x On a besoin de Beauté. Si mon blabla n'en est pas, troquez pour un Victor Hugo (je ne vous en voudrai pas), regardez un tableau de Picasso... Ce que vous voulez, mais ne vous laissez pas fâner !

x Personne ne peut nous définir. Si l'on décide que "Non, on ne vaut pas moins que rien", que "Ce jugement t'appartient"... L'ascendant de l'autre entame son déclin ; l'esprit redevient serein. Personne ne peut nous définir : en le décidant, on garde ouvertes les portes de l'avenir. Souvenez-vous en!


À bientôt – d'ici ou d'ailleurs mais toujours avec coeur !


Lol'Âme Butineuse.


NB – Rectification : Chronique spéciale environnement


Rubrique Inde. Par "société de l'instantané", j'entendais "société où l'on vit dans l'instant"... Parce qu'on n'a pas le choix, qu'on ne sait pas de quoi sera fait demain. On vit au Présent, on achète "au coup par coup"... Parce que c'est là, seulement, qu'on a les sous. On achète "petit", individuel, parce qu'on n'a pas d'économie, pas de réserves matérielles. "L'instantané", ici, n'était pas à comprendre comme irresponsabilité, frivolité ; mais bien à prendre comme "symbole de l'extrême pauvreté" : les indiens vivent comme ça parce que, pour la plupart, ils n'ont pas le choix.

Ma façon de l'exprimer n'était pas forcément adaptée... Veuillez m'excuser, Messieurs Dames, pour le malentendu occasionné (et merci à une lectrice attentive de m'avoir signalé cette bévue!).