Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 43


Pancakes vegan à la banane

Café Aloha. 

 

   
 
Mardi 21 Novembre 2017
Ayubowam,

 

Plusieurs jours déjà depuis les dernières nouvelles, mais pas de panique, je suis toujours là ! Sur une mer d’huile… A ce que l’on voit ! En réalité, de puissants courants l’agitent parfois, là-bas, tout en bas… Voyons ça.

 

Je vous ai laissés sur l’arrivée de Katie, la nouvelle manager… Suivie de près par Aaron, le nouveau volontaire. Belge de son état, parlant français, et aussi gay que gai : Sympa ! Pour fêter ça, on est allés boire un verre (comme si y’avait besoin d’une raison pour le faire). Pour notre première sortie, je voulais quand même me sentir jolie… Mission pas si simple que ça étant donné l’état de mes bagages – moitié abandonnés, moitié volés, moitié juste pas embarqués parce que c’est pas pratique à trimballer... (Ok ça fait trois moitiés… Et alors ?! Y’a toujours pas grand-chose à trouver !) . C’était sans compter sur la panière partagée, et un super conseiller (ma sœur Lucile n’étant pas là, fallait que je trouve quelqu’un pour la répondre à ma question : je-sais-pas-quoi-mettre-tu-peux-m’aider-s’il-te-plaît ?). Comme quoi les clichés ne sont pas toujours surfaits : c’est Stuart qui a parfaitement rempli la mission… Et il est gay.

Bref, nous voilà sur la plage, les pieds dans l’eau, devant un Mojito, une Pina Colada, une Caïpirinha, et autres cocktails plus locaux : Mirissa Mirage (à base de bière au gingembre), Arrack Attack (l’arrack étant un alcool typique du Sri Lanka, à base de… je ne sais pas trop quoi, d’ailleurs). De la musique, des paroles, des rires… Même un feu d’artifice. Pour la faire en anglais (je ne sais pas pourquoi, à certains moments, je me mets à penser en anglais. Ca « sonne » mieux comme ça, pour exprimer ce que je ressens…) :

Good people, good place, good vibes… What else ?

Money ? Parce qu’On the beach, c’est fucking expensive, biatch ? Anyway, just : ENJOY.

= L’argent? Parce que sur la plage, c’est foutrement cher, *** (censuré) ? Aucune importance. Juste : Profite.

Et puis c’était l’happy hour (tarifs réduits sur un cours laps de temps, pour les non-initiés… Dont le nombre ne doit pas être si important ^^ , mais faut qu’ils comprennent)… Dans tous les sens du terme (pour le Happy… quand même, suivez !)

 

Certains ont poursuivi la soirée plus loin… Pour moi, c’était déjà très bien !

Le lendemain, c’était repos, on avait prévu d’aller à Galle. Mais avant, de tester les pancakes vegan à la banane. C’est ce que j’ai fait… Pas mal pour un premier essai, mais les poêles… C’est pas ça. Obligée de mettre trois tonnes d’huile pour que ça n’accroche pas (j’exagère à peine, bien sûr), résultat… C’est plutôt un pan-beignet ! Ca n’empêche : il n’en est pas resté.

Bon, et puis David qui tarde à se lever, la chaleur, la langueur qui commence à s’installer. Plutôt Ounaoutuna - Unawatuna ? Unawatouna ? Bref, cette ville là !  (c’est plus près) ? … Même pas. Juste, rester là. Bouquiner, flâner, regarder le Meilleur Pâtissier (en replay)…

 

En fait Mirissa, ce n’est plus vraiment le Sri Lanka. C’est le voyage en soi, au cœur de soi. Ça avait d’ailleurs déjà un peu commencé à Ella. C’est dommage, peut-être, de passer à côté des trésors de Ceylan ; pas toujours beau ce que je vois au-dedans ; mais… C’est important aussi, je crois. D’apprendre à être. Soi avec soi, et juste ça. Ou plutôt : et tout ça – car c’est tellement, déjà.

 

Le soir, barbecue. Quasiment 20 personnes conviées, Stuart a préparé : du thon, mais aussi des pommes de terres, des carottes, des oignons, un coleslaw, une sauce aux poivrons… Délicieux ! Encore une fois, certains ont poursuivi la soirée plus loin… Mais pour moi, c’était bien (y’en a qui bossent, demain !). Et j’ai bien fait, car les plus « chauds » sont rentrés à 5 ou 6h du matin… Autant dire qu’au bureau, je n’ai pas vu grand monde : tout le monde au dodo ! Et, encore une fois, bouquiner, flâner, regarder le Meilleur Pâtissier (en replay)… Traîner. Je n’avais pas la gueule de bois, mais c’était tout comme : le voyage au cœur de soi… Restera au cœur de moi, je vous épargne les détails, mais, bref, je n’ai pas échappé à la règle : traîner. Comme un dimanche en France…

 

Lundi, on repart du bon pied : méditation, yoga… Ca fait du bien pour commencer la journée ! Plus d’électricité ? Qu’à cela ne tienne, on va cuisiner – ça tombe bien, j’étais allée chercher des ladies fingers (aussi dits « gombos »… bref, ces trucs verts que j’aime tant ! – Quand on les cuisine bien et qu’ils ne sont pas tout gluants) plus tôt dans la matinée. Et puis… Encore une fois, lire, écrire. Et puis… Sans électricité, pas d’ordi, pas de wifi, on ne peut pas travailler. Alors je négocie… Permission spéciale accordée ! Avec Aaron, David, et un couple de néerlandais (rencontrés à l’aéroport à notre arrivée), nous voilà partis pour Weligama (une plage juste à côté… Mais, étant donné notre motivation des jours derniers, encore inexplorée). Sous la pluie, ou presque. Tant pis, on fait avec. Comme dans la chanson – ou presque, ils surfent sous la pluie. Quant à moi… Marcher sur le sable, les pieds dans l’eau. Se baigner.

… Oui, oui, je la sens qui revient, qui m’envahit : l’énergie ! Après tous ces jours de « repos », ça me fait du bien de me bouger. Même plus que du bien : je me « réveille », je m’émerveille. Merci. On poursuit par un café (un thé, un burger, des frites) au Aloha – place à touristes, place à ouvre-ton-porte-monnaie s’il fallait le préciser ; mais encore une fois, anyway : un vrai café, un jeu de cartes, un après-midi entre amis… ça n’a pas de prix (surtout quand t’as converti en euros le prix à payer en roupies. Haha !).

 

De retour au First Hotel, retour du courant… Et retour du boulot, ce faisant ! Check in, check out, paiements… Pas de problème, je gère ! Venez, venez, même pas peur : j’ai fait le plein de motivation.  Et puis retour des gens, de la vie dans le salon, ça fait presque… First Hotel, Bonheur? Oula, carrément… Attention ! Restons prudents, on va dire : Meilleur temps dans le Ciel de Lola. Haha.

 

Ce matin, pourtant... L’embellie se poursuit. Méditation, yoga, j’ai démarré du bon pied. David, Aaron & les néerlandais sont partis pour un whale watching (tour en bateau pour admirer baleines, dauphins& autres cétacés) ; Katie à Matara pour quelques achats ; Susil est en repos ; je suis seule sur le pont ! Mais… Don’t worry, chicken curry ! Les lits, la cuisine, la laverie, j’assure sur tous les fronts. Ok, on n’est pas surbookés, il n’y a pas de souci particulier,  mais ça me fait du bien de voir que j’y parviens  en autonomie. Petit moussaillon devient un bon marin… Excellent pour la motivation !

 

Retour des 4 mousquetaires (dont certains ont eu le mal de mer…), passage de relais, déjeuner… Et voilà ! Ce soir, repas au resto’ pour le dernier soir des néerlandais  – encore une fois, comme si y’avait besoin d’un prétexte pour bien manger… Belle météo annoncée.

 

Pour les photos, ATTENTION ATTENTION, Colombo, Anaradhapura, Minhtale… Mais aussi Kandy et surtout ADAM’S PEAK disponibles sur le Drive ! (Peut-être quelques une sur le blog, selon la disponibilité du merveilleux administrateur-éditeur que la Terre m’ait donné : j’ai nommé Norbert Chadourne).

Et, à venir, Stuart (cuisinier, conseiller vestimentaire, drôle, attentionné… Quel dommage qu’il soit gay !), Weligama, le barbecue, les baleines (même si je n’y étais pas)… Tout ça tout ça !

 

Lol’Âme… Toujours en chantier, mais désormais rechargée. 

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 42


Vendredi 17 novembre 2017

Ayubowam,

 

Hostel First Mirissa, ici Lola ! Les jours passent et se ressemblent... Ou pas. Une sorte de train-train se met en place, mais, malgré tout, chaque jour apporte son lot de nouveautés – nouvelle manager par exemple : nouvelles idées, nouveau fonctionnement. Et puis le livre, les repas, un colis à poster, quelques formalités (accumulées au fil des mois)... C'est là que tu vois que, dès qu'il y a un genre de « quotidien », quel qu'il soit, tu abandonnes vite tes velléités poète/explorateur/découvreur/en mouvement à tout heure : j'ai découvert aujourd'hui seulement toute la partie « droite » de la Main Road (parce que je devais aller à la Poste), tout un quartier l'autre soir (parce que l'ancienne manager, Ines, nous a emmené dans un resto), et si on a la plage à deux pas, on y est allés deux fois ! En fait... On ne sort presque pas. Du moins, plus de la « zone » que l'on a connue à l'arrivée : épicerie, guichet de retrait, marchand de fruits, etc... Bien limité ! Ça faisait du bien au début, certes, mais... Je commence à m'interroger : est-ce là mon souhait ? Un périmètre confortable, mais fermé ? Je perçois le danger – et je vous en informe, car je crois que vous y êtes plus encore exposés :

Attention, DANGER ! : si l'on n'y prend garde, le quotidien peut vite devenir un assassin – de curiosité, de désir, de projets... Même de rêves ! Il met en péril votre avenir, faut vous méfier !

 

Bref, pour en revenir à nos moutons, que s'est-il passé depuis ? (Depuis quoi ? Le dernier mail, évidemment !) Déjà, on a rencontré Manju, le boss. Et c'était... Top ! En fait, il est rarement là : la plupart du temps, des volontaires (comme David & moi) tiennent la réception ; il y a un(e) manager salarié(e) en général pour 3 ou 6 mois ; et un permanent pour le ménage, l'intendance, etc. Pourquoi ? Non parce que c'est un fils à papa (loin de là), mais parce que sa devise, c'est : Made by travellers, for travellers. (= Fait par des voyageurs, pour des voyageurs). Du coup, il délègue la gestion lambda, et se contente de la supervision de tout ça – l'hôtel de Mirissa, mais aussi celui qu'il a à Negombo, etc. … Et c'est top ! Déjà, parce que ça permet à plein de gens de se rencontrer ; à pas mal d'entre eux d'être logés sans frais ; et même, à certains d'entre eux... De réaliser leurs projets ! Parce que son idée, c'est que, pour peu que le B.A-BA soit fait... On fait ce qu'on veut ! Leçons de yoga, guitare, cuisine, peinture, méditation... Chacun peut développer ce qui lui plaît !

Pour l'instant, dans deux hôtels – Negombo, Mirissa. Mais à long terme... Il envisage toute une « chaîne » au Sri Lanka... Et même partout en Asie ! Le plan, c'est : tu commences volontaire ; si ça te plaît, tu passes manager ; et si tu te sens... Tu ouvres ton auberge ! Il offre le concept, les investissements de départ, et... Let's go, vole de tes propres ailes ! Ok, sous sa « tutelle »... Mais pas sous casier/cadenas ! C'est un partenariat, et, s'il pose le cadre, ça reste ton projet A TOI, avec tes envies, tes goûts, tes idées... Ton projet que tu développes à ton gré. C'est pas génial tout ça ?!

 

Bref, après ça, on est allés manger avec Inès & son copain, des espagnoles (encore : à croire qu'ils sont l'élément de base d'une bonne soirée !), Stuart (un autre volontaire, parti depuis)... Bref, une bonne bande de l'auberge. L'occasion de goûter les rotti : comme une parotta (ou, pour que ce soit plus clair pour vous, un peu une galette de sarrasin, mais version pain feuilleté). Olives, œuf, crevettes, avocat, fromage, poulet... Y'en a pour tous les goûts et pour tous les budgets (comme dans une crêperie, quoi!). Et bien sûr, légumes pour moi (et là du coup ce n'est plus « à plat », en carré, mais en triangle comme un samossa... Ne me demandez pas pourquoi : c'est comme ça).

 

Et puis... Bon, pour la suite, on va faire comme la dernière fois : jour par jour, au quotidien, ça ne rime à rien. Grosso modo, un peu en vrac, ça ira très bien.

Plage, lecture, repérage cadeaux, méditation, boulot, papiers... Y'a eu des hauts, des bas. De l'exaltation et des moments où il me semblait que je tournais en rond.

 

[ Et puis... La paix. ]

Et si... Et je pourrais... 
Oui mais... 
Pensées, pensées, pensées, 
Sans s'arrêter. 
J'voudrais qu'ma tête
S'arrête
- Juste un instant, 
Coupure de courant.

J'voudrais juste être là
Sans y penser vraiment. 
Sans me demander 
Pourquoi? 
Comment? 
Et avant, et après ? 
- Juste un instant, 
Coupure de courant.

... Et puis... La Paix.

`

Bas, ruminer s'agacer tourner s'exaspérer... Et puis la Paix. Parce que t'as médité, écrit, cuisiné... Parce que tu ne sais pas, parfois, mais juste : la Paix. Merci.

 

Côté boulot, tranquille, tranquille... Que je disais ! J'avais peut-être parlé un peu vite : dès le lendemain, on était full (complet). Heureusement David était là pour m'aider. Et puis Inès est partie, Katie est arrivée. Le premier soir, elle n'était pas très bien et moi j'avais cuisiné : on lui a offert le repas. On a commencé à discuter : prof de yoga, elle est vegan, aime cuisiner, propose plein de nouvelles idées... Oh oui, elle me plaît ! Et en plus, elle a du café (du vrai, avec une cafetière piston!), elle nous a offert le thé... Et même le chocolat !

 

Question gestion, elle est beaucoup plus « carrée ». Et la cuisine à nettoyer, et les stocks à checker, et remplir les fichiers, et fais ci, fais ça... Quand j'ai vu qu'elle commençait à déballer des bijoux / sacs / vêtements (achetés en Inde pour les revendre, à son compte), j'ai trouvé ça moyen-moyen, et je me suis mise à douter. Qu'est-ce qui la motive, dans le management : l'humain... Ou le profit ?

Mais finalement... Je crois que si elle est intéressée, ce n'est pas au sens financier. Du moins, au fond, je ne sais pas, mais, pas totalement, en tout cas. Le soir d'après, elle nous a offert un dhal qu'elle avait fait, au chou kale (aussi appelé chou chinois), du pain qu'elle avait acheté, et des légumes qu'il nous restait... Repas partagé, c'était vraiment sympa !

Du coup avec elle, on gère aussi les résas. On nettoie le frigo. On va organiser un breakfast (j'avais déjà mis une « petite annonce » si certains étaient intéressés pour cuisiner avec moi : elle a vu et m'avait demandé qu'on fasse des pancakes vegan, dès son arrivée... Finalement, on fait ça pour tout le monde, demain!) : œufs, toasts, fruits – frais et en jus, œufs, pancakes bien sûr... Ce n'est pas une leçon (on cuisine, ils paient), mais pas non plus vraiment un service de restauration : on partage la dégustation – et c'est le plus important ! PAR-TAGE.

 

En clair, elle nous implique davantage. Donc le travail est plus important, évidemment, mais aussi plus intéressant, plus gratifiant. Avant, Inès me disait « Je le fais » : j'étais tranquille, c'est vrai, je pouvais vaquer... Mais je m'ennuyais, et quand elle partait, je me retrouvais dans le merdier. Maintenant, je prends mes « responsabilités ». … Et ça me plaît ! Plus on me laisse de possibilités, plus je prends de plaisir... Et plus j'ai envie de m'investir : cuisine, photos& commentaires sur les réseaux sociaux... Oui, ça me plaît !

Bon, on ne s'emballe pas non plus, c'est pas demain la veille que j'ouvrirai mon Hostel First, mais... C'est une chouette expérience – encore. Qui me fait dire, aussi, que oui, la boulangerie, j'aime. Mais la cuisine, voire l'hôtellerie... Aussi. Les espaces partagés, créateurs d'idées, générateurs de projets. Oui, l'Humain, ça me plaît.

 

Lol'Âme inspirée...


Photos  : Tea Time. Soirée jeux. Wok « Veg Chicken » (Comme du poulet... Mais c'en est pas ! Alors Késaco ? Du soja, pardi !). Séance cuisine (potimarron, comme chez vous! Ici aussi c'est la saison!). Avec le bijoutier. 


Jeudi 16 novembre 2017

Salut à tous, 

Chose promise, chose dûe : les photos du Sri Lanka commencent à arriver sur le Drive ! 
La wifi a un débit... Plutôt bas, donc ça prend du temps (et là, ce n'est pas ma faute à moi, nanana!), mais vous pouvez d'ores et déjà admirer Colombo & Anadhapura. Mihintale est en train de charger, Kandy et l'Adam's Peak viendront après. 
Bien sûr, je m'excuse car avec le temps, vous avez sûrement oublié à quoi ça correspond... Mais rien ne vous empêche de reprendre l'épisode à côté... Ou d'admirer sans comprendre :) 
"La beauté, c'est ce qui nous sauve de nous mêmes" (Yasmina Khadra)... Pas besoin de comprendre pour apprécier. 
 
Bises à tous & à bientôt ! 
 
PS : Parce que c'est une rencontre que j'ai vraiment beaucoup apprécié... En attendant qu'elle arrive sur le Drive... Je vous présente... Lantika, ma maman de Kandy ! <3 

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 41


Mardi 14 Novembre 2017

Ayubowam,

 

Quoi que je pourrais presque dire Hi, vu le taux d'occidentaux dans l'hôtel – quelque chose approchant les 100%. Mais heureusement, Mirissa, ce n'est quand même pas Ella ni Goa : sur la Main Road, c'est les locaux (&, par suite, les prix sont locaux aussi, dans les commerces et les restos). En résumé, donc, l'Hostel First à Mirissa, c'est : le confort à l'occidental, le way of life du Sri Lanka en bonus. Je ne vous cache pas que c'est parfait pour moi : après deux mois à barouder, je suis ravie de me poser. Tant pis si je n'explore pas Welligama, Matara, Galle, etc (toutes les plages et villes autour), tant pis si je ne vois du Sud que Mirissa – et même que les très proches environs de l'hôtel : juste là, ça me va ! J'écris, je cuisine, je lis... Pour vous, ce sera peut-être moins dépaysant, mais pour moi, qu'est-ce que c'est ressourçant ! Et vous serez bien contents, après : le but, c'est quand même de continuer, et... Pour que ça dure, l'aventure, faut ménager sa monture !

 

* Et même peut-être contents très bientôt : Naître à ce monde, maintenant, ça fait un bout de temps qu'il traîne sur mon bureau. Mais un livre, ça ne se fait pas en deux coups de cuillères à pot... Et pas trop, non plus, entre trains, bus, randos & sac à dos. Tandis qu'ici... Avec la wifi... Du temps « free »... C'est reparti ! Manuscrit repris, relu, corrigé, mise en page adaptée... Fichier envoyé pour validation ! Quelques jours, peut-être quelques semaines, et (croisons les doigts, touchons du bois) vous pourrez vous le procurer. Version papier, via Internet (livraison à domicile) ou au Restaurant Le Castine, près de Pau. Mais aussi version numérique, pour les nomades et/ou adeptes de la technologie et/ou petits budgets (sans impression, forcément, c'est moins cher...).

Pour plus d'informations (ou, pourquoi pas, pré-réservation ☺), vous pouvez toujours bien sûr me contacter par mail.

 

Fin de la « parenthèse pub », merci de votre attention.

 

Donc, Jour 46, rencontre avec la responsable. Grosso modo, ce qu'on pensait : quelques check-in, check-out (prendre les noms, numéros de passeports, l'argent, rentrer tout ça dans l'ordinateur ; montrer les chambres, récupérer les clés), machines à laver à lancer-étendre-plier s'ils le demandent, et veille à la propreté générale... Pas de quoi s'affoler ! Ça nous prend quelques heures (même, pour être honnêtes : quelques minutes de quelques heures) dans la journée, et on fait ce qu'on veut à côté !

 

Notre machine, entre autres. Quel bonheur d'avoir des fringues propres ! Et quel bonheur de cuisiner, aussi. Première sortie - Ou pas : Jours 46/47/48, à partir de là, quoi, quand ? Je sais plus exactement, je sais pas, mais bref : on s'en fout. Une des sorties, donc : vendeur de fruits, épicerie. Celle repéré la veille est fermée... Et c'est tant mieux. J'en trouve un autre... Et quel autre ! Pour 50 roupies (environ 0,30€), 6 tomates, 2 citrons, une leçon de singhalais* et un magnifique sourire ! Je lui demande 4 bananes, « 20 roupies », il les coupe, y'en a 8... « Ok, 20 roupies, for you it's ok ». Corossol, mangues, passion... Tout me fait envie. Je demande les prix : sur moi, je n'ai pas assez. Mais si j'voulais... J'pouvais même embarquer les fruits, et payer après. … Un peu que je reviendrai ! D'ailleurs, quand j'y pense, j'y étais déjà allée le jour d'avant, mais quand ? Bref, je sais plus, on s'en fout. Seul truc important : je m'étais déjà dit qu'il était super gentil, que ce serait LE shop pour moi, le « place to be » à la Lola. Plein de fruits, à bons prix, joyeusement servis... AHHHH, paradis ! Donc : *Navota emu emu ! (= See you, à bientôt).

 

Le midi, c'est nouilles Maggi. Oui mais... Aux épices, avec de la salade de tomates, des graines de cumin, du jus de citron, des avocats... Le lendemain je me lève tôt, et, avant d'aller au boulot, je trouve enfin les string hoppers. Comme des vermicelles de riz, je crois. Que je fais revenir à la sauce soja, avec des p'tits oignons tout ça tout ça. Le midi, c'était un autre des volontaires qui nous cuisinait une sweet creamy corn soup, quelque chose comme ça – épicé et sucré à la fois, crémeux.. Délicieux. Pour le goûter, c'est salade de fruits (bananes, passion, corossol, ananas... joli joli, j'ai tout prix!) ; et pour le dîner, rice & curry, soja façon poulet et son wok carottes-oignons-potimarron... Ou autre, selon l'inspiration ! Mais dans tous les cas... Qu'est-ce que c'est bon ! Qu'est-ce que ça fait du bien, après la période banane-pain de mie-nougat, d'avoir de VRAIS repas, chaque fois. Pleins de couleurs, pleins d'odeurs, pleins de saveurs. MERCI. De tout mon corps, de tout mon cœur.

 

Pour autant, j'explore toujours les spécialités « extra-culinaires ». Après l'overdose de pain de mie, ici, c'est les creamy crackers – genre de TUC (gâteaux apéros plutôt neutres). Dans les rayons, ça remplace ici les fameux Biscuits Marie qu'on mangeait par kilos en Inde. Idem pour les rottis : c'est l'équivalent des parotta. A ne pas confondre avec les kottu roti : ce genre de risotto dont je vous ai parlé, l'autre fois. Comme hopper / string hopper... Comme quoi parfois, il suffit d'un mot et tout change ! Aussi testé, avec le papad (riz soufflé) qu'on se traînait, une sorte de pop-corn/nougat... Qui s'est révélé parfait pour la séance ciné ! Parce que oui, quand même, on ne fait pas que bouffer. (Mais c'est tellement bon de retrouver ça, désolée, dans cet épisode-là, je me suis un peu épanchée... Haha). Je suis aussi allée chez le bijoutier. C'est que l'anniversaire de ma p'tite Lulu, c'est dans pas si longtemps... Et Noël, aussi : il s'rait temps que j'pense à ma p'tite maman... Et comme pour le vendeur de fruits, j'y suis retournée. Et on a discuté. Il s'appelle Bischuli, et il a 4 enfants. Et... Vous vous en foutez, c'est vrai ! Haha. Mais... Pas moi ! C'est juste pour vous montrer que voilà, Mirissa... C'est sympa. Déjà, c'est comme chez moi.

 

Comme chez moi... Au Sri Lanka... Magie de la Vie. Merci.

 

En espérant que la lecture de cette chronique (surtout) culinaire vous aura davantage mis en appétit que fait baver, je vous souhaite une très belle journée, et... Navota emu emu, les amis !

 

Lol'Âme Heureuse.


Juste, en attendant les autres... 

Salade de fruits jolie, jolie ☺
Sweet corn soup - maïs, carottes, poivrons, pommes de terre, crème... Et tout plein d'épices : un délice ! 
Pop rice (comme du pop corn, au riz soufflé) maison 😊

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 40


Agustin & Sara, qui ont repêché mon sourire au fond du puits dans lequel il était tombé... Merci. 

Le Hopper et rice - La mosquée - Le poisson séché (sur le port, pour l'exporter dans les régions "reculées"). Le reste à suivre ci-dessous 😉


Dimanche 12 novembre 2017

Ayubowam,

 

De bonne heure de bonne humeur, devant mon ordinateur : j'ai quelques jours à rattraper – et, quand je vois certains de vos messages, je m'en voudrais de trop vous faire patienter. Exemple ? « Tu vis mes rêves pour moi, ne t'arrête pas »... Ouaw, merci ! C'est une lourde responsabilité, d'un côté, mais, si je sais que j'en rends heureux (même un seul)... Je suis heureuse. Merci pour votre attention, vos réponses, parfois... C'est VOUS qui faites mon bonheur, aussi.

 

Passons passons sur séquence émotion (on ne va quand même pas se mettre à pleurer de bon matin?! ^^), on en était... Jour 43, je crois. En train de se reposer à Ella. Se reposer, et puis... Cogiter, avec parfois quelques sombres pensées, faut bien avouer. Au lit, avec un bouquin et un paquets de biscuits au chocolat. De toute façon dehors c'est pluie et froid. Vous m'y voyez ? Vous imaginez donc combien, quand Agustin et Sara (les espagnols rencontrés à l'Adam's Pea ) nous proposent d'aller boire un verre, ô combien je suis motivée. Sans compter que : je viens de goûter j'ai pas faim, et ça va être cher, et j'ai pas envie de rentrer tard, et... Bla, bla, bla, la p'tite voix. Pourtant je me dis, TAIS TOI !, tu ne vas pas rester là à déprimer !, je me file un grand coup de pied, et j'y vais.

 

… Et qu'est-ce que j'ai bien fait !!! Una cervesa (=une bière), quelques palabras (=paroles), y muchas sonrisas (beaucoup de sourires). Comme ci, comme ça, je retrouve mon espagnol. Je retrouve, surtout, ma gaieté un peu folle. Pizza, rice& curry, pasta... On se partage les plats (délicieux, soit dit en passant). Y una otra cervesa. J'oublie : ma timidité, mon sentiment d'infériorité, et combien on va payer, et qu'est-ce qu'ils vont penser et qu'est-ce que je vais faire après... J'oublie : je vis. - Non que je sois « bourrée », même légèrement éméchée, non : je suis. Dans l'instant, pleinement, avec des amis. Et donc, j'oublie tout ce qui est autre que le présent – tout ce qui n'est pas important. Muchas gracias, amigos !

 

La soirée est de toute beauté, mais on est tous encore fatigués : on a commencé tôt, et por eso, à 22h, on est rentrés. « On ne va pas traîner », qu'on se dit. Et puis... On se met à discuter, avec David. De nos passés, de nos envies, de nos peurs, de nos projets... De tout & de rien en particulier, on ouvre les cœurs. Résultat... On se couche à 1h ! Le réveil va piquer, mais je ne regrette pas : c'est bon, ces instants partagés...

 

 

Jour 44, après une matinée de bus (pour changer), on arrive à Tangale. C'est... Si tranquille, comme ville... Après la touristique Ella, on apprécie d'autant plus d'être là.

 

Revoir – enfin – des visages du Sri Lanka (si si, à ce point : Ella est littéralement noyée sous les européens – et russes, australiens, américains... tout ça tout ça). Manger une assiette de rice& curry GROSSE COMME CA (et très bonne à la fois) sans la payer un bras. Flâner. Découvrir les canaux, sereins, si beaux. Se croire à Allepey de nouveau.

Rencontrer un fisherman, Tony (« Comme Papa ! », je lui dis), qui nous raconte sa vie. Son père qui lui a tout appris, la pêche de nuit, le thon, le requin, l'espadon ; son fils mort dans le tsunami ; l'aide des occidentaux, comment il a tout reconstruit ; le gouvernement qui taxe trop (encore les problèmes de fuel dont nous parlait le conducteur de rickshaw) ; son gros bateau (il alterne pêches quotidiennes sur un plus petit, et séjours d'un mois sur celui-ci, dans les eaux plus lointaines, avec 5 amis à lui : autre mode de vie, autres dangers, autres denrées.)... Visite gratuite... Ou presque : 2 cigarettes. - Données de bon cœur, par ailleurs. Mais... Si on l'écoutait, on lui donnait carrément le paquet ! Oui, bah ça va aller, peut-être !

Découvrir un petit temple, où cohabitent Shiva & Bouddha, statues de déesses hindoues et stupas. Visite offerte par la femme qui gère tout ça, avec son sourire grand comme ça (et qui a une amie en France qui s'appelle Carine... Décidément, c'est la journée!). Parce que de toute façon, c'est partout comme ça : à David les hommes - jeunes, vieux, en costume-cravate ou dhoti-savates... Ce mec est un aimant, tous viennent à lui, tout le temps – à côté, pour eux, je n'existe même pas ! … Mais à moi les p'tites vieilles. Ou les un peu plus jeunes, parfois, mais.. les p'tits bouts de femme. Sourires, regards, étreintes... Je les attire comme des abeilles dans un pot d'miel... Et je ne m'en plains pas, loin de là ! Quelle bienveillance, quel réconfort de ces rencontres là, même quand on ne parle pas... Les yeux, les bras... Le langage du corps, c'est tellement plus fort, parfois.

Continuer la balade. Plage, palmiers, payottes, varans... Ca me rappelle la Guadeloupe, vraiment. (Après les évocations Papa/Maman.. L'univers essaierait-il de me dire : « Rentre à la maison » ? … Mais non mais non, pas question!) Front de mer. Terrain de criquet des militaires.

Eglise protestante – dont le père rouvre les portes juste pour nous ! Mosquée – coucher de soleil sur le minaret. Hindouisme, bouddhisme, christianisme, religion musulmane*... Avec nous, pas de jaloux, on fait tout! Supermarché … Pour que le tour soit vraiment complet : n'est-ce pas le dernier temple né ? La consommation, nouvelle religion ? Oui, nous aussi, parfois (trop souvent?), on se laisse piéger...

*On est d'accord : musulmanisme, ça n'existe pas ? Et islamisme, ce n'est pas du tout ça. Alors... On dit quoi ???

Retour à l'hôtel. Repos encore. Apparemment, deux jours pour se remettre, ce n'est pas de trop. Dodo pour David, et pour moi... Lecture : on a fait le plein (en français!), dans l'auberge à Dalhousie, je revis ! Après La Gaieté, de Justine Lévy (pas si gai que ça, d'ailleurs), je m'attaque à La condition humaine (rien que ça!).

 

Idem le matin suivant – Jour 45, pour ceux qui ne suivent pas. David dort, je lis – oui encore : je dévore. Je profite du soleil sur la terrasse, café, radio... Je traîne pour le laisser faire dodo. Parce que c'est ça, aussi, le voyage à deux : S'adapter à l'autre, ses envies, ses rythmes de vie. L'occasion pour moi d'apprendre à lâcher prise, me laisser vivre. Parfois, certes, de faire un peu « n'importe quoi » : oui, seule, à l'ashram, je dormais mieux, méditais, faisais mon yoga et mangeais plus équilibré... Mais je me faisais chier ! Je ne vivais pas, à petit pas, je me mourais ! Là, je ne fais peut-être pas « comme il faudrait » (de ce qu'on m'a recommandé ou même de ce qui m'est adapté), mais j'ai retrouvé l'envie ! C'était le plus important, en premier. L'envie d'avoir envie. Même si c'est pas tout parfait. Ensuite, (ici, peut-être?), on verra pour concilier - le repos, le mouvement, la sagesse, la folie... Ici, on verra, pour créer l'harmonie.

 

Bref, un autre bus. Dans lequel je réalise : hier, j'aurais dû reprendre mon avion pour la France. Et finalement... Je suis là. Le Sri Lanka, bientôt la Malaisie... Déjà deux mois. Et après on verra. Inconnu, à inventer. Waouw. À peine si j'y crois. Merci Maman, merci Papa, de m'avoir donné ce goût là...

J'atterris dare-dare : on se fait littéralement « larguer » du bus ! Sans exagérer : en plein milieu de la route, le contrôleur nous dit « c'est là », saute dehors, attrape nos bagages dans la soute, nous les jette... Et n'a même pas le temps de remonter que le bus est déjà reparti ! Il lui court après et est même obligé de prendre un touk-touk pour le rattraper !!! Incroyable !

 

Bref, pour nous, c'est quand même OK : on est bien arrivés (entiers), on a nos bagages, et l'hôtel (Mirissa First, dans lequel on va travailler), est tout près. La responsable n'est pas là, mais on est accueillis par un autre volontaire. Visite des lieux, rapides explications : chambre privée, cuisine partagée (thé, café, épices en libre service!), livres et vêtements à échanger, wifi gratuit et service de laundry... WOW ! Une douche & une machine à laver... MERCIIII ! C'est comme le paradis. Sans rire, vous n'imaginez pas, je crois, depuis combien de temps j'en rêvais. L'endroit est sympa, les gens ont l'air cool... Et pas trop débordés : David est toujours un peu stressé (de savoir à quelle sauce on va être mangés), mais, de mon côté, je pense qu'on ne pouvait pas rêver mieux.

 

Libres pour l'après-midi, on ne se fait pas prier. Mails, WhatsApp, Messenger : Maman, Teva, Papa... Toute la famille y est passée ! =D Puis plage, repérage des bars-restos, tour des boutiques (recherche de cadeaux)... Et retour au First, pour un goûter 5 étoiles : ANANAAAAS – tellement bien choisi par David ! Ça a comme un goût de bonheur, tout ça... Et la douche avec du vrai shampoing et l'huile de coco après... oui, oui, Paradis, on y est!

On attend toujours la responsable - « 17/18h, elle devrait être là ». 19, 20... Toujours pas. En fait si mais elle mange, elle n'a pas l'air pressée... « Hey, guys... On verra demain, it's ok... » OK... On va manger aussi. Pas de string hoppers (je finirai par les trouver!), mais des hoppers tout court. Entre un idli et une dosai indienne. Quand même une découverte culinaire, mais... c'est pas ça que je voulais, ça m'inspire pas... Et en fait c'est super bon, j'adore ça ! Avec un veg fried rice (bah oui, ça faisait longtemps ! Haha), des bananes (parce que ça, c'est pas nouveau, mais c'est juste le B.A-BA... Garder la banane!), et un morceau de « nougat » (aux cacahuètes, comme chez les chinois : j'en suis devenue gaga)... Parfait !

Rester un peu, discuter... Apprivoiser, en quelque sorte. Et aller se coucher : demain (aujourd'hui), on ne bosse pas, mais y'a à faire, quand même. Dont rencontrer la responsable, enfin. Et d'ailleurs... Déjà 9h ? Oula, mais je vais y'aller moi !

 

Don't worry (Chicken curry!), à part tenir la réception (et encore, ça signifie surtout = être présent, vu qu'on est hors saison), je n'aurais pas grand chose à faire, je crois... Le First, ça tient plus de l'auberge espagnole que du palace, et même pour le ménage, c'est pas notre place : y'a un salarié ! J'aurai donc tout plein de temps à vous consacrer☺ (et pour finaliser, aussi, ENFIN, mon projet).

 

Lol'Âme en chemin vers la Paix, déjà un peu apaisée...

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 39



Jeudi 9 novembre 2017
Ayubowam,


Ou Vanakam, puisque selon les régions, au Sri Lanka, on parle Tamil ou Singhalais... Et anglais - et entre nous, français ; espagnol avec des voyageurs qu'on a rencontrés... on finit par s'embrouiller !


Jour 40, on dit au revoir à Lantha - et non Latika, erratum & toutes mes excuses à celle qui a été comme une amma (= mère, maman) pour moi. On lui laisse un mot pour l'hôtel, on fait une photo avec elle, elle me prend dans ses bras, bisous & God bless you... Dur dur de se quitter... Mais enfin, faut y aller !


En gare de Kandy, plus d'occidentaux que de locaux : on pourrait être « rassurés », mais en fait... ça ne nous plaît pas trop. On rencontre quand même deux espagnols très chouettes – David, qui peut enfin parler sa langue, est à la fête.

Pendant que le train monte, on essaie de faire redescendre le budget en mode éco : recherche de surfer – comme on avait essayé de le faire à Anaradhâpura et Kandi d'ailleurs. (À défaut qu'ils aient répondu, on avait vraiment « craqué ». Auberges, restos, visites, rickshaws... Un max de roupies. Sans le regretter, parce que c'est bon le confort & le repos, c'est bon le plaisir... Mais faudrait quand même voir à pas tout dépenser avant d'rejoindre la Malaisie !)

Et puis on arrête (de chercher) : le paysage est trop beau, on s'contente de contempler. Montagnes, lacs, plantations de thé... Jusqu'à Hatton, puis en bus* jusqu'à Maskeliya, et encore en bus jusqu'à Dalhousie, ça n'arrête pas (d'être magnifique). Certes, c'est moins direct (et bien plus long) que le taxi mais... On ne regrette pas : ç'aurait été dommage de rater ça, de le gâcher par la vitesse & les vitres teintées ! (D'autant que, dans le train, on est à droite, la meilleure place... Revanche sur le petit train d'Ooty que je n'ai pas réussi à prendre !☺)

* Bus chargé de plus de passagers qu'il ne devrait en contenir – évidemment -, mais aussi d'un montant de lit, de poutres, de quelques sacs de ciment... NOR-MAL ! Haha.


Tout ce trajet, on a faim. On goûte la woodapple, qu'on avait acheté en chemin. Et... On ne vous conseille pas. En tout cas, nous, on n'en reprendra pas. Peut-être que c'est seulement celle-là qui était trop mûre, ou pas assez, mais... On n'a pas aimé. Plutôt acide, pâteux... Pourtant je l'ai mangé. Comme le pain de mie sur lequel avaient grimpé les fourmis, après l'avoir bien gratté. Pas gâcher, quitte à se forcer. & La p'tite moulinette qui reprend dans la tête... P****, même ici ?!

Arrivée presque avec la nuit, moitié sous la pluie... Mes nerfs lâches – mes canaux oculaires aussi.


Mais... L'hôtel (que David a pris soin de réserver) est juste au pied du départ de la randonnée, un plaid est posé sur le matelas moelleux, y'a de l'eau chaude au robinet et il nous offre le thé... Aaaaah, ça va mieux ! De la terrasse sur laquelle on s'installe, on voit la montagne, on entend les cascades. Y'a même des perruches comme chez Mémé Marcelle... Oui, ça va vraiment mieux. ♥


On prépare les affaires, dîne - dhal, rotti, curry de potimarron... cher pour le prix, mais quand même super bon ! (Et puis surtout : vu la pluie, on ne serait pas ressorti!) Et à 20h.. Au lit ! 20H, oui oui, comme des papi-mami... Mais c'est que demain, pour grimper, on se lève à 2h – alors pas question de traîner !


On veut grimper l'Adam's Peak. Troisième sommet – en hauteur – du Sri Lanka, mais le plus sacré. Chacun sa légende pour se l'approprier : c'est là qu'Adam aurait posé son premier pas après avoir été chassé du Paradis, ou alors ce serait l'empreinte de Shiva, ou celle de Bouddha... Y'a même une version pour ceux qui ne « croient » pas : à une certaine période de l'année, des papillons viendraient mourir par centaines à cet endroit... Bref, sacré, dans tous les cas.

… Et sacrément dur à grimper ! Des marches en veux tu en voilà – 5000, et des petites, des grandes, toutes de guingois. J'ai peur, j'ai froid, j'y arriverai pas. Tais-toi. Je me programme : j'y arriverai. Et si j'arrive au bout, j'arriverai à tout. Comme un test, un défi – de volonté plus que de capacités.


Et j'en ai bavé, ça oui, mais j'y suis arrivée. J'ai atteint le sommet. J'en ai pleuré... Lever de soleil, admirer. Et puis redescendre. Une douche (chaude), de l'huile de coco, un petit-déjeuner... Alleluïa. Je suis fière de moi – fière de nous, de ce qu'on a fait, qu'on fera, heureuse d'être là.


...Mais on ne s'attarde pas, direction Ella. Même sans trop s'attarder, on a quand même un peu traîné. Donc loupé le train. Donc on reprend le bus. Les bus. 4 changements, 6h de trajet tout en lacets, un mini-scandale* et un max de roupies.. Rien que ça !

*Tant pis si c'est entre deux échoppes, que les femmes sont choquées, que les hommes rient... il FALLAIT que je fasse pipi!

Alors qu'à deux minutes près, on aurait pu partager un rickshaw, sauter dans un train et arriver tout frais en milieu d'après-midi – plutôt que tard, énervés et barbouillés. Voire zapper Ella – dormir une nuit de plus à Dalhousie, rejoindre directement Tangale de là. Parce que ce matin, jour 42, fatigués courbaturés, on a fait un p'tit tour en ville, à la cascade et puis voilà. (Y'avait Little Adam's Peak & Ella's Rock aussi, mais fallait grimper... No way). On aurait pu zapper Ella, on aurait gagné du repos, des euros... Mais c'est comme ça, on savait pas. En matière d'organisation, on n'est pas encore parfaits : tant pis... Ou tant mieux, on a encore une marge pour progresser !

C'est comme ça, on est là, on fait au mieux avec ce qu'on a : du temps, une chambre confortable, une terrasse... Et de la wifi ! Courrier, ravitaillement au supermarché, administratif... C'est pas ce qu'il y a de plus jouissif, mais faut le faire aussi. Et à côté, quand même... Lecture, repos, écriture, photo... On va pas s'priver de plaisir pour se punir ! ☺


Demain, direction Tangale, avant Mirissa samedi. Et les photos... Bientôt, promis !

Lol'Âme « convalescente »




BONUS : Lol'Âme Sensible reprend sa plume au Sri Lanka.


*` Adam's Peak `*


Adam's Peak.
La fierté d'être arrivée jusqu'au bout,
D'avoir atteint le sommet.
Avoir vu tous les gens te dépasser,
Mais être restée centrée,
Concentrée,
Juste sur toi.
Avoir gravi, l'une après l'autre,
Ces 5000 marches.
La fierté :
T'être prouvée que tu pouvais.

Et puis le contrecoup :
Pourquoi? Qu'est-ce que j'fous là?
La vie, comment ça marche,
Comment ils font, les autres?
Comment ils font pour être (paraître?) toujours en haut,
Jamais en bas,
Avec tous ces pourquoi,
Tout ce vide trop-plein que j'ressens là?
A quoi ça sert que j'cours d'un bout à l'autre de la Terre
Si j'comble pas ça? ...
Ca paraît pt'être Super! ,
Courageux, magnifique, et cetera,
- Et parfois (même souvent), ça l'est -
Mais aujourd'hui, en réalité,
J'donnerai cher
Pour être un super-héros
De la vie juste "ordinaire".
Pour me dire : Tu es, et c'est tout et c'est parfait.

... Adam's Peak,
La fierté, et puis le contrecoup : ça pique.
Quand j'y pense,
Comme une métaphore.
Du voyage, de la vie... Tout ça :
Un jour t'es le plus fort...
Et l'autre pas.

Pourtant j'abandonne pas,
Encore & encore, j'essaie, j'avance :
Ca viendra.
Au Sri Lanka, au Cambodge, en Malaisie,
Au Vietnam, en France, je ne sais pas,
Mais ça viendra.
Je trouverai la clé de ma vie :
J'y crois.

 


Me revoilà déjà, pour un petit bonus!


Mardi 7 novembre 2017 - 09h.46
J'ai participé à l'aventure d'écriture  "Matinale en cavale", proposé par le site Short Édition. 
Thème : De l'autre côté. Voici ma cavale, et pour voter pour moi (si le cœur vous en dit), c'est par ici : 

Temps pour temps...
De l'autre côté du monde, 
Le temps continue sa ronde. 
Un, deux, trois, 
En France comme au Sri Lanka, 
Les aiguilles tournent sur le cadran. 
Quatre, cinq, six, pourtant, 
Tout semble différent. 
C'est... Pas la même vitesse,
Pas la même profondeur, 
J'sais pas comment l'expliquer, 
Ça met juste plus d'allégresse 
Dans mon cœur. 
Sept, huit, neuf, comme si le temps, 
De ce côté, avait une autre densité. 
Comme si chaque heure
Contenait plus d'instants
- De ceux que tu vis vraiment, 
Que tu ressens, 
Entière, intensément, 
Parfois qui résonnent, longtemps... 
Dix, onze, douze, 
De l'autre côté du monde, 
Le temps continue sa ronde,
Semblable et pourtant si différent. 
Loin du train train bien cadré 
Métro boulot dodo, 
Bonjour l'ennui!
Le temps de ce côté, 
C'est comme une sieste sur la pelouse, 
Au bord de la rivière, en plein été. 
Repos et promesse de renouveau, 
Vie. 

De l'autre côté du monde, 
Le temps continue sa ronde,
Rien ne saurait l'empêcher. 
- Mais ce côté là est quand même mon préféré...

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 38


 

PS : Gros retard sur les photos, désolée... Je ne vais pas tarder ! 


Mardi 7 novembre 2017 - 04h.03

 

Ayubowam,

 

En direct de Kandy... Encore une fois, juste avant le départ. David dort, je narre, et après... Petit-déjeuner puis Let's go !, on déménage à nouveau.

 

Ce fameux jour 38 donc. On a attendu le bus sur la route principale juste au croisement de la route de l'hôtel, comme on nous l'avait indiqué. Attendu, attendu... Il n'est jamais venu – et on sentait bien que ça ne servait à rien d'attendre plus : les horaires/trajets, ici comme en Inde, fluctuent, la moitié ne les connaissent pas et les autres parlent un anglais qui laisse à désirer... On laisse tomber la route principale, direction la gare centrale.

Et si on prenait des bananes pour la route ? Et, oh regarde là, je pourrais trouver un chargeur de téléphone. On rachèterait pas du pain de mie aussi ? Les repas ont l'air bien aussi là, en plus ils ne sont pas chers leurs rice & curry : on mange avant de partir ? … Trois heures après avoir quitté l'hôtel, enfin, on monte dans le bus ! Heureusement que sur place, David a réservé l'auberge.

En général, je ne suis pas pour, mais sur ce coup, il a géré : 10€ sur Booking, pour deux nuits à deux, dans une offre spéciale... Contre 17, tarif normal auquel elle était repassée quand on est arrivés ! Avec une moustiquaire, des draps tout propres, la WIFI, le petit-déjeuner compris, le café à volonté... ET le sourire de Latika, sa bienveillance, ses attentions : comme une mère, j'en ai des frissons ! MERCI <3

 

Pour en revenir à David a géré : d'autant plus qu'à Kandy, de la gare aux guesthouses, situées sur la colline, y'a pas de bus. Toujours en pensée fourmi, je propose d'essayer d'y aller à pied. Mais pour lui, tant pis les économies, c'est touk-touk obligé... Et il a eu bien raison ! Celui qu'on a rencontré : nous fait un bon prix ; nous propose le tour de la city, le lendemain, pour 2000 roupies … Et finalement, aujourd'hui, nous ramène à la gare gratuit !!!

Parce que la ville est très étendue, qu'on n'y passe qu'un jour, et qu'on est en version « touriste » au sens le plus connu, le soir même la fourmi a dit : pour le tour « tout inclus », c'est sûr ça fait des sous, mais je pense que ça vaut le coup... So... Let's go ! On a réservé, et on n'a pas regretté.

 

Jour 39, 9h il est venu nous chercher. Sur le trajet, on a discuté de la situation politique du pays (« depuis 2015, c'est catastrophique »), des problèmes de salaires, de carburant (du gazoile oui, mais plus d'essence sur l'île. Devant toutes les stations, des files de voitures, touk-touk, camion... Sur des kilomètres, c'est hallucinant!)... Bref, de la vie, la vraie.

Visite de la Gueragama Tea Factory. Gratuite, avec une guide adorable, et des explications, des vraies. Sur les thés noirs, verts, blancs, le séchage, roulage et la fermentation... Enfin j'ai tout bien tout compris, et on a même eu droit à la dégustation. :)

Puis jardin d'épices – on l'avait « loupé » à Kumily, on se rattrape ici ! Guidés par Hassan, un étudiant, à travers la vanille, le poivre, les ananas nains, le curcuma, le tamarin, etc, on découvre à la fois la botanique et la médecine ayurvédique... Top ! Palmiers, poivre, ananas, chocolat... Plus d'une fois, ça me rappelle ma chère Gwada.

On poursuit par le musée des gemmes, l'île étant très réputée pour ses Saphire – le Blue en particulier. Paraît-il qu'ils ont fourni Elisabeth II et Lady Di... Musée plutôt intéressant : sur la formation de la Terre, les appellations précieux/semi-précieux (fonction de l'ancienneté, ex : les saphires datent de la création de la planète il y a 3,4 milliards d'années ; de la rareté ; de la densité), les moyens de les récupérer / travailler, les propriétés... Et salle de vente, évidemment !

À ce stade, je commence à me demander – bien qu'il soit très gentil, s'il ne nous a pas fait un bon prix parce qu'il utilise la même méthode que mon chauffeur à Kochi : sponsorisé...

 

Mais quand même, il est gentil. Et puis c'est midi, on a lu sur son book qu'il connaissait de bons restos, & j'ai toujours mes strings hoppers et mon kottu roti dans un coin de la tête. Normalement, ils mangent ça le matin ou le soir, pas le midi, mais, je persiste dans mon topo et... Il relève le défi !A côté de la gare, un p'tit boui-boui. Ce sera donc Kottu roti – bien végétarien, cette fois ! Avec du dhal et de la sauce aigre douce.. Waouw, qu'est-ce que j'aime ça ! Sponsorisé, peut-être... Et alors ?! Good guy quand même !

 

On poursuit : Bouddha Géant (comme les champignons à Paris, ça pousse partout à Ceylan !), sur lequel on peut monter pour profiter du panorama ; point de vue sur la ville et le lac artificiel ; Temple de la dent... En fait non. À ce stade là, la pluie commence à tomber, on est fatigués, et il nous faudrait attendre 2h à peu près (l'heure de la cérémonie) pour que les portes s'ouvrent et qu'on puisse contempler (la fameuse dent en or qui fait que le temple « mérite » la visite – et ses 1000 roupies d'entrée)... On se contente d'une balade autour du lac, des allées & temples qui y sont disséminés. Et c'est très bien ainsi, ça nous suffit : on n'était pas dans la « bonne énergie », pas dans celle qui correspondait. Et si on le fait « parce que le guide l'a dit », à quoi bon?... Pour en profiter, il ne faut pas se forcer. On ne verra pas tout, tant pis, mais ce qu'on verra, on le savourera.

On s'avance un peu, j'achète trois mangues à un vendeur de rue au sourire lumineux, Dikshan, qui nous apprend quelques mots de singhalais. Eda, aujourd'hui ; Evada, demain... Ou quelque chose comme ça, j'ai un peu oublié !

En rentrant, j'apprends à mon tour quelque mots de français à Latika. Autour d'un café qu'elle a eu la délicatesse de nous préparer. Sur ma boîte mail, je découvre des nouvelles de Joe, le cuisinier rencontré à Kumily. WOW, super gentil ! Un message de Julie, une amie de Bordeaux, qui me dit combien ces mots sont importants dans sa vie. Un de Sophie, que je rejoindrai peut-être, dans quelques mois, dans l'un ou l'autre de ces pays d'Asie.

… Et là, je sais. Même si je suis fatiguée, même si parfois je me demande Pourquoi ? , je sais que c'est pour ça. Être avec les gens. Les rencontrer, les toucher... Oui, c'est pour ça que je le fais.

Aussi bizarre que ça puisse vous paraître peut-être, ça va me faire du bien de travailler « vraiment » je crois (deuxième quinzaine de novembre dans un hôtel à Mirissa, sur la côte Sud, en échange de quoi on sera logés et hébergés). Parce que le problème de « l'aventure », au bout d'un moment, surtout pour moi qui suis partie sans but, sans plan, c'est... L'utilité. Le sentiment d'utilité : ok, je découvre, je visite, j'apprends, mais... je sers à quoi, moi ? C'était ça le cafard, parfois. Mais... Quand je mets des mots, quand je sais qu'j'ai touché des cœurs, alors... oubliée, envolée la p'tite bête noire. Quand je sais qu'j'ai touché des cœurs, corps & âme vibrent en choeur : BONHEUR.

 

Lol'Âme reconnaissante pour toi qui est là et qui lis,

pour ce séjour à Kandy, pour... Tout ce qu'elle vit !

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 37



Dimanche 5 novembre 2017

Ayubowam,

 

(Dont on a appris depuis que, littéralement, la signification est : longue vie à vous.) Mais, bref, où en étions-nous déjà ? Ah oui, le Sri Lanka. Arrivée à l'aéroport de Colombo – enfin, à une trentaine de kilomètres de Colombo. David avait regardé les bus pour rejoindre la ville, mais il y avait aussi Negombo, plus près et a priori plus joli, mais... Qu'est-ce qu'on choisit, et puis c'est compliqué à trouver, et puis on est fatigués... David m'embarque dans un taxi. Pas ce que j'aurais choisi, a priori, mais là, j'ai compris – il en a assez, à mon tour de « céder ». Faire des concessions, plutôt : quand on voyage à deux, c'est une obligation. Il s'avère que Colombo, c'est plus loin, plus cher (que Negombo), bref, pas forcément la meilleure option, on s'est mal préparés, mais... Qu'importe : maintenant, c'est fait, on va se débrouiller ! En se contentant de peu (un lit simple dans la chambre sans fenêtre d'un hôtel en travaux...), on finit par dégotter un p'tit boui-boui à 1000 roupies (environ 400 roupies indiennes : pour le prix, on a connu mieux... Mais en l'occurence, c'est ce que l'on trouve de mieux!). Et demain... On fuit !!!

 

Quand même, à être là, on se dit : autant explorer un peu la city. Fin d'après-midi, nous voilà donc partis pour une petite balade – qui deviendra vite nocturne puisqu'à 18h, il fait nuit. Première découverte : un phare... On est sauvés ! Puis le palais présidentiel, un tour au supermarché, une balade en bord de mer, un temple bouddhiste sur Lotus Road (ça ne s'invente pas!)... Ajoutez à ça des mangues (bien mûres et beaucoup moins chères qu'en Inde), et des pav (les fameux pains briochés chers à mon palais)... On est refaits ! OK, l'hôtel n'a de Royal que le nom, mais c'est quand même une belle soirée.

 

De ce premier aperçu, on retient que le Sri Lanka, c'est comme l'Inde... En plus occidentalisé, plus « civilisé ». Déjà, au niveau de la circulation : moins de klaxons, des stops, des feux tricolores... Et même des passages piétons ! Question déchets aussi : y'a des poubelles (des vraies, pas des déchetteries à l'air libre) un peu partout (Wahou wahou), et même du tri sélectif (là, quand tu arrives de l'Inde, tu te dis carrément : TRUC DE FOUUUU!). Et les tenues, bien sûr : jeans, tee-shirts, même jupes & décolletés... C'est sûr, plus de légèreté dans l'air. Peut-être, pour le peu qu'on ait pu en juger, moins dépaysant, mais plus reposant. Et, revers de la médaille : plus cher.

Bref, 1ère escale pas si mal, mais dès le matin, on reprend quand même le train. Direction : Anarhadapura. Dans un wagon... Ma foi, très sympa ! Deux dames en face, assez âgées, n'ont de cesse de nous offrir à manger : biscuits, galettes de lentilles frites, samossas... à notre tour, on sort le papad, à côté c'est les cacahuètes... Une vraie fête !

 

Très sympa, mais quand même... Un peu longuet (5...6h), on est contents d'arriver. Et, depuis quelques jours à « grignoter » (sandwichs, beignets, etc), d'avoir un VRAI repas. Juste du fried rice, mais j'en pleurerais. Et un vrai hôtel – que David avait réservé. Du wifi. Un vrai lit, une vraie douche – avec du shampoing ! MERCIIIII ! Oui, même pour des backpackeur de cœur, parfois, du confort... ça fait du bien !

 

Jour 36,

 

On part à la découverte des sites sacrés d'Anaradhâpura – Bouddha est passé par là... On a de la chance : on tombe en pleine puja – qui a une autre signification ici qu'en Inde : une fois par moi, avec la nouvelle lune, c'est une grande fête religieuse, tout le monde est habillé de blanc, etc. Fantastique d'être là à ce moment là.

Premièrement, on part à pied – économies obligent, surtout que l'entrée du site est censée coûter 25$ (quoi qu'avec la fameuse puja, ce serait peut-être gratuit... On ne sait pas trop). MAIS, on recroise un conducteur de rickshaw, qui nous a aidés hier au resto. Pour 2500 roupies, il nous promet 4h de balade, et toutes les entrées... On se laisse tenter ! Stupas (temples bouddhistes), banyan sacré sous lequel Bouddha aurait eu l'illumination, Cave Temple, lacs, Bouddha géant... Je ne saurais vous dire tout ce qu'on a vu, mais... On s'est pas faits eus ! Comme qui dirait. Surtout : les offrandes, prières, toutes les fleurs, lumières, odeurs... J'ai été touchée plein cœur. Transportée, littéralement, emplie par le sacré.

Trempée jusqu'aux os (au Sri Lanka, la mousson... c'est en cette saison!), émue bien au-delà. A chaque arrêt du rickshaw, je descendais – malgré les torrents d'eaux qui tombaient parfois : je ne voulais rien manquer. L'eau qui ruisselle sur les marches de marbre devant une stupa, un Bouddha de marbre blanc devant une autre là, des enfants moines tout d'orange vêtus sous leur parapluies, des fleurs et de l'encens qui embaument ici... Non, quelle que soit la pluie, je ne pouvais pas rater ça. VIVANCE qui s'offre à moi en abondance. Merci.

 

Puis, parce que quand même, il fait pas chaud ! Et qu'on est trempés jusqu'aux os, retour à l'hôtel. Se déshabiller, vite, tout mettre à sécher, et... Manger ! Pique-nique sur le lit : sandwichs, biscuits au chocolat, bananes, rulan cake... Parfait ! Et oui, je poursuis les découvertes au Sri Lanka : en l'achetant, je croyais que c'était une sorte de nougat. En fait, c'est plutôt comme une pâte à base de coco, sucre, farine et banane. David n'aime pas spécialement ça... Tant pis pour lui, y'en aura plus pour moi ! :) Et puis lire, écrire... ça passe vite, finalement ! Alors : dîner à l'hôtel (puisqu'il fait resto et qu'on a la flemme de ressortir, on en profite pour se faire servir!). Premier rice & curry : un peu l'équivalent du thali indien - avec moins de sauces et plus de légumes : haricots pimentés, condiment coco-piment, curry doux de potimarron... MIAM ! Et... Dodo !

 

Jour 37

 

Le temps pour David de se réveiller, je me mets à bouquiner. Et après... 90% d'humidité, c'est sûr, ça ne m'avait pas manqué : le ciel est gris, les fringues mouillées (elles n'ont pas eu le temps de sécher)... Dur dur de se motiver !

Mais quand même, on voulait aller à Mihintale... On traîne ce matin, on y va cet aprèm' ? Et puis... Un coin de ciel bleu a l'air de percer, ce serait dommage de le louper. Une banane, et on est partis (les bananes, c'est la vie!). Avec envie, énergie, et tutti quanti !

 

Bouddha géant (encore un, mais tout de blanc, celui-là!), stupas (dont : la plus ancienne, la plus récente, une où il venait méditer, celle où il aurait posé le pied...), dagoba, point de vue, black pool (un lac autour duquel était construit un temple, et auquel les reflets des plantes et rochers donnent un aspect noir), kalgari caves... Encore une fois, je ne saurais vous dire tout ce qu'on a vu, tout ce que j'peux vous dire c'est que ça m'a plu. Très beaucoup, et même encore plus. Méditer adossée à la statue de Bouddha. Explorer les ruines, caves, de coins en recoins, comme une petite souris curieuse (Petit truc marrant, ça colle parfaitement à ma lecture du moment : Le Hobbit, qui parle de nains, gobelins, etc... Qui vivent dans toutes sortes de trous et caves !). S'asseoir à l'ombre d'un arbre, au bord du lac, caressée tout de même par les rayons du magnifique soleil qui nous a accompagnés toute la journée. … Parfait.

 

Juste quand on s'apprête à « finir », le ciel commence à se couvrir. On rachète de l'eau, des bananes et Let's go ! « On aura bien géré notre temps par rapport à la météo ! », qu'on se dit. Dans le bus du retour, croyez moi ou pas, sur l'écran télé (oui, parce qu'ici, il y a la TV même dans les bus courts trajets), défile... Le grand cabaret, de France 2 !!! … Et sur les fenêtres : la pluie. Des rideaux de pluie, même des seaux. « OK, on aura presque géré le temps par rapport à la météo. ». Tous secs et fiers qu'on était, on arrive une fois de plus à l'hôtel trempés jusqu'aux os. Mais qu'importe : heureux de tout ce qu'on a fait dans la journée.

 

Se sécher, étendre les affaires, manger... Déjà 17h ! Donc à nouveau : pendant que l'orage se déchaîne, lire, écrire, flâner sur l'ordi – au sec et au chaud, merci ! Le soir, le responsable nous propose un kottu roti - une spécialité d'ici, composée de crêpes coupées en lanières mélangées à des légumes, parfois des œufs ou du poulet, comme un « risotto ». Allons-y !

Première bouchée, deuxième bouchée, hmmmm, délicieux. Sauf que... Sauf qu'il s'est trompé en allant le chercher, il y a du poulet ! Et en tout petits morceaux, impossibles de trier. Raaaaa ! Dommage, je commençais à me régaler. Enfin, il trouve une solution de substitution pour se sustenter, David en a deux fois plus à savourer... et on retestera, plus tard, en version VG !

 

Jour 38

 

C'est aujourd'hui, et... Il est temps de ranger les affaires, refermer les sacs, repartir pour la prochaine étape. David vient d'émerger, il est temps pour moi de vous laisser !

 

Lol'Âme épanouie, en route pour Kandy.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 36


Photos : le temple, selfie avec Justine & Sandy. 

Les autres (pleins d'autres!) sur le drive bientôt.

Les aventures Ceylan dans l'épisode suivant.   


Vendredi 3 novembre 2017

Ayubowam !

 

Comme le mentionnait le flash info de ce matin (cette nuit pour la plupart d'entre vous, compte tenu des 4h30 qui nous séparent désormais), nous voilà bien arrivés au Sri Lanka... et donc prêts à nous exprimer en singhalais ! (Heureusement que l'anglais est « universel », sinon je ne vois pas bien, entre tout, comment on s'en sortirait!) .

 

Reprenons où on en était restés : Maduraï. De retour chez Saravana, en préparation pour le Sri Lanka. Puis, avec lui sur le canapé, pour discuter. Il nous propose un café. Oui, pourquoi pas, merci. Et là... Je crois halluciner : il réveille sa femme pour le préparer ! Non mais c'est quoi cette misogynie ?! Énervée, certes (en tant que fervente défenseure de l'égalité), mais surtout très gênée : si j'avais su... J'aurais refusé, bien entendu ! Qui plus est, étant invitée, je peux difficilement me permettre de lui faire une leçon... Ce qui ne m'empêche pas de penser très fort : quel con ! Donc, non, a priori, même en Inde on ne tue plus les petites filles, mais le chemin est quand même loin d'être fini.

 

Anyway, il nous emmène le soir encore dans un super resto. Super cher (et cette fois, évidemment, c'est nous qu'on paye!), mais... Super bon ! Le poulet tandoori fait presque pleurer David (de plaisir) à la dégustation, et je ne suis pas en reste avec mon naan : premier et dernier de l'Inde, car ils n'en mangent pas tant que ça dans les régions que j'ai traversées. Mais pour moi, c'était passage obligé et... C'est fait, et c'était succulent !

 

Le lendemain, on part à la visite du fameux Sri Meenakshi temple. On ne devait pas être tout à fait « dans l'ambiance », ou bien est-ce d'en avoir vu à outrance ?, mais ce qu'on trouve le plus fameux, dans la journée, ce sont les deux françaises qu'on a rencontrées : Justine & Sandy, qui viennent de débarquer. Un ami vivant à Bangalore est censé les avoir « guidées », mais on s'aperçoit que « la vie à l'indienne »... Il connaît pas ! Hôtels à 3000 roupies, bus privés... Il les a orientées version « tourisme-grand-confort-made-in-Occident » (alors que ce n'était pas forcément ce qu'elles cherchaient!). On se charge donc de les « briefer », comme Mélissa les jours précédents, sur les lieux à visiter, les bons plans... On mange ensemble au restaurant, et on repart tous les 4 aussi contents : elles de ce qu'elles ont appris, nous d'avoir partagé. Que notre expérience ait servi... Ca me ravit !

 

On ne rentre pas trop tard : imprimer les billets, envoyer deux trois cartes postales (dont une à une école primaire, pour un projet spécial!), faire des courses... On a encore des devoirs ! Et préparer un dessert français – parce que le principe du couchsurfing, c'est quand même l'échange : on ne paie pas, mais on donne en fonction de ce qu'on a... Quelques compétences culinaires en l'occurence, pour moi. Vu l'état de la cuisine (c'est équipé... Mais pas pour les choses que je fais!) et la disponibilité de notre hôte (du travail l'attend, et quoi qu'il en soit, plus le temps passe, plus il se montre distant : la discussion, c'est bien, son film à la télévision, c'est mieux. C'est noté!), je ne me « casse pas ». La crème anglaise, les crêpes, tout ça tout ça, oui je pourrais mais... Le pain perdu non plus, il ne connaît pas. Et, un œuf, un peu de lait, du sucre, deux tranches de pain... Basta! J'opte donc pour ça. Tout en le servant, je lui explique le pourquoi (ne pas gâcher le pain rassis, bien qu'en l'occurence j'ai fait avec du pain de mie) : il est content, moi aussi. Même si c'est aussi simple que ça, c'est chouette de le faire ici, de faire partager un p'tit bout de France, un p'tit bout d'enfance jusque là...

 

C'est bientôt aussi pour nous l'heure du « dernier repas »... Avant le Sri Lanka. Je ne réalise pas. Quand même le temps de flâner encore un peu. L'occasion de relire Tu trouveras le trésor qui dort en toi, de Laurent Gounelle. Parce qu'il n'y a plus que ça (ceux emportés, pris à l'auberge, etc.. finis). … Et aussi parce que je l'aime, vraiment beaucoup – même si je ne m'en souvenais pas, pas de tout. Oui, qu'est-ce que ça fait du bien de réentendre ces mots-là. De voir le nouveau chemin qu'ils font en moi. Au moment du premier bilan, alors que tant de questions se bousculent dans ma tête... c'était vraiment le bon choix de roman.

 

Et puis voilà, jour 35, c'est le départ. Un bus, un autre... Puis un rickshaw, le dernier. L'occasion de partir comme il est arrivé, pour David ; d'une leçon, pour moi : apprendre à se faire plaisir. Ces dernières roupies, j'pensais qu'on aurait pu les échanger, il les pensait « à craquer ». Ca a créé quelques tensions mais... Il avait raison, au fond : se faire plaisir... sinon, à quoi bon ? Je m'offre donc un café à l'aéroport. Le fameux, qui coûte trois fois plus cher que partout ailleurs*... Mais qu'est-ce qu'il fait du bien quand il passe dans ton corps !

*donc 0,50€ ici... ça fait rêver, quand tu penses à Paris!

 

Salle d'embarquement, cette fois ça y est, vraiment... Juste le temps de réfléchir à ce que David m'a dit, plus tôt dans la matinée : « Parfois, j'ai l'impression que tu veux me changer... ». Je me suis sentie blessée, parce que je sais que ce n'est pas vrai. Du moins, peut-être que je le fais, mais ce n'est pas ma volonté. C'est, plus probablement, que je reporte sur lui la rigidité quand je me sens « m'échapper »... L'occasion de me recentrer, donc. Pour le Sri Lanka, nouveaux objectifs « bien à moi ». Que je garde donc pour moi !

… Sauf un : Finaliser le bouquin « Naître à ce monde », commencé il y a un moment de ça déjà, maintenant... Avant Noël, si tout va bien, vous pourrez vous le procurer !

 

Et... Durand Calderon David, Landret Lola, embarquement immédiat !

Incredible India : Nandri, shukryiia, om nama Shivaya... Sous toutes les formes que ce soit, Merci !

Merci pour tout ce que tu as fait, tout ce que tu m'as donné, montré, appris.

À nouveau je m'envole mais n'oublie pas. Non : au Sri Lanka, tu seras au cœur de moi...

 

Lol'Âme sur un nouveau chemin.

 


Flash Info spécial n°45327 :                                                  ( Episode 36 - Sri lanka 1)


Bien arrivée au Sri Lanka, depuis le 01/11/2017, 13h (heure locale - 8h30 heure de Paris). Actuellement Anuradhapura, dans le "triangle culturel". 

La suite pour bientôt ! 

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 35


 

Photos (pour un premier aperçu) : Lever de soleil à Kanyakumari ; Plantation de thé à kumily


 Lundi 30 octobre 2017

Vannakam,

 

Puisque nous revoilà à nouveau en territoire Tamil. Il est passé par ici, il repassera par là, comme le dit la comptine. Mais c'est à Allepey que je vous ai laissés, reprenons donc à Allepey.

 

Juste, petite information avant de commencer le récit : je suis (enfin) à jour sur les photos / vidéos, qui ont toutes été mises sur le Drive dont je vous ai donné le lien dans le dernier mail. Pour ceux qui ne pourraient pas y accéder, merci de me le faire savoir afin que je trouve un autre moyen de vous les communiquer (le texte sans les images, c'est quand même dommage!).

 

Allepey, donc, jour... 31 ( ? 30 ? 32 ? J'avoue que je m'y perds moi-même... Bref, jour 2 à Allepey, ça suffit). Un pique-nique, un compagnon de voyage, un appareil photo, et... Let's go ! On passe la matinée à flâner – dans les rues, à la plage, photographiant de ci, de là ce qui nous semble intéressant ; l'après-midi chez Saji à bouquiner, envoyer les mails, trier les photos, discuter autour d'un café... Comme à la maison ! Je me rappelle le way of life cher à Amrit (mon hôte à Mumbaï), et je le vis à fond. … Qu'est ce c'est bon. De se sentir comme chez soi, à l'autre bout du monde. De se sentir bien, juste à être là. Wouah..

 

Lendemain matin, réveil 5h, bus à 6h – à force on a l'habitude ; direction Kumily. Promesse : nature, randonnées, ressource au milieu des champs de thé. À l'arrivée, on bataille un peu pour la chambre, mais à force de négocier, on s'en tire pour 600 roupies (à 3, soit moins de 2€ chacun), avec grand lit, salon, salle de bains... Royal ! Dire qu'à la base, elle voulait nous la vendre 2000... Vive les parlementations ! On repart : jardin d'épices, plantation de thé, on hésite. Finalement la Connemara Tea Factory remporte la majorité (on fait confiance au Routard qui nous en vend monts et merveilles, et on se dit que l'autre, on pourra toujours le faire plus tard).

… Vidéo express, tour de l'usine au pas de charge, dégustation expédiée et visite des plantations finalement non guidée... Pour le prix, c'est un peu abusé ! MAIS... On arpente quand même à notre guise les allées, et on finit par se poser « au sommet ». Je propose de méditer. Et là... On comprend tout l'intérêt. Parce que méditer au beau milieu des champs de thé, avec une vue sur toute la vallée... Waouw ! C'est juste... Parfait.

Sur le chemin du retour, on se prend la saucée. La mousson, terminée ? Ouai... Ou à peu près ! Placards, portes, étagères, on réquisitionne tout ce qu'on peut pour mettre nos habits à sécher, et, d'un commun accord : tant pis pour le tandoori, ce soir, ce sera bananes et biscuits ! On en profite aussi pour discuter avec un couple de français qui partagent l'appartement avec nous. La soixantaine, tendance bab, vieux routards de l'Asie... Pas le même âge, pas le même budget du voyage, et peu de temps partagé mais... Un échange profond, vrai. Un échange au-delà des apparences, des différences ; direct de cœur à cœur, bonheur. J'ai été vraiment touchée : Francis & Sophie, merci !

 

Lendemain matin, pas trop le temps : Mélissa a réservé une excursion dans la réserve (avec nos nouveaux amis : on la laisse entre de bonnes mains!), David et moi prenons le bus à midi. Je me dis que ça aurait valu le coup de rester plus longtemps, plus dans les « retranchements », pour randonner, explorer les environs plus calmement, profondément... But, anyway, ça m'a permis de boire un thé avec Mélissa, lui faire découvrir le puri masala (pain frit) et rencontrer Jo', sextuagénaire de Pondicherry qui tient ici un restaurant chinois ; faire le plein d'épices made in Kerala ; … et de manger, à peine sonné midi, un excellent byriani avant de quitter Kumily. Après les biscuits, les porottas, une sambar avec pleeeeeeeein de légumes sur une grosse assiette de riz... Le paradis !

 

Dans le bus, encore de nouveaux paysages : jungle et précipices, puis monts de terre rouge, étendues quasi désertiques... Fantastique. En arrivant chez notre hôte, membre du Rotary Club, qui investi dans je ne sais combien de projets, ayant accueilli plus de 500 couch-surfers (dont un excellent cuisinier)... Je me sens un peu seule. Passionné de photo, il discute longuement avec David – après m'avoir vanté les mérites de l'île flottante du-dit chef et m'avoir demandé si je pourrais en refaire, ou autre chose... J'ai la pression ! Finalement, je m'en tire pour des crêpes (ou une crème, un riz au lait, n'importe quoi tant que c'est sucré!) le lendemain, je me détends, et il nous emmène tous au resto. Appam (sorte de dosa plus épaisse, servie avec du lait de coco, qu'on laisse imbiber pour que ce soit bien doux et moelleux... Délicieux!) ; boulettes de riz salées, frites, parfumées au cumin dont j'ai oublié le nom ; boulettes sucrées à la coco et au jagerry (le sucre local) dont j'ai oublié le nom aussi... Wow, merci ! Un festin. Tout ce qu'on rêvait de goûter pour les derniers jours et qu'on n'aurait jamais su commander. Et en plus, il n'a pas voulu partager l'addition ! En matière d'hospitalité, c'est clair : Il sait y faire !

 

Il nous informe aussi que demain, c'est férié – manifestation politique – tout fermé – danger – mieux vaut rester enfermé... OK, on fera les papiers. Et c'est ce qu'on a fait donc, aujourd'hui, dans la matinée. Sauf que vers midi, ça n'a pas l'air d'être la guerre civile dont il nous a parlé, et on a envie de bouger. Aventurier un jour, aventurier toujours, on se lance. Et... Les bus roulent, les commerces sont ouverts, pas une once de tension dans l'air... Super, merci des conseils ! Bref, ce qui est fait est fait, ça nous a quand même permis de nous réorganiser. On profite de l'après-midi pour visiter le Sangam Tamil Art Gallery, découverte hasardeuse (mais heureuse!) en attendant 14h, réouverture du Mémorial de Gandhi. Sur la route, on attrape des fruits, un Chicken 65 (genre de poulet tandoori frit, vendu en snack) – ENFIN ! Depuis le temps que David était sur sa faim...

Et on rentre se réorganiser. Oui, encore. Mais c'est que, mine de rien, le Sri Lanka, c'est dans 48h... Et nous, à part la fleur (au fusil)... On n'a pas grand chose de prêt.

 

On devait le faire hier soir, mais on s'est pris à rêver... Tiens, les billets pour l'Australie, ils ne sont vraiment pas chers, non plus... Et si après.. Et pourquoi pas... Et regarde aussi... Ce n'était pas très productif, certes, mais ça nous a détendus.

Non sans susciter aussi, chez moi comme chez lui, d'autres questions : et après ? Et où, comment, jusqu'à quand, pourquoi ? J'étais venue en Inde pour faire le bilan, préparer l'avenir, à l'origine dans un ashram pour deux mois. Je suis lancée dans un tour d'Asie (du monde?) dont je ne sais quand il finira. Mais... Et après ? Le sens de tout ça ? Jusqu'où irai-je, et pourquoi ? … Après plus d'un mois, je n'ai pas les réponses à mes questions. J'ai même peut-être plus de questions. Mais... J'aime. Chaque jour, rencontres, découvertes, j'aime cette expérimentation. Comment, pourquoi, jusqu'à quand et jusqu'où, je ne sais pas, mais j'aime ça. Alors.. On verra !

 

Lol'Âme en route, encore et toujours.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 34


(Kovallam - Allepey)


Jeudi 26 octobre 2017

Namaskaram, ou Namaste,

 

Comme vous voulez : même si on est dans le Kerala, ils disent bonjour en hindi (mais pourquoi ? Parce que c'est comme ça – ici, j'ai arrêté de chercher à tout comprendre...). De retour à Allepey, Three Palm Guest House : après avoir nettoyé mon karma, rechargé les batteries, je boucle la boucle. Allepey, première étape hors de l'ashram... Et l'une de mes dernières en Inde. C'est pas beau, ça ?

Même lieu, même auberge, et pourtant... C'est différent. Je ne suis plus la même, plus tout à fait. Je me rends compte, ici, combien ce voyage m'a changé. En un mois seulement... Mais j'ai fait tant de choses, rencontré tant de gens, comment aurait-il pu en être autrement ?

 

Jour 27, ou même 28, en fait, à Kovallam, la magie s'est poursuivie. Après une pause dans l'après-midi, on est ressortis.

Après avoir hésité (oui mais quand même, il faut payer, c'est pas donné..) je suis montée en haut du phare (David m'a poussée : « Vas-y, je te l'offre ! » - il a bien fait). Magie. Y'a pas de mots. Juste : c'était beau. J'étais là, en haut, l'Univers autour de moi. J'étais au monde et le monde en moi. Ça ne s'explique pas... La vie. Merci. J'ai vu, au loin, certains quartiers qu'on n'avait pas aperçus, un port, une mosquée. J'ai « prié » - aucune divinité en particulier, seulement la vie, pour remercier d'être là, de vivre ça. Quand je suis redescendue, seuls mes pieds ont atterri. Ma tête, mon cœur et toute mon âme étaient encore au paradis.

 

Et c'est pas fini ! David était en pleine discussion avec Asad, un chauffeur de tuk-tuk super funny. Un tuk-tuk qu'il appelle hélicoptère, avec spots et musique disco ; un slogan imparable « Don't worry, chicken curry » (ne t'inquiète pas, il y a du poulet au curry – en lieu et place du traditionnel don't worry, be happy); et un sourire à la Omar Cy, qui ferait naître le soleil dans la nuit. De fil en aiguille, il nous embarque gratuit dans sa disco-mobile ambulante, vers un p'tit resto qu'il connaît. On traverse tous les quartiers pré-cités : à peine formulés, mes vœux sont réalisés... Incredible India.

On mange très bien pour une poignée de roupies. On tombe sur une gare qu'on ne connaissait pas, d'où part le bus qu'on cherchait dont on croyait qu'il n'existait pas. On s'arrête à l'épicerie, tout est tellement Magie ! , on se fait des cadeaux : cookies au chocolat, huile de coco (c'était pas prévu dans le budget mais... c'est mon geste bien-être/beauté, l'unique, alors... ça les vaut!).

 

Y'a des moments comme ça, ça ne s'explique pas... tout est là, tout s'enchaîne, tu ne sais pas comment pourquoi, mais tout se fait, tout est parfait. De « hasard » en « coincidences », tout n'est que chance, bonheur, baume au cœur. Y'a pas de mots... Juste : Merci. Pour tout, tout ce que tu vis, tout ce que fais, tout ce que tu vois. Pour la Vie, ce cadeau. Merci.

 

Jour 29, réveil 5h, bus 6h direction Kottayam. Puis Allepey... En ferry, cette fois. 18 roupies pour voir les backwaters contre plusieurs centaines la première fois : c'est en faisant (des « erreurs ») qu'on apprend. Mais encore... Peut-on parler d'erreur ? Pour toutes les expériences vécues alors et depuis, pour offrir à David cette joie aujourd'hui... ça valait le coup. Parce qu'à l'époque aussi, c'était le prix à payer (le seul que je connaissais) pour vivre cette expérience, même seule. Pour m'autoriser à vivre, même « seule ». Libre, autonome. Et ça... ça n'a pas de prix. Après une petite vague de mélancolie (retour à Allepey, bercement de l'eau & ma fichue tendance à la nostalgie...), je profite moi aussi de nouveaux paysages, d'autres canaux. Je savoure, à nouveau.

 

Puis, en feuilletant le routard, (y'a quand même 3h de bateau, fallait bien que je m'occupe un peu le cerveau), je m'aperçois que Munnar... ça ne va pas être si simple que ça. Entre la distance, les horaires, etc, on passera nos temps dans les transports on n'en profitera pas. Mais, Don't worry, chicken curry, je trouve une solution de repli : Kumily.

 

Et on arrive. Je retrouve Saji, mon premier hôte. Son salon accueillant, son sourire bienveillant, & la cuisine de sa maman. C'était pas prévu de revenir là mais... Bel endroit, belles personnes... Pourquoi pas ! Partager ça avec David... Et Mélissa ! (Qui gardait ma valise à l'ashram. Elle nous a rejoint aussi, pour démarrer son périple. Comme moi il y un mois...). C'est bon d'être là à nouveau, avec eux. Dehors, la pluie se met à tomber, le vent à souffler, même les éclairs à briller. Mais dedans... C'est le soleil qui brille dans tous les cœurs. Curry de légumes et parotta, musiques, danses, chants... Bienvenue chez Saji Baba !* Oui, vraiment, c'est bon d'être là...

 

*Un moment, une musique passe, que l'on avait entendue chez Kumsi. Mais... Rien à voir ici, et j'préfère mille fois la taverne de Saji !

 

Lol'Âme en route vers un nouveau cycle... 

 


Les photos et les mots de l'Episode 33



Mardi 25 octobre 2017

Hi !

 

Nous voilà à Kovallam, tellement occidentalisé que je peux me permettre de parler anglais. Avec Goa & Varkala, c'est le « Top 3 » des plages à touristes du Kerala – et même de l'Inde toute entière. Pourtant ça va : la pleine saison n'a pas commencé, les hordes de touristes ne sont pas encore là... On peut profiter ! (Les prix, eux, par contre, ont déjà commencé l'ascension.. Ici, gaffe à ton porte monnaie !

Mais.. J'y reviendrai. Si vous avez suivi, vous aurez remarqué qu'il manque une étape, entre Rameswaram & Kovallam : Kanyakumari. … Et ça aurait été dommage qu'on l'oublie !

 

A la gare, on voit le bus... Super deluxe, sièges rembourrés, inclinables... Wow, ça va nous changer ! Bon, par contre... Le chauffeur est en mode Starsky & Hutch / Fast & Furious / Michael Loeb (bref : pilote de course), on arrive en avance d'une heure. Encore une fois, de nuit, on ne trouve pas la plage-paradis pour se poser, et... y'a un truc qui a dû mal passer : j'ai mal au cœur. Ce n'est que 5h, mais tant pis : faut que je trouve un lit. Pas trop en position de négocier, pour une fois je laisse David gérer... Et ce qu'il trouve est parfait : fenêtre, belle salle de bain, grand lit, le tout pour 400 roupies ! Après quelques heures de repos, une bonne douche... Je me sens nettement mieux – et d'ailleurs, c'est valable pour tous les deux !

 

On sort... Wow. La mer. Les, d'ailleurs, puisque c'est là que golfe du Bengale, Océan Indien et mer d'Oman se rejoignent. L'horizon. Vierge : plus aucune terre connue jusqu'au Pôle Sud. Le marché. Avec ses vendeurs de confiseries, de saris, de maïs grillé. Le Vivekananda Rock Memorial au loin, sur son rocher. Tout est... Si différent de Rameswaram - et de bien d'autres villes, en général.

Si reposant, et si vivant en même temps... On a à peine passé deux heures, barboté les pieds dans l'eau, pris trois photos, on sait déjà : c'est LE coup de cœur. Que disait Le Routard ? Surtout une étape, intérêt limité, pas grand chose à voir ? … Que nenni ! Kumari, littéralement « le cap de la jeune fille », c'est le bonheur. Simplement, on se sent bien. Mémorial de Gandhi, baignade cachée sur hidden beach, thali (repas traditionnel avec du riz), puis balade sur la jetée, près des pêcheurs, maisons de toutes les couleurs... Bonheur. Peut-être, Le Routard a raison, rien à faire d'extraordinaire, mais ici, on peut ÊTRE, on se sent être vivant... Ça vaut toutes les activités de la Terre.

 

Un jour seulement à Kanyakumari, mais on le croque à pleines dents, on se remplit, on se recharge comme à la source même de la vie. Par le palais, déjà. Tant de confiseries, quand bien même on voudrait on ne pourrait pas tout goûter mais on poursuit les essais. Papad (riz soufflé), laddu (boule jaune sucrée au miel, ghee, etc), beignet de banane plantain, nougat au sésame noir, kulfi (glace miel-amande typique), « barbapapa » de canne (je ne suis pas sûre que ça en soit, mais... ça y ressemble. Vendue sous forme de petites boules, ça a l'air d'être les fibres séchées et sucrées, et ça donne à peu près la même texture)... Par les poumons, on se charge de bonnes odeurs ; par les yeux, on se gorge d'horizon. La peau se délecte de sel & de soleil (&s'en souvient encore d'ailleurs... pour l'instant, c'est rouge doré, bientôt, ça va peler!), le cœur de rencontres : deux israëliens, voyageant en moto ; une vendeuse qui « parle » (par gestes, puisqu'on ne se comprend pas) avec David de nous, d'elle, de ses enfants, puis, se tournant vers moi, fais signe d'être prise dans les bras et me montre une photo... d'Amma ! (l'Ashram, vous vous souvenez ?)

Coucher de soleil sur la plage. Incroyable de beauté. De simplicité, de sérénité. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté. (Baudelaire)

 

Lendemain matin, réveil 4h30, lever de soleil. Magie sur la Terre, encore envie de citer Baudelaire. Visite du temple – ç'aurait été dommage de ne pas le faire, on était logés juste au pied ! Atmosphère... Fervente, même très, les gens se bousculent, mais je sens quand même le sacré – à quelques instants, dans certains gestes, regards, lumières... Merci.

 

Puis direction la gare. Déjà. Et en même temps, tout ça. Oui, un jour seulement et pourtant... Je suis rechargée, énergisée, comme nettoyée aussi – comme si mon « karma » était réparée. Je me sens EN VIE. Merci Kanyakumari.

 

Jour 26 je crois – ou 27, peut-être ? Bus direct, y'a pas (merci Le Routard). Etape Trivandrum, changement de gare, re-changement de bus à Kovallam... Plus de 6h pour faire 70 bornes : ça, c'est vraiment à l'indienne ! Mais on arrive, c'est le principal. Après avoir un peu (beaucoup) tourné, on trouve une chambre dans notre budget (comme je vous le disais, Kovallam est victime de son succès, les prix ont flambé!)... Et bien placée !

Deux pas de la plage, on n'attend pas plus. Plouf ! On flâne dans quelques boutiques, je trouve un sarouel sympa – ici, ils appellent ça les pantalons Ali Baba. Abid, le vendeur, très sympa aussi. Il me tend un siège, me montre les modèles, je me dis qu'ça va être bien trop cher pour moi. Pourtant... 200 roupies. C'est correct - mais je m'étais dit 150. Je lui dis que je ne les ai pas. Et là... « Garde, tu reviendras quand tu les auras » J'ai du mal à y croire. Je lui sors 150. Et là... (Parce que quand y'en a plus, y'en a encore) : « Pars, c'est cadeau ». J'ai du mal à y croire, mais c'est vrai. Générosité, touchée, coulée.

 

Aujourd'hui encore. Ce matin, je me lève tôt pour aller voir le « spectacle des pêcheurs ». Qui tirent leurs filets, une, deux heures durant, pour ramener le poisson. Tous ensemble, à l'unisson. Je me balade, me baigne, puis reste à observer. Je tente de comprendre. Quelles cordes, quelles distances, comment. Mellam, un des fisherman, s'approche et m'explique. On discute, je le remercie, je m'en vais rejoindre David, resté à la chambre.

Plus tard, (après une autre baignade, balade, tout ça tout ça : les vraies VACANCES), alors que je cherche de l'ananas pour le repas (je galère, c'est super cher!), je le recroise. Il me demande ce que je fais, puis me dis : « Suis moi ». Je pense qu'il va négocier pour moi. Il le trouve, le paie... Et me l'offre, gratuit. Cadeau d'ami. Générosité, touchée, coulée.

 

Ce pays... Un jour on me prend toutes mes affaires – du passé, on me libère ; le lendemain on me couvre de cadeaux – on fait entrer de l'air nouveau. Patience, tolérance, résilience, bienveillance... Ce pays, c'est toutes mes leçons de vie. Merci. Nandi, India. (Merci en malayalam, la langue usitée au Kerala).

 

Lol'Âme en Paix.

 

Ps : Toutes les photos & vidéos, bientôt, promis ! Dès qu'on a la wifi ! 

 


Les photos et les mots de l'Episode 32



Dimanche 22 octobre 2017

Salut !

 

Oui, l'indien parfois, ras le c** ! Cet épisode-là, dont vous aurez la fin avant d'avoir le début (vous l'aurez mais...plus tard. D'ici là, vous comprendrez pourquoi), était loin du spirituel tel qu'on se le représente quand on a le nez dans son bouquin, les fesses sur un coussin! Là, c'était du bouillon, chaotique, tumultueux – rarement serein et parfois même à me faire détester le continent indien. Mais.. Reprenons.

 

Je ne sais plus exactement où je me suis arrêtée – pas dans ce que vous avez lu, mais dans ce que moi, j'ai écrit. Parce que depuis je n'ai plus d'ordi. Enfin si, mais plus de chargeur. Longue histoire, j'y reviendrai. Donc, on fait une parenthèse de quelques jours, plus ou moins entre Auroville et Trichy, je crois – vous en aurez le récit.. Plus tard.

 

Le 30 octobre, on était à Trichy. Pour Diwali. Je crois que j'en étais restée là. On est sortis, un peu au hasard, de toute façon dans toutes les rues y'avait des pétards. Et des feux d'artifice, dans tous les sens de toutes les couleurs – manifestement, ils n'ont pas vraiment besoin de permis, ici... Beaucoup de fumée, les yeux qui piquent, mais ça importe peu : tous ces gens, petits comme grands, qui sourient (sourient vraiment), discutent longuement ou nous lancent « Happy Diwali » en passant ; toutes ces façades illuminées, tout le ciel éclairé... C'est magique. Magic in the air, comme le dit la chanson. Qui imprègne tout. Comme à Noël / au Nouvel An en Occident : les problèmes sont toujours là, mais... Le temps d'une soirée, on ne les voit pas. Ou on fait comme si, c'est déjà ça.

Au détour des rues, on a aussi découvert une église – avec un jardin superbe. Moi qui ne suis pas sensible aux affaires christiques, là, j'avoue... Je suis tombée sous le charme, presque romantique (!) - comme quoi Diwali, c'est vraiment magique.

 

Puis, dîner – tôt – et dodo : fatigués du trajet, de la chaleur, de la journée, on ne fait pas long feu (d'artifice... Ok, elle est pourrie)! & Contre toute attente (les chambres pas chères, forcément, c'est un confort... rudimentaire), on a bien dormi (je n'ai même pas entendu mon réveil, c'est dire...). Moralité ? Passe une nuit pourrie (bus, gare, tout autre lieu du même acabit), tu verras, la suivante, même moyenne... Ô combien tu apprécies !

Posé les sacs à la cloack-room (sorte de conciergerie) de la gare, histoire de ne pas se les trimballer toute la journée. Nouveau snack pour le p'tit-déjeuner : on est routiniers, mais faut pas abuser. Aller au Fort. Encore les gens qui sourient, veulent prendre des photographies... L'effet Diwali qui se poursuit ? Quoi qu'il en soit : j'adore ! Passer par le bazar. Goûter un fruit « bizarre » - comprenez : que je ne connais pas, et qui donc forcément m'appelle « mange moi, mange moi, mange moi ! ». Ni favori ni dernier dans la liste de mon palais – mais j'ai goûté, je suis ravie ! Visiter l'église Notre Dame de Lourdes (dommage que je n'ai plus la photo, car Jésus sur la croix vêtu d'un collier à fleurs... Franchement, ça mérite le détour!). Rentrer en passant par des quartiers... Moitié hindous, moitié musulmans, très populaires en tout cas, et qui ne voient, c'est clair, pas souvent de blancs ! Chaleur écrasante, se rêver les p'tits pakoras du p'tit-déj' pour le repas, comme un oasis. Arriver... Y'a pas. HAAAA. Tant pis, ce sera à la gare, beignets au masala - et presque le paradis aussi.

 

Puis commence l'épisode Rameswaram à proprement dit. Si j'osais, je dirais : La galère Rameswaram, où tu rames, bien bien, du début à la fin. Le routard dit qu'il y a des bus directs toute la journée, de très tôt à très tard : nous on veut celui du soir, pour économiser (le prix de la nuit). Aller au guichet. En fait y'a pas. Cette liaison n'existe pas. Ou si, mais ici, ou là ; ou vous passez par Karikulli, ou Kottakapai ; ou le train ; ou ce quai, et le prochain... OK ! Trop d'options, c'est le bordel, on est loin de savoir quelle est la meilleure solution, mais un moment, faut s'décider, sinon on n'bougera jamais. Donc, le plan c'est : un bus, qui nous amène à un autre, qui sera direct. Plus tôt, mais moins cher : on finira la nuit sur la plage, ça va aller. Donc, aller récupérer les sacs à la consigne – qu'on a déjà payée, on a le ticket. Sauf que le mec nous redemande de la monnaie – et pas qu'un peu, s'il vous plaît ! David ne s'énerve jamais, mais là... La moutarde lui est montée au nez ! Il a gueulé un bon coup, et finalement, l'autre a cédé. Allez, pas traîner, on prend nos sacs et... Zou !

 

Après le 1er bus, effectivement le 2nd est là, et il y va (à Kanyakumari) – il ne part juste pas de le même gare, celle indiquée par le Routard (fallait le savoir!). Ok, on a galéré, mais tant pis, on monte, c'est oublié : ça y est, on y est ! Départ 17h, arrivée... Minuit. Un peu tôt pour « finir la nuit », mais un peu tard pour prendre une chambre. Surtout qu'il y a la plage à Kanyakumari. Enfin... La plage, c'est vite dit. C'est l'idée que tu t'en fais dans le guide, quand on te dit qu'il y a plein de pêcheurs, que c'est un lieu sacré, etc etc. Tu brodes un belle station un peu pittoresque, préservée... Et tu tombes sur... Rien, du béton, éventuellement un petit bout de sable jonché d'ordures. Les bateaux sont... Déjà sur l'eau, et y'a bien des gens qui dorment, oui (même pas qu'un peu), mais à même le bitume. OK... Plan B ? Non envisagé. OK... Continuer. Un parc pour enfants, des bancs... Trop tard, le gardien nous a repéré. Demi-tour. Un autre petit bout de plage, un peu plus préservé – des ordures et des gens. Pas terrible, mais pour cette nuit, on prend. Sac de couchage, sac de David en guise d'oreiller, et le mien juste à côté. 3H du matin, se réveiller... Mon sac, où il est passé?! On me l'a volé. Pendant qu'on dormait. Il était juste à côté, j'me disais que forcément, on entendrait mais... Non.

Bizarrement... Sur le coup, je ne me sens pas au fond du fond. J'ai mon passeport, mon argent, mon téléphone – et mon ordinateur dans le sac de David. Je sais qu'il peut retirer pour moi, je lui fais des virements, et j'ai le mail de mon banquier pour faire opposition sur ma CB. Bref, je me dis : tout ça, c'est du matériel, c'est triste bien sûr, mais c'est du matériel. On est ici, vivants, en sécurité... C'est le plus important. Même, je pense, « Prends-le comme une leçon : quand tu veux jouer les aventuriers, il faut accepter que c'est risqué. Toujours sur le fil, c'est plus souvent que les autres plus proches du Paradis... Mais parfois ça a un prix, aussi.  » ; et « Prends-le comme un signe : il y a des choses du passé dont il est temps de se détacher ». Je ne réalise peut-être pas encore vraiment, mais... Non, je relativise, ça va. Je me rendors. De toute façon, tu veux f aire quoi ? 7H, le ponton est bondé (les fidèles viennent se nettoyer avant de se rendre au temple), on se décide à bouger. J'aperçois un mec, au loin, qui agite un sac en l'air... Mon sac !!! Ce n'est pas lui le voleur, les bijoux, chargeurs, etc, ont déjà été pris tout à l'heure, mais je retrouve, au milieu des ordures, une partie de mes affaires. Alleluia ! Je me dis qu'j'ai eu raison de ne pas me mettre dans tous mes états : ça va & ça ira, c'est pas si terrible que ça. En fait, je retrouve des vêtements, principalement. Et la statue de Ganesh qu'on m'avait offert en cadeau : l'Inde, terre sainte & sacrée... Ouai, enfin... Tellement qu'ils ont pris le porte monnaie plutôt que la divinité !

 

Bref, après cette nuit mouvementée, il est temps d'aller chercher une chambre. Et, sur le coup, on a plus envie de se reposer que de négocier – surtout David, qui par la suite a « veillé ». Il serait prêt à prendre le premier lit, quel que soit le prix. Je temporise un peu, et de mon côté, je concède : ok, pas une nuit, mais deux. Vu la situation, je trouve qu'on s'en sors plutôt bien : avec toutes ses galères, on aurait pu se taper sur la gueule... Mais non, on coopère !

Mes affaires étant pleines de pipi, on demande pour la lingerie. « Oui, tout le sac pour 30 roupies. » On fait répéter plusieurs fois – TOUT le sac, mais apparemment oui, c'est ça. Dans ce cas... On n'hésite pas ! Se doucher, se reposer, puis... Petit-déjeuner – on ne va pas se laisser abattre. Visite du temple – le second lieu de pèlerinage le plus important d'Inde, après Véranès. Visite des locaux de la police (après les contrôleurs du tram, la clinique... décidément, on se sera frottés à l'administration!). Pour obtenir une attestation – pour la banque, l'assurance, etc... La démarche logique pour un vol, quoi. Enfin logique... En France. Ici, pas de papier officiel, la déclaration, c'est moi qui la fait, ensuite elle la tapera, et me donnera un vague courrier – en s'foutant au passage de mon accent anglais... Ok, j'vais pas trop batailler, ça commence à me gonfler. On rentre, David se repose. Encore. Moi... Je n'ai plus de portable, plus d'ordinateur (enfin si, mais sans les chargeurs) plus de carnet, plus de valise (je viens d'apprendre que Mélissa, qui la gardait, a tout donné)... Et avec David, on n'a pas le même rythme. Et pourquoi il essaie pas d'organiser, pourquoi il répond pas au mec du Sri Lanka ? Est-ce qu'on va tenir jusque là ? Trop, trop d'un coup, j'ai craqué. Mais qu'est-ce que j'fous là? À quoi ça rime, tout ça ?

 

Et puis... Je suis sortie, j'ai trouvé un carnet, j'ai écrit. Couché tout ça sur le papier. Et voilà, encore une fois... Magie. Rien n'a changé, rien n'est « réglé », mais c'est sorti. C'était beaucoup, beaucoup d'un coup, j'pouvais pas le garder, c'est tout. Mais l'affronter, continuer ? Bien sûr que j'peux... Que JE VEUX !

Soirée tranquille. La plage, la foule, la chaleur, les émotions... 20h30 au lit ! Encore une fois, après une nuit vraiment pourrie, n'importe quel lit, on apprécie ! Réveil matin, 6h30, direction Danushkodi. « Le village du bout du monde », cerné par l'Océan Indien et le golfe du Bengale, détruit par un ouragan. Une langue de sable sacrée (encore!), toute proche des côtes du Sri Lanka... Magnifique. Autant parmi les pèlerins de Rameswaram, je me sentais décalée, inadaptée, autant ici... WOW. Je suis là où je dois être. Le vent & le sable nous fouettent. Peu importe. Même, tant mieux. J'enlève mon pantalon, je vais à l'eau. WOW. Je me sens joyeuse, légère, mutine... Pleine d'envie, pleine de vie à nouveau ! Oui, comme nettoyée, je revis. Merci.

Nouvel arrêt, sur le retour, on visite le « village » à proprement dit. Les ruines - église, école, station de gare... C'est triste bien sûr, quand on sait, mais.. Qu'est-ce que c'est beau !

Puis sans tarder : retour, il fait trop chaud. Revenir à la police pour le certificat, aller à la gare pour connaître les horaires, savoir où mettre les bagages, réserver les billets... Revenir ici, le linge toujours pas là. Chercher un câble pour mon ordi, pas trouver. Bref, toujours des tracas. Encore une fois, se demander c'qu'on fout là. Tourner en rond comme un lion en cage. Puis.. Aller à la plage. Encore une fois, se dire qu'en fait... Bien sûr, que ça ira ! C'est pas facile, c'que tu vis là, mais c'est c'est génial aussi, n'est-ce pas ? C'est c'que tu voulais : l'aventure. C'est ça qui t'fait vibrer, ça qui t'fait te sentir vivante... Oui, c'est vrai. C'est c'que je voulais, et je le fais.. C'est magique, merci.

 

Se prendre la tête avec le mec de la réception, avec le mec de la laverie. Parce qu'apparemment, on s'est mal compris : 30 roupies oui, mais la pièce, pas le sac. Après qu'on ait poireauté 2H (déjà fallait savoir où étaient nos affaires), on nous en demande donc 600. Plus que le prix de la chambre ! Tout le monde ne parle pas anglais, c'est très compliqué. Je vous passe les détails, mais le mec finit par partir sans qu'on l'ait payé – on voulait bien donner plus que prévu, mais pas des centaines non plus. Il l'a mal pris, il a cru qu'on se payait sa tête. On n'est pas fiers, loin de là, mais si on « cède », on se fera arnaquer chaque fois. Non, on n'est pas fiers, on sait bien que c'est le type de l'hôtel, et pas lui, qui nous a pris pour des pigeons, lui il a fait son boulot, et du bon. Alors... Monsieur, si tu me lis, si tu m'entends, Pardon.

 

Aller se coucher. Dernière journée, (24, 25 ? je ne sais plus trop où j'en suis...) : avant tout, quitter la chambre. Puis, tranquille : nouveau temple, balade au bord de mer, préparations des étapes suivantes (Kottalam, Allepey, Munnar, Madurai... On va pas s'ennuyer!). Et maintenant... Retour à la gare. Dans quatre heures, bus de nuit, direction Kanyakumari. Loin de là ! Haha.

Rameswaram, on s'en souviendra... Riche en leçon, je n'en doute pas, mais... Faudra un peu de temps, sûrement, pour les assimiler. Je sais qu'cette étape aussi a touché mon âme, forgé une partie de la nouvelle femme que je suis... Faudra juste un peu de temps pour intégrer sereinement, mais d'ores et déjà je dis : Merci Rameswaram.

 

Lol'Âme heureuse de passer à la suite

 

Ps : Pour que ce soit clair : je vais bien, je suis en sécurité. J'ai tout ce qu'il me faut comme vêtement, argent, papier, moyens de communication (heureusement que David est là!). Donc, ne vous inquiétez pas, juste... Pour les photos, etc : soyez patients !

 


les Photos & les mots de l'Episode 31



Lundi 16 octobre 2017

Bonjour!

 

Et oui, Bonjour, parce que désormais, nous voilà à Pondi' (Puducherry), et à Pondi', le français est roi, mes amis! 

[Episode plutôt long, veuillez m'excuser, mais internet, tout ça – les aléas de l'auto-production -, et beaucoup de choses à raconter.]

 

Pondi, donc. Depuis Mahabalipuram, 2h de bus en express, on arrive dans un petit village à côté, où réside Kumsi, qui va nous héberger gratuit. On a un peu du mal à se repérer, on l'attend dans un café et il vient nous chercher... En moto, la classe! Chez lui, le portail est tout le temps fermé. Il faut sauter par-dessus. Super facile qu'il disait... Mon c**! Bref, il nous aide, on finit par passer (nous et nos gros sacs) de l'autre côté. Terrasse, accès à la plage... Il fait nuit, difficile d'en profiter, mais ça a l'air plutôt pas mal, tout ça. Après... Colocs, couch-surfers, clopes, bières... C'est sûr, on est bien loin du petit cottage d'Emily! Pour se reposer / se ressourcer / prendre soin de sa santé, on repassera! Mais bon, on nous offre le lit, le repas, on ne va pas se mettre à faire des leçons d'hygiène de vie...

 

Lendemain matin, bus, Pondi-Chérie, nous voilà (les bus maintenant, on gère!). Petit-déj' dans une roulotte, Vada-idli, à la locale avec les doigts on gère aussi. Puis, première visite, direction... La clinique. Partout où je vais, impossible d'y échapper... Même si le Dr Nallam parle français, qu'il est le premier à s'être installé et blablabla, j'pense qu'il y a mieux à visiter. Mais pas l'choix... Même si cette fois, ce n'est pas pour moi! =D Je ne vais quand même pas lâcher David dans un moment comme ça – il a une gêne dans l'oreille, il veut se faire ausculter. Après consultation – & discussion, rencontre d'un français oblige, ce n'est rien, il est rassuré. Ouf, pas de complications, on peut reprendre nos pérégrinations.

 

On passe par les jardins Barathi – jolis, jolis, mais finalement assez petits ; devant la statue de Ghandi ; puis direction l'Ashram de Sri Aurobindo. Lieu de méditation, lieu de vénération des deux défunts parfois à la limite du glauque aussi, à mon avis, et... Lieu d'argent, évidemment : au-delà du spirituel, c'est un sacré business, maintenant! Bref, intéressant... mais pas transcendant.

La visite de la fabrique de papier de l'ashram, après. Déchiquetage, trempage, séchage, encrage... 0 explications, ça limite l'intérêt, mais on peut se promener et regarder – à deux cerveaux, on comprend à peu près.

 

Ensuite... Il fait gris, je ne sais pas ce que j'ai mais je me sens fatiguée raplapla-et-gna-et-gna, et David veut trouver du wifi... Le déjeuner est local (dans un p'tit boui-boui... du riz!), mais la suite, pas très originale : on se rend au Café de Flore.70 roupies le chaï, idem pour l'expresso, j'hallucine : certes, c'est l'équivalent d'1€, mais quand tu sais que dans la rue tu les as pour 10... David y tient : ça lui fait plaisir d'être là, et puis, on a besoin de WIFI. Foutu rapport à l'argent... Putain Lola, détends-toi!!! Et il a eu raison. Grâce à ça, on a pu : réserver nos billets (Sri Lanka, Malaisie*) & nos visas ; discuter avec le serveur, qui apprend le français et nous a invité à manger... De la vie, quoi!

 

Là je me suis dit, c'est quand même fou, la vie... Partir en service civique en Israël et se retrouver dans un ashram en Inde. De là, décoller pour un trip dans le pays en solitaire, et finalement s'embarquer pour un tour de l'Asie en duo. Tout ça parce que la copine avec laquelle tu devais emménager, à Bordeaux, t'a dit : "Je préfère vivre seule, tout compte fait". ... Dingue! Dingue, la vie, dingue la vitesse à laquelle tout rebondit... & Merci !

*Je me suis rendue compte que certains n'avaient toujours pas compris, je vais clarifier : le service civique, c'est fini, basta, terminé. Maintenant... C'est tour de l'Asie. Inde aujourd'hui, Sri Lanka à la fin du mois, puis Malaisie, et après... On verra! Où le vent me portera. Je vis, aujourd'hui, et après on verra – merci Pépé, Mémé, les heures sup' cet été et Pôle emploi.

 

De la vie, on en retrouve aussi juste avant de rentrer "à la maison" : bazar, vendeurs ambulants, kalxons, vitrines et même temples illuminés façon Las Vegas ou Disneyland le 1er de l'an! AAAAAH, ça fait du bien! Parce que le reste, pardon, mais... C'est mort. Le front de mer & les ruelles de la ville blanche qu'on a traversées... Désert. Ça faisait plutôt train fantôme ou post-apocalypse pour le coup, bien loin du charme français que les guides promettaient. Si c'est ça le charme français, y'a pas à chier : j'préfère le bordel indien, et de loin!

Retour chez Kumsi – qui d'ailleurs n'est pas là, mais y'a son colocataire. & Une demie-douzaine d'allemands : c'est soirée poker. Whisky, rhum, bières... Merci, pour moi ce sera byriani & biscuits! Même, comme on met normalement des matelas par terre, dans la soirée je squatte le lit de l'autre couch-surfer (et j'ai bien fait : ça a fini à 4h...).

 

J'étais venue pour me détendre, me laisser davantage aller, oui... Mais pas de cette manière là. Pas à coup de paradis artificiels, superficiels, qui se disseperont aussi vite que la fumée qu'ils font. Non, j'préfère tenter la voie spirituelle : plus ardue, sûrement, mais qui permet le changement durable et profond. Parfois c'est tentant, mais pour le moment... Je tiens bon! (Ou à peu près : je ne vais pas vous prendre pour des cons, y'a des moments où moi aussi, je me laisse aller à la facilité...)

 

Bon gré, mal gré, jour 19, David finit par se réveiller. Disons... Que je l'aide un peu, mais il consent à se lever. Direction Pondi', à nouveau, sans plan défini, puisque c'est le meilleur. Marché/Bazar, fruits, légumes, tissus, gâteaux, épices... Festival d'odeurs, de bruits et de couleurs – encore ; à part la viande et le poisson (de ce côté là, c'est une autre histoire.. ça sent, oui, mais comme on dit : ça pue la mort!), j'ai envie de tout acheter. Je parlemente, négocie, m'en tire avec des fruits – que je connaissais de la Guadeloupe, mais qui sortent quand même de l'ordinaire : les fameux pomme-cannelle. Qui n'ont goût, évidemment, ni de l'un ni de l'autre : ce serait trop logique pour être indien ou guadeloupéen. Et aussi des bananes, une mangue verte qui se mange en pickles (version salée & épicée)... Je me suis arrêtée avant la mangue, l'ananas, la goyave et le kipkoo : on aurait commencé à être un peu trop chargés. Haha.

Continuer à flâner. Entrer dans un temple, assister à la fin d'une offrande. Se faire poser le troisième oeil, offrir une fleur. Aller boire un chaï, un black coffee (après plusieurs essais : le café sans sucre NI lait, ils ont vraiment du mal à comprendre...). Moment confidences.

 

Voyager seul, c'est une aventure. Voyager à deux... C'en est une autre, sans commune mesure. On apprend sur soi, on apprend de l'autre et on apprend à l'autre, on apprend, aussi, les relations. C'est intéressant, même passionant, mais... Parfois il faut faire attention : quand on est venus, chacun, pour se trouver, s'agit de chercher ensemble, pas de s'égarer à deux...

Autour de ce chaï, on se dévoile un peu (même beaucoup, parfois) ; et j'lui dis ça, aussi : combien je tiens à ce qu'on ne se perde pas. Et on repart, l'air de rien... Mais avec une intimité nouvelle, dans le lien.

 

Chercher le quartier musulman. Du moins, aller devant -je crois que c'est par là – et on verra. Goûter un nouveau beignet / galette frite – quelque chose vada, mais pas aux pois chiches, cette fois. Je dirais lentilles-tapioca, ou... Bref, les goûter, parce qu'ils étaient juste faits, qu'ils avaient l'air délicieux, et que la dame à côté de nous, qui en mangeait, avait un sourire fabuleux. Se régaler. Déambuler, encore. Chercher une french library. Ne pas trouver ce que l'on veut (guide de voyage pour le Sri Lanka), mais admirer la boutique, magnifique : peintures, photos, livres aux couvertures peintes à la main... Kailash Editions (présent aussi à Paris), on approuve!

Passer devant une french bakery - forcément, quand t'es dans le quartier, tout est français... -, "craquer" pour une viennoiserie. Puis rentrer, pour une fois, avant la nuit.

Pas parce qu'on en a marre, qu'on est énervés, je ne sais quoi, non juste... c'était parfait : déambuler, au hasard ; découvrir, dénicher, dans chaque recoin, les vestiges du passé et les trésors du présent ; les odeurs, les saveurs, surtout les sourires des gens... c'était parfait, c'est assez.

 

Faire une machine – Alleluïa! Manger un dhal – si il y en a et qu'on nous en propose, ma foi... Oui!!! Les entendre dire qu'ils vont à une party, intérieurement sauter de joie (ça va être CALME). Puis : voir arriver des pizzas, des bières, de nouveaux amis. Comprendre que la party, ça va être là. Game over. Matelas sous la terrasse – sous le porche : à la roots, je veux bien, mais... Pas trop quand même : la chouille tous les jours jusqu'à 4h du matin, c'est pas pour moi.

Ici, en fait, c'est un l'auberge espagnole, mais version plus sauvage : t'es là, t'es pas là... j'ai pas l'impression que pour eux ça change quoi que ce soit. Du coup, je ne me gêne pas : on bouge le matelas, ramène les draps, et... Nuit à la belle étoile! Le bruit des vagues, c'est quand même vachement plus agréable que celui du ventilo! Et là, en plus, on est en sécurité : si il pleut, on a quand même un toit. ... PAR-FAIT!

 

Et nous voilà jour 20, épisode prêt, mais forfait internet expiré. Et ici, pas la peine de compter sur la wifi... Ça vous permet d'vous immerger mieux encore, dans le décor : face aux désagréments, tout c'qu'on peut, c'est être patient -et, la plupart du temps, on ne regrette pas d'avoir poursuivi, même si on a attendu looooongtemps.

 

David récupère de sa nuit d'hier, on décolle à plus de 10h – je bouquine, j'essaie de faire contre mauvaise fortune bon coeur, mais déjà, je suis sur les nerfs. Direction Auroville, 8 bornes... Sans bus, on avait mal lu le Routard – la confiance, la confiance, on a oublié que toute étape se prépare! On prend un touk-touk, qu'on réussit quand même à négocier – parfois on se plante, mais on n'est pas non plus touristes juste arrivés = pigeons parfaits! Arrivée au guichet des visiteurs, il faut prendre un ticket. Pour voir le Matrimandir – le "coeur" et centre d'Auroville, lieu de méditation ; seulement de l'extérieur. Pour entrer, il faut réserver plusieurs jours avant, et réservé à ceux qui résident au moins quelques temps... On veut rester deux jours, donc une nuit, on nous renvoie vers le guichet correspondant. David est partant. Moi... Pas vraiment. Les prix me semblent exorbitants, et puis je le sens moyen, tout ça... On nous traite d'un air un peu condescendant, comme des invités dont on prendrait soin "parce qu'il faut bien", parce qu'ils rapportent de l'argent, mais qui n'y comprennent rien – et qu'au fond on n'a pas envie de leur expliquer, vraiment.

 

On la prend, non... Premier désaccord. J'ai peur : & si ça ne fonctionne pas? Je voyage encore deux mois avec ce type-là... Et s'il avait raison, si c'était moi qui ne savait pas profiter? Et si c'était lui, s'il est trop dépensier, qu'on n'arrive pas jusqu'en Malaisie parce qu'on n'a pas tenu le budget? Et si c'était juste une question de compatibilité, lui & moi, pas du tout le même rapport à l'argent, et peut-être sur plein d'autres choses différents, comment on fait?! MAMAAAAAAN. Oui, j'ai peur, parce que mine de rien, cette histoire de billets... On s'est engagés. L'un avec l'autre, l'un envers l'autre. Mais on ne va pas baisser les bras à la première difficulté. On fait un compromis : pour la chambre, on attend... On n'exclue pas plus qu'on ne dit oui, on prend le temps – d'en parler et d'y réfléchir.

 

On se dirige enfin vers le Matrimandir, sentier longé par des panneaux explicatifs sur le rôle des fleurs... L'humeur remonte. On trouve 3000 roupies dans une poubelle – remonte encore, carrément! On se met à faire des plans. On doute de leur véracité mais quoi qu'il en soit, c'est bon de rêver. On arrive devant le banyan sacré, qui est le vrai centre de la cité, son "âme"... J'ai retrouvé mon calme. Un mec s'approche, entame la discussion. Il nous propose un logement, pas très loin, et la visite d'Auroville avec sa moto (il y a été volontaire pendant plusieurs années, il connaît les gens, les projets : pour lui, ce monde est ouvert!). Prix intéressant... On prend! Tu vois, tout s'arrange, finalement...

Ensuite... Dimanche, tout est fermé, plus ou moins. Leçon n° je ne sais plus combien : apprendre à profiter, à savourer l'instant, quel qu'il soit, même si on ne fait "rien", même si on s'est mal organisés... Même si tout n'est pas "parfait", comme on aurait voulu que ce soit : du moment que l'on EST, c'est parfait. On fait quand même un tour à pied, histoire de repérer. Et ça fait du bien. Centre de musicologie, crêperie (!), ferme bio, art-thérapie... À voir tous ces projets, je suis revigorée.

Retour à la cafét'. Repas BIO, à base de produits locaux. Ce n'est pas extra (ni mauvais non plus), mais, juste pour le principe, je suis refaite! Ça nous permet aussi de savoir que nos billets... Tchi, nada, walou, ça fait un an qu'ils sont périmés! Bah... C'est pas grave, on n'est pas plus pauvres qu'avant! :)

Et... Let's go sans traîner : 8km à pied, ça use les souliers! Grasse matinée, resto, balade dans les sous bois... ça sonnerait presque comme un dimanche français! Presque, car dans les rues, c'est l'effervescence. Diwali, la fête des lumières, c'est mercredi : dans la rue, ce soir, les essais.. Partout des fusées, des pétards. Vu comme c'est l'effervescence, déjà, mercredi... Hâte de voir!

Presque car ce couch-surfing, c'est un peu n'importe quoi, aussi... Quand on rentre, sur la terrasse, c'est ambiance mystique, musique, petite guirlande électrique – et divers produits plus ou moins illicites... Ok, ils sont sympas... Mais quand même : on va rester en bas. (Surtout que j'ai découvert des livres en français sur ses étagères... Yihaaaa!)

 

Incredible India, encore une fois... Une autre facette. Que je ne compte pas approfondir – la fête façon alcool, drogues & autres délires -, mais ça n'empêche : grâce à eux, j'ai pu la découvrir. Savoir qu'il n'y a pas que des jeunes pommés, mais aussi des profs & des architectes pour s'y adonner. Incredible India. Puis, on n'avait pas forcément la même conception de la vie, mais... Ils étaient sympas, et c'était gratuit! Pour le coup, même, on partage avec eux nos pavs pour le repas (les petits pains briochés. Cette fois ils étaient plus gros, comme sucrés, et parfumés à la coco je dirais... Mais toujours aussi délicieux! Je ne sais pas s'ils se sont rendus compte de la valeur du cadeau... C'est limite une offrande aux dieux!!! Haha)

 

Et... Jour 21, les valises vont être bouclées, à nouveau. Direction le STUDIO déniché hier, cadeau. Pas gratuit, mais un vrai lit, une douche, une cuisine avec frigo... Et pas des gens partout, tout le temps, les portes ouvertes aux quatre vents : du repos.

Peut-être même la wifi pour vous délivrer de l'attente... (Sauf si le mec nous plante?) ... Comme d'hab' in India : on verra!

 

 

... 14h30 à peine, déjà me revoilà. Apprécie que "ce soit", même si ce n'est pas tel que tu aurais voulu que ce soit... Faut croire que j'avais pas tout à fait compris la leçon. Bis repetita. Non qu'il ait refusé de nous louer le studio ou de nous emmener à Auroville, mais.. Je ne pensais pas qu'on rentrerait si tôt. Être là, tout à côté, et... Juste là... Ça m'agace.

Je sais, j'en veux trop, encore et encore, toujours plus. Je sais, juste "ici et maintenant" est un trésor que je dois apprendre à apprécier. Je vous assure pourtant, j'essaie... Mais ce n'est pas travail aisé!

 

BREF. On a quand même profité : c'est là-dessus que je vais essayer de me concentrer. Après la visite du studio, direction la moto. Premier voyage vraiment "à l'indienne" – entendez : sans gants/casque/manteau, à trois sur la bécane. Sur les sentiers en terre battue, bordés par la forêt, plein de boue, plein de trous.. J'avale de la poussière, mais j'adhère! Premier arrêt : la bakery. Chaï, pain aux raisins et pépites de chocolat, et surtout... Visite de l'atelier! Qui utilise des produits bios et locaux ; où cohabitent aurovilliens (étrangers installés) et indiens ; et sacrément bien équipé, soit dit en passant. J'ai pris le mail, pour envoyer un CV, si jamais... Qui sait? ;) Je revis.

Deuxième arrêt : Spiruline Farm. La spiruline, vous savez, c'est cette petite algue verte qu'on dote de supers pouvoirs : protéines, minéraux, vitamines.. Les épinards de Popeye, nouvelle génération! On nous explique, l'origine, la culture, les propriétés... Merci, mais quand même : non merci. Troisième arrêt : l'organic farm. La partie fruits-légumes. Là, ça devient vraiment intéressant. Parce que la propriété est gérée par un catalan, et qu'en plus de nous expliquer le terrain, les variétés, la permaculture... Il nous en dit un peu plus sur le fonctionnement aurovillien. L'aide au développement... Qui n'existe pas tant que ça. La communauté, oui, les belles idées, mais dans les faits... Après la version "vitrine" d'hier, il nous montre l'autre côté. J'aimerais bien creuser mais... Une volontaire arrive, il est temps de le laisser. Quatrième arrêt : le SVARAM, un centre de recherche sur la musique, et son jardin musical. Sons, bruits, résonances, harmonie... On s'amuse comme des petits. Je me rappelle la basse, la batterie... Et je me rends compte combien ça m'avait manqué. Combien c'est important les sons, dans une vie. Pas le bruit, mais les sons. Il en est tant et tant qu'il en existe forcément qui touchent ta corde sensible, qui font vibrer ton coeur, ton âme, résorbent tes douleurs et ravivent ta flamme... Que c'est bon de les entendre!

Cinquième arrêt : Restaurant. Déjà? Mais il est à peine midi! La cantoche des locaux, avec des thalis (riz+accompagnements) à super prix, soi disant... Ouai, bah on doit pas avoir le même budget. On se partage des veg noodle, pas si waouw que ça.. Et pas si données non plus. Très sympa par ailleurs, notre hôte, mais sur le coup, j'pense qu'il touche une part de la note! Parce qu'en plus, pour le coup, c'est lui notre invité... Et... Basta, retour à la maison. Quoi?! Mais on va faire quoi? Et si j'avais su, on aurait pu manger au village. Meilleur, et pour moins cher que ça. Et.. Blablabla, petite moulinette la voilà! ... TAIS-TOI. C'est comme ça et tu changeras pas.

C'est l'occasion de réviser ma leçon. Et de vous envoyer, enfin, ce mail, parce qu'au moins ici, y'a du wifi! Et les photos, et les vidéos après (David a promis de la télécharger, celle du temple et des jardins... Vous vous souvenez? Ça paraît déjà si loin... Et le temps que je l'écrive, c'est fait! (Pour la visionner voir en tête de chapitre). Et le supermarché. Et se balader, découvrir "le quartier" – même si en réalité, on est à deux rues du "squat" où on était! Bref... Relaxe Max, Cool Raoul, T'inquiète pas Lola : ça va aller.

Lol'Âme à la croisée des chemins.


Les Photos & les mots de l'épisode 30



Jeudi 12 octobre 2017

Vannakam,

Depuis Mahabalipuram, petite cité tranquille... Très tranquille. Ça fait du bien... Mais je n'y resterai pas non plus une semaine, hein! Heureusement, ce soir déjà, on sera loin!

 

Départ Chennai, trouver le bus. Après trois ou quatre mauvaises indications, monter dans le bon (d'un point de vue indien donc, on s'en sort bien). Payer 3 places : 2 pour nous, 1 pour le sac de David, trop encombrant, soi disant... (Tiens tiens, ça me rappelle une polémique Air France... Enfin, pour 25 roupies – 0,35€, on va pas chipoter). Rencontrer des surfeurs québécquois (euuuh, y'a pas une antithèse, là?) super sympas. Et bla, et bla, deux heures passent et : Mahabalipuram, nous voilà!

 

On se met en quête d'un lit pour la nuit – le seul qu'on aura payé cette semaine, grâce au couch-surfing! On en a repéré une sur le Routard, directement chez l'habitant. Je pense qu'on peut trouver moins cher, mais David est partant. Ok, allons-y... Il a trouvé l'endroit, je négocie le prix : belle coopération! On s'en tire pour 400 roupies, et ça a son charme – je dis bien charme, car le confort est sommaire. Mais Emily nous accueille en souriant, on discute avec elle de la situation économique et politique du pays, elle nous propose de revenir le soir pour aider les enfants du quartier à faire leurs devoirs... Ça n'a pas de prix.

 

Puis... Aller à la plage. Se faire la déclaration la plus humoristico-romantique qui soit : "J'en pince pour toi!" Haha. (À relier avec la photo du "crabe", bien sûr, sinon... ça ne marche pas!) Flâner en ville, tranquille.... Tranquille jusqu'à ce que tous les gens que l'on croise nous abordent, rivalisant de leur meilleur français (si si : français!), pour tout vendre tout et n'importe quoi... Non mais c'est pas fini?! On peut pas être tranquille, un peu?! C'est à peine le début de la saison touristique, y'a pas un chat, alors le premier qu'ils voient... Yihaaaaa! À l'attaque! Chacun veut son bout de gras. Finalement, pas si tranquille que ça...

Mais quand même. On rencontre Dewa, tailleur de pierre, qui nous donne des cours de tamoul, juste comme ça, sans chercher à nous vendre quoi que ce soit. Trouver, après mille détours parce que c'est trop touristique trop occidentalisé donc trop super cher pour rien, un resto sympa. Se régaler d'un egg fried rice (riz frit, épicé, aux légumes et aux oeufs.. à la thaï, un peu façon riz cantonais) – merci David, bon choix! (Toujours à deux sur un plat, et pourtant on a du mal à finir, encore une fois! ... Mais pourquoi, avec tout ce qu'ils bouffent, ne sont-ils pas si gros qu'aux USA?! Ah oui pardon : ici, ils bossent au lieu de regarder la télévision...)

 

Se balader dans Arjuna's Penance, littéralement "la descente du Gange", et les collines alentour. En cherchant le frais – comparé aux grandes cités, y'a de l'air, mais.. le soleil continue de taper! Un ensemble de caves creusées dans la roche, de temples, de jardins, et même un phare! Avec, chaque fois, de superbes choses à voir et de jolies histoires. Exemple, le gros caillou en granit, là, Krishna's Butter Ball, qui a l'air toujours sur le point de tomber mais ne le fait jamais. La légende dit que c'est une boule de beurre laissée tomber négligemment par Krishna quand il était bébé... Miracle encore plus surprenant : malgré la chaleur qu'il fait, ce beurre ne fond jamais!

 

Déambuler, au hasard encore : Mahabalipuram, c'est tout petit et ça invite à la flânerie... Trouver les ateliers (les vrais, pas les boutiques dans lesquels ils taillent trois bricoles devant toi pour t'en vendre toute une carriole!) des tailleurs de pierre. (D'ailleurs sur le coup, le Routard, ils n'ont pas géré : te dire de prendre un tuk-tuk quand c'est à 5min à pied... Faut pas déconner!) Se faire expliquer : ça, c'est du granit noir ; pour une grosse statue, du bloc au produit fini, il faut... Trois mois de travail, s'il n'y a qu'un homme dessus! Rentrer, jouer à la maîtresse. Samcia, Nriyadharshini& Chitra sont mes élèves du jour. Studieuses, appliquées, aussi curieuses et promptes à rire & bavarder. On ne comprend pas toujours tout mais... Instants partagés, coeur à coeur, bonheur.

 

Ressortir, trouver le quartier où y'avait finalement plein de snacks – aaah, bah y'a quand même des indiens, dans cette ville! -, un marché. Galérer quand même un peu avec la carte et pour se faire comprendre, re-manger un fried rice. Ça pouvait quand même pas être si simple que ça, sinon ce ne serait pas Incredible India...

 

Se coucher. C'est sûr, c'est pas le confort de Kolam Apartement, mais... Ce matin, on se lève, je vais remplir mon eau, au même endroit que tous les villageois. On marche deux minutes, on se baigne dans le golfe du Bengale. Encore plein de sable, on déjeune d'idlis et sambar, assis sur un tabouret face à une petite roulotte. Rita, la maman d'Emily, nous enseigne où on peut trouver de bons samossas et où on devrait aller, après. ... Paix. Echange, Partage, Sincérité. Humanité, je suis comblée.

 

En résumé? Mahabalipuram, parenthèse de repos pour le corps et le coeur... Si tu fuis les rabatteurs, tuk-tuk & vendeurs. Tout se fait à pied, la mer apaise et régènère, et Rita veille sur toi comme une mère. Sors des guides, plans, tout ce qui se rapporte à l'Occident ; oublie le Shore Temple, les Five Rathas, les restos de surfeur, etc... Juste, vis Mahabalipuram : tu trouveras la paix de l'âme.

 

Lol'Âme Sérénité


Mémorial du Tsunami du 26 décembre 2004


Les photos et les mots de l'EPISODE 29




Mardi 10 octobre 2017

Vanakkam,

 

Primo, une petite mise au point : Les plans, les adresses (des endroits où l'on mange, dort, etc)... Je vais arrêter. Les blogs de voyage pour les gens qui voyagent, y'en a déjà des tas – et certains font ça sûrement beaucoup mieux qu'moi. Moi, j'fais pas ça pour ça... Mais justement pour faire voyager tous ceux qui ne voyagent pas. Ce qu'on mange, voit, fait, boit... Comment on vit ailleurs, je me concentrerai plutôt sur ça.

... Et ce qui se passe dans mon coeur. Le voyage intérieur. "Le voyageur doit frapper à toutes les portes avant de parvenir à la sienne." [Rabindranath Tahore] C'est ce chemin que je suis : plus aventure initiatique que guide touristique – mais si ça vous plaît, j'veux bien vous laisser embarquer...

 

Jour 13 & 14 – étape Chennai.

 

Jour 12, je vais passer, car le repas, c'était vite fait : pas trop d'appétit, flemme de chercher, direction le supermarché. Des pav (les fameux pains briochés), du buttermilk (lait salé et épicé), des fruits... Parfait! Même, en mode relax' jusqu'au bout : soirée télé (merci la wifi!), un épisode de Nus& culottés!, en français (de sacrés aventuriers... de quoi nous inspirer!).

 

Jour 13, on comprend que pour "rembourser", va p'têtre quand même falloir donner... Enfin, surtout David, car c'est lui qui devrait bosser. Donc : on attend le manager, pour savoir à quelle sauce on va être mangés! 8h, 9h... OK, ça y'est. Il nous demande le programme de la journée... Et donc il va nous suivre, au temple, au jardin, dans tout c'qu'on fait, et David devra shooter (= prendre des photos), pour ensuite réaliser une vidéo de présentation... J'avoue que je me sens un peu ronchon : on a pris "du retard", il fait chaud maintenant, les jardins sont fermés, on ne peut pas visiter tranquille et je me sens inutile. Et gna, et gna, et gna... Ressaisis-toi, Lola!

Les jardins sont fermés, et alors? On commence par le temple, on reviendra! Kapaleesware, ou quelque chose comme ça. Un des plus imposants de la ville, je crois (encore que, y'en a tellement...). Magnifique. Des colonnes, des sculptures, des bougies, des mandalas... En veux tu, en voilà. Et une autre partie construite autour d'un "lac" pour les cérémonies. De mon côté, je ne prends pas de photo (ou presque) – obligé, c'est sacré -, mais, accompagné du gérant de l'hôtel, bizarrement David, lui, a le droit... Tout se paie, même le sacré... Bon, maintenant que c'est fait, autant en profiter : je vous donnerai le lien de la vidéo, quand ce sera prêt.

À la sortie, le sourire d'une petite fille... Ça aussi, c'est sacré. Instantané.

 

Puis, rentrer, se poser. Au passage, "semer" le gérant. Sortir manger... Trouver un p'tit resto, l'air sympa.. Le special meal, on ne sait pas exactement ce que c'est, mais c'est ça qu'on nous vend... Pourquoi pas, on prend. (Photo) 1, 2 , 3, on y va. Uppma (genre de semoule, façon polenta), sous beaucoup de curd, et pleins de fruits... Ok, on a goûté, ce n'est pas mauvais mais... On ne reprendra pas.

Direction la société de théosophie, et ses jardins. Pour ceux qui ne savent pas (comme moi), Théosophie = doctrine fondée sur la théorie d'une sagesse divine, omniprésente dans l'univers et dans l'homme. OK... C'est vert, c'est calme, on peut déambuler, et David prendre ses clichés... C'est tout ce qui compte pour moi! - Même si, avouons, la présentation de toutes les religions, à côté, en paix... Ça a de quoi toucher.

 

Direction le phare. Parce que je continuerai à les chercher, toujours, partout... Pas terrible, celui-ci... On poursuit. Une noix de coco. La plage, les pieds dans l'eau. Les gardes à chevaux. Des garçons qui exhibent biceps et abdo. Un autre, plus jeune, qui me fait un cadeau – la statuette de Ganesh en photo. (L'éléphant bleu). Le coucher de soleil. Un marché... Pour un peu, on se croirait à Canet (en Roussillon!) - sauf que pour eux, pas de problème de saison : à part pour la mousson, l'été, c'est toute l'année! Deux dosa, dans une paillotte. Rentrer, se coucher.

 

Bah tu vois : belle journée, finalement! Pfiouuuu, incroyable même : la chance que t'as, d'être là. La probabilité que les choses, jusqu'à aujourd'hui, se soient passées comme ça ; que ta vie ressemble à ça? Waaaaa... Merci.

 

Ah non, et, j'allais oublier : Rentrer – Se faire alpaguer pour faire une vidéo de publicité (que vous pourrez visionner aussi) ... Ah bah vraiment, on a compris pourquoi 3000 roupies, ça devient gratuit : IL FAUT ATTIRER LE CHALAAAAND!

 

Au fil de l'aventure, on apprend. 14ème jour, on commence à être organisé : dans la journée, trop chaud, on part tôt dans la matinée. On pense aussi à vérifier le Routard – avant 10h, le fort est fermé -, on commence par le bazar... Tellement plus tranquille qu'à Mumbai! Fleurs, fruits, sacs & ceintures, légumes, fournitures... Chaque rue son domaine. On admire, on se promène... Relax, Max.

Entrée dans l'enceinte du fort. Hôpital, caserne, resto... Une ville dans la ville. On continue piano, on se boit un thé. Et on se balade, encore. Midi : special meal, cette fois on se fait préciser ce qu'il y a dedans : riz, chapati, dhal, sambar... On prend! Et un vada (beignet aux pois chiches) en plus – ça fait longtemps que je veux goûter ça. On partagera. Vada froid, dommage, mais special meal... Extra! On s'en fait péter l'estomac.

 

Ensuite? Façon Dora, Allons-y let's go!, à la recherche d'un sac à dos – celui de David est en train de lâcher. Direction le Chennai City Mail... Par des ruelles au hasard. Détours, parce qu'on n'a pas de programme... Et c'est celui-là le meilleur. Un temple hindou, une femme nous pose le bindi à la poudre (le fameux "troisième oeil"). Une mosquée. Des quartiers que les touristes ne doivent pas souvent traverser. Des vaches, partout. Des maisons de toutes les couleurs. Des hi!, des sourires. Ça touche à l'âme, ça touche au coeur.

 

Rentrer. Préparer la suite – parce que oui, les plans ont changé : le retour, ce ne sera pas si vite. Pondichéry, c'est ok, j'ai trouvé pour nous loger : le couch-surfer a accepté. Mahabalipuram? Les bus partent de là. Le Sri Lanka, faut penser au VISA. Etc, etc. Et tout raconter. Parce que c'est pour moi, mais aussi pour vous que je le fais. Pour partager, et surtout pour vous dire... OSEZ. Quels que soient vos projets, les rêves que vous ayez, Osez. Y'a pas d'âges, pas de barrières – seulement celles que l'on se met. Les peurs. Mais rien ne résiste à la puissance du coeur...

 

Lol'Âme épanouie


Episode 28 ... rien que des mots ...


J'allais oublier : Grâce à Jacques, slameur du Marsan, je poursuis aussi mes écrits version slam-poésie... Voilà le petit dernier! 

"Les vacances sont finies!" – Soirée Cercle des Citoyens animée par Chaman Robert,

Mots imposés : Chair, loup, brûlant, union, rail, formol, surcroît, maculé, bouffe, nappe, canicule, clairière, errance, veines, ultime, chiffre.

 

Les rails, brûlants,

Défilent sous les wagons,

Dévorant goûlument les kilomètres

Jusqu'à ta prochaine destination.

 

Tu es tout maculé de boue,

La canicule enfle tes veines des pieds au cou,

Dessèche tes chairs, ta peau,

Jusqu'à tes os

- Mais tu t'en fous.

 

Tu ne sais pas.

Quand tu arriveras,

Ni même où, de surcroît :

Oasis, clairière,

Peut-être,

Ou bien pâture, montagne,désert...

Mais tu sais : ça ira.

 

Parce que l'errance,

Pour toi, c'est ça la vivance.

Le confort, le connu,

Ca t'englue,

Ca te fige au formol,

Ca t'bouffe tout crû

Jusqu'à la moelle,

T'existes plus.

 

Alors t'as décidé :

C'est jamais la fin des vacances.

Ou t'en as jamais,

Parce que tu PEUX pas te poser

- Question de point de vue.

 

L'errance,

Pour toi, c'est ça la vivance.

Alors tu cours, toujours : les places, les gens,

Union, désunion,

Tout est éphèmère, tout l'temps.

 

Ca n'empêche pas qu'ce soit profond, pourtant.

Surtout la nuit, ou juste avant.

Entre chien et loup,

Quand la lumière redescend :

Moins d'urgence, d'un coup.

Moins c'besoin fou

D'courir toujours, plus vite, plus loin ;

D'bouffer la vie sans prendre le temps de mettre la nappe,

Ni les assiettes, à pleines mains,

Vite!, avant la fin, avant qu'elle ne te happe.

 

Les chiffres, dans ta tête, arrêtent de défiler,

Le compteur semble cesser de tourner.

Tout à coup, tu sens :

Peu importe où et comment ça s'arrêtera,

C'que t'auras pu – ou pas – faire entre temps,

Aujourd'hui tu es là.

Tout à coup, tu sens :

C'est ça, le but ultime : l'instant présent.

 

T'as décidé :

C'est jamais la fin des vacances.

T'as choisi l'errance.

Mais au fond, tu sais :

La Présence,

C'est ça les vacances. 

 


Dimanche 8 octobre 2017

Namaste,

 

... Ou plutôt : Vanakkam, car l'hindi, c'est fini. Nous voilà désormais en terre tamoul, quelque part entre Mumbai et Chennai. Le dernier jour à Mumbai à peine terminé, aussi incroyable que les premiers, qu'une autre aventure s'ouvre déjà... Mais 26h de train, ça me laisse le temps de vous raconter tout ça!

 

Jour 11 – vendredi. David fatigué du combiné marche-bruit-courtes nuits (faut le comprendre aussi : il n'est arrivé que lundi!), je reprends mon exploration solitaire. Sans chercher à être rentable : je vais voir les dabawallah, et après... On verra. Peut-être le temple de Gandhi, ou pas. Toute façon, on ne fera pas tout, alors... Just the way of life.

 

Les dabawallahs, c'est le nom qu'on donne à ceux qui organisent la livraison des repas pour les habitants de Mumbaï. En résumé, ils récupèrent les boîtes préparées chez l'habitant par ci par là, arrivent à Churchgate Station à 11h30 chacun avec sa collection, et, sur le trottoir d'en face, c'est parti pour la redistribution! Tous les guides disent Passage obligé! Alors... Je verrai.

 

Arriver en avance, flâner. Rencontrer Mira, indienne fiancée – de ce qu'elle dit – à un français. Se faire offrir le thé. Really?! Elle vend des fleurs toute la journée pour trois clopinettes, vit dans la rue, dort par terre, et elle me paie le thé?! WOW, claque dans ma gueule pour la générosité! Leçon n°8. Parce que oui, vraiment, on s'asseoit, on discute, puis elle part et paie sans rien demander... Je reste dans le café, j'écris. J'ai plus qu'à méditer... Shoukraya, Mira (merci).

 

Onze heures et demi. Sur le trottoir, signal du départ. Je repère un anglais, une guide en train de lui expliquer, je demande à me greffer. Sans souci.. Merci! Sur le seul trottoir où je suis, 3000 repas en transit. Tous préparés par des Valkaris, rapport aux castes, à la pureté : personne d'autre n'a le droit de toucher aux repas. Tous différents, aussi, selon les castes (encore), religions, etc. 600 personnes pour collecter / distribuer / livrer. Aucune liste, aucun plan, aucune technologie. Quelques lettres, nombres sur les étuis, et 1 (oui oui, 1!) responsable pour gérer tout ça... Et seulement 1 erreur tous les 6 millions de repas!!! Chapeau bas.

Tout est connu par coeur : chaque lettre, chaque chiffre, à quoi ça correspond. Chacun est un maillon, qui connaît sa portion, et ça marche mieux que toute autre organisation. Il existe même un système de solidarité : les repas non-pris sont redistribués aux nécessiteux! C'est t'y pas fabuleux?! Le seul hic? Chacun sa fonction, c'est aussi : si l'un n'est pas là, personne ne sait pour lui... Et tous comme des cons! Autrement dit : les vacances, le congé maladie... T'oublies!

 

Puis direction la maison de Gandhi. Par le 106 (comme le Routard l'avait dit), easy. Un temple sur le trajet. Normalement, c'est fermé, mais je peux visiter le bas. Un brahman m'offre un exemplaire du Bhagavad gita, livre de prières. Comme ça, juste pour moi. ... Merci! La maison de Gandhi, cette fois j'y suis. Photos, citations... Rien d'extraordinaire, mais je suis contente de m'imprégner de l'atmosphère. Retour. Par le 106, que j'attends près d'une heure : question transports, je m'améliore, mais y'a des progrès à faire, encore. J'aurais pu rentrer directement par le train, Charni Road – Bandra.

 

... Mais je n'aurais pas recroisé Mira! J'achète mon repas, je cherche un endroit où me poser... Et qui je vois?! Mira. Je m'asseois. Qui me tend l'unique chaise d'un gros tas de gravats, propose d'aller chercher le thé. Non mais ça va pas ou quoi?! Je me mets avec elle sur la bâche, et vais chercher un repas. À mon tour de donner. Reçu j'ai reçu, largement assez : faut faire circuler.

 

Retour à Bandra, tranches de vie. Femmes qui se bousculent dans le métro (celles-là, pas sûre qu'elles m'auraient relevé... J'crois même qu'elles m'auraient marché dessus pour passer!). Snack à l'heure du goûter, samossa, pav & vada en veux tu en voilà. Orage à Bombay. Chants de la mosquée. Regard de la femme assise à côté. Lassi partagé avec David.

 

Et parce qu'on aurait pas pu quitter Bollywood City sans ça... Soirée cinéma!

Sièges qui s'allongent, entractes, aplaudissements et sifflements... Ils ne font pas les choses à moitié! Quand tournent les projos, ici, c'est vraiment le show! Chants, danses, courses poursuites, les gentils en bleu et les méchants en noir... Même sans les paroles, on a compris l'histoire... Et bien senti : le cinéma, c'est tout un art!

 

Après un repas tranquille "à la maison", tout le monde au dodo : demain, grand départ à nouveau!

 

Jour 12 – samedi.

 

Le train. Stressée de pas l'avoir. Je dois retrouver David à la gare à 11h, j'y suis à 10. Pas lui. Les aiguilles bougent, pas lui. 11H30... Ouf!, le voilà. Direction : CST – la gare centrale. Arriver. Repérer le quai. Aller chercher à manger. Revenir sur le quai. Chercher le wagon. Se faire confirmer. Oui oui, pour Chennai, c'est bon. Souffler : on y est. Respire Lola, détends toi...

Veg Samossa (feuilleté farci au masala = pommes de terres, légumes, épices masala... Je ne le redirai pas trente fois : ici, y'en a partout, du masala!) sur le quai. C'est bon, mais pour le coup... Tu sens bien que c'est gras! (D'ailleurs, je me demande, avec cette chaleur, comment ils font pour manger tout ça, tout le temps frit... T'as pas juste envie de frais, de glaces, de fruits?!). Bref. Train à quai. Monter, s'installer. ... Et c'est parti pour 26h!

 

1er constat : Pas d'oreiller, pas de drap. Et j'ai mis le mien tout au fond de mon sac. Comme quoi, faut pas toujours écouter les autres bloggeurs... Ou s'assurer qu'ils ont pris la même classe que toi. Bah oui ma cocotte, forcément si tu te fies à Kelly... Elle a réservé en 2C (équivalent de la 1ère classe), toi en sleeper (classe éco)... ça peut pas être le même topo! David a un sac de couchage : sauvée!

 

2ème constat : les vendeurs... ça n'arrête pas! Chai, café, beignets, lassi, colliers, samossas, toupies... En veux tu en voilà, l'un part l'autre se lance, quelle danse! Au moins, t'es sûr de manquer de rien...

 

3ème constat : ... Je ne regrette pas. Oui, en sleeper, y'a pas la clim, pas les rideaux, tu vas aux toilettes en te bouchant le nez, et faut pas être gêné par la promiscuité, mais... C'est vivant. C'est à l'indienne, vraiment (... et c'est vachement moins cher!). Les paysages qui défilent à ta fenêtre sont les mêmes, changeants et magnifiques, des montagnes aux déserts, des forêts aux cités ; t'as le spectacle intérieur en plus, cadeau bonus.

 

Workaway, couchsurfing, mails obtenus par des amis d'amis et les français rencontrés à Ooty... On multiplie les contacts pour essayer de se faire héberger. Ça paye : un hôte a accepté. Il a l'air intéressé pour apprendre la photo/le cinéma avec David, dont c'est le métier. Regarde où c'est... Mais... Ca a l'air grand luxe! Bon, on va pas s'emballer, on verra...

 

Arrivée en gare. À l'heure! Sortie du train, un monsieur, petit garçon dans la main, me croise et me sourit : "Hi, welcome in Chennai!" (Bienvenue à Chennai). La gare est superbe. Propre. On trouve le bon bus, direct – qui nous mènera à 500m de l'hôtel. La ville est belle, semble tellement organisée, sereine, après le tumulte de Mumbai. Wahouuuuu!

Arrivée à l'hôtel : grosses voitures à l'entrée, lit double extra moelleux, douche à l'occidentale, ventilo, clim & télé... WAAAA. Mais t'es sûr que c'est là, t'es sûr que c'est gratuit? Ils vont nous demander de faire quoi, en échange, à ton avis?! On se refait préciser une fois. Deux fois, trois fois. Mais... Oui oui, c'est GRATUIT. C'est juste : comme ça, parce que c'est le principe du couchsurfing. On discutera, sûrement il apprendra, mais... On verra, il n'attend rien. WAOUW WAOUW WAOUW, trop bien!

 

Joie, on se saute dans les bras... Et, chacun son tour, on file à la douche – parce que c'est pas tout ça mais 26h de train... T'en sors pas sur ton 31, mon gars!

Puis : petit tour sur la terrasse (oui parce qu'en plus, il y a une terrasse sur le toi : PALACE!!! =D). Puis : j'écris... Et David s'est endormi. Apparemment, pas de souci concernant le confort du lit... Mais zou!, je vais le réveiller, c'est l'heure de sortir explorer, pour le dîner!  

 

Lol'Âme comme une reine!


Les photos et les mots de l'EPISODE 27



Vendredi 6 octobre 2017

Namaste,

 

Beaucoup d'épisodes ces jours-ci... C'est que Mumbai offre son lot de péripéties! Chaque jour, chaque heure, chaque minute même, on se retrouve surpris, ébloui, ébahi par une chose ou une autre, on rebondit aussi vite qu'une balle sur les parois d'un flipper – y'a intérêt de pas avoir de problèmes de coeur!

 

Et encore, il faut trouver le temps pour l'écrire, le montrer, le monter... J'espère qu'à Chennai, ça va un peu se calmer! En attendant... Jour 10.

 

Rdv 10h avec David, cette fois à la gare de Bandra, que l'on connaît – après l'expérience d'hier, pas question de se retrouver à CST, que l'on veut visiter mais qui est... L'équivalent d'Orly, je crois! 9H45, pas là. 10H, toujours pas là. Je commence à flipper. Mais qu'est-ce que je fais là?! 10H15... Ok, le voilà, on peut décoller.

Arrivée à CST, Chhatrapati Shivaji Terminus – anciennement Victoria Station, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Avant d'admirer, on décide de prendre nos billets – pour samedi, direction Chennai (c'était ça, quand je vous disais que mes plans avaient changé : plutôt que d'aller à Goa... il vient avec moi! On va faire la route ensemble pour un bout de temps... Et peut-être plus longtemps! Mais rien n'est sûr, comme toujours ici, alors... on verra!). Déjà, il faut trouver le comptoir des "étrangers" – ils ont un système de quotas, un nombre de places réservées qui fait que même s'il n'y a plus de billets disponibles, toi, petit anglais-turc-français-etc... Tu en as! Une fois que tu y es, ce n'est toujours pas gagné mais, 1, 2, 3, ouf, ça y'est, on les a!

On redescend vers le hall principal, Wow, c'est beau, les vitraux, trois photos, et direction Crawford Market – un bazar. Des fruits, frais, secs, au sirop, des noix, des légumes... Puis, un guide – vraiment, gratuit? Oui oui. Dans ce cas... Ok, merci! - qui nous mène voir le coin des épices, la hall au poisson (et aux corbeaux), celle à viande (euuuh... c'est par où la sortie? Vite!), des tissus... En chemin, un brahmane pose le "troisième oeil" à David, symbole sacré... Avant de lui demander la monnaie! Ok, vive le respect du sacré... À nouveaux seuls, on déambule un peu alentour, dans les avenues, rues & ruelles... Un bazar perpétuel!

Taxis, charrettes, étals, porteurs à bras, piétons, couleurs, échoppes, sons, odeurs... On est contents, mais épuisés! Choor Bazar, Null Bazar... On est d'accord : on oublie! On pensait en voir d'autres alentours mais... ça suffit : trop de tout, on fuit!

 

Direction le Jaïn Temple. Du moins, celui qu'on a repéré sur le guide, sur Malabar Hill, parce qu'en fait il y en a plein. Du coup ce n'est pas simple pour demander le chemin. Et apparemment c'est loin. Bus, taxi, re-bus, marche... On se fait balader, certains veulent nous arnaquer et ceux de bonne volonté sont complètement pommés... GALEEEERE.

Avis aux back-packeurs et autres globe-trotteurs : Les conseils aux locaux, c'est bien. Le routard... parfois c'est mieux. C'est testé, éprouvé... Et écrit en français, t'es sûr qu'il n'y a pas d'embrouille. En l'occurence, si on avait pris ce p**** de bus 108 qui était indiqué... on serait arrivés direct!

Mais, bref, on a pris un taxi. Qui nous a coûté, tenez vous bien, moins cher que ce que les locaux avaient dit! Et on a vu tout le bord de mer. Et même si après on a dû marcher, encore, et que le soleil cognait et que ça grimpait, quand on est arrivés... WOW! Aucun de nous n'a regretté. Magnifique. Paisible, sacré – là tu le sens, vraiment.

Au moment de prendre le bus retour, on parle à une dame, qui nous en indique un autre, à 2min. On est fatigués mais à y être... Allez. ... Ça aurait été dommage de le rater! Là aussi : calme, sacré, Beauté. Merci.

 

Avis aux back-packeurs et autres globe-trotteurs : à cette heure, je ne sais toujours pas lequel est vrraiment indiqué sur Le routard. Ce que je sais, c'est que les deux sont juste à côté, et que les deux valent le coup d'oeil, vraiment. L'un est en bord de route, l'autre, juste en face de l'arrêt dde bus (le fameux 108), à 30 secondes à pied. 300m à tout casser, qui suffisent à tout changer : plus de bruit de circulation, ce fameux concert de klaxons... Alleluïa. [J'essaierai de joindre le plan. Dans ce cas, s'y reporter. Sinon... Se démerder! Haha]

 

De là, on reprend vraiment le bus. Parce qu'il est quand même 17h passés, et qu'on n'a toujours pas mangé. 18H30, à la gare, on se tape un biryani – le premier! En mode pique-nique à l'indienne, assis par terre dans le hall... Mais qu'est-ce que c'est bon!

 

Avis aux back-packeurs et autres globe-trotteurs : Oui, dans le hall "longs départs", t'as le grand restaurant climatisé à l'étage... Mais juste à côté, t'as aussi la petite "cafétéria" (juste un comptoir, en fait), 50 roupies le biryani... Et je suis encore en vie : tu ne risques rien, ni toi ni ton estomac ! ;)

 

En théorie, plus que le train, vers 19h30 on sera bien, posés tranquilles comme on en rêve – moi chez Amrit, lui à l'auberge. C'était sans compter sur : la panne d'électricité ; se tromper de train, devoir changer, re-changer pour rattraper le chemin ; tomber en descendant du train...

Leçon n°7 : C'est bien de vouloir s'adapter, essayer d'imiter les locaux... Mais pas trop! T'es pas un héros, et t'es pas indien : sauter du train alors qu'il n'est pas encore tout à fait à l'arrêt... Vaut mieux leur laisser!

Heureusement, plus de peur que de mal, tout le monde autour s'est empressé de me relever, et, David m'a aidée à me calmer...

Dans une jungle comme celle-ci, c'est bon d'être deux, quand même... Je ne sais pas comment font tous ces gens pour y vivre, tout le temps... Tu m'étonnes qu'ils soient aussi religieux : si tu crois pas en Dieu... Tu te flingues en deux deux!

20h30, à la "maison", 21h, douchée, 22h... Au lit! À demain les z'amis!

 

Lol'Âme reconnaissante pour tout ce qu'elle voit, goûte, entend ;

pour toutes les rencontres qu'elle fait, tout ce qui se crée, s'écrit...

Tout ce qu'elle vit. Merci.

 


les Photos & les mots de l'Episode 26


Jeudi 5 octobre 2017

Jour 8

 

Namaste,

 

Vous vous rappelez quand j'avais dit, au tout début, "Mais bien sûr, je ne vais pas débarquer à Mumbai avec mon sac à dos : salut, salut, me voilà!". Bah en fait... Si. Avec six heures de retard sur l'horaire prévu et un téléphone qui ne marche plus. Mais Amrit (l'ami de mon amie Kelly) m'a quand même retrouvée (heureusement qu'avant, on s'était organisés : comme quoi, parfois, c'est bien de ne pas totalement improviser...). J'ai enfin pu me doucher. Il m'a préparé le petit-déjeuner (chapati, youpi!), puis est allé se coucher (parce que, du coup, il m'avait attendu toute la nuit...).

Et donc, Leçon n°6 : Lâcher prise. Après 36h de bus, je suis coincée dans un appartement, alors que Mumbai m'attend?! Haaaaaaa!

 

J'attends, j'attends... Et puis Go!, j'y vais : premier aperçu en solo. Bus, rickshaws, marchands, corbeaux, piétons, vélos, ordures, klaxons... C'est sûr, ça change du calme de Davhani! Place au mouvement et au bruit! Plutôt étourdissant... Mais j'aime ça, aussi. Je déambule dans les ruelles alentour, découvre la "plage", négocie sur les étals du marché et reviens les bras chargés. Pile pour le repas! Parotta (sorte de chapati, feuilleté au ghee et épicé), dhal, thé. Avec les photos, ça devrait mieux vous parler.

 

Puis c'est parti pour une petite visite guidée. Première étape, gare de Bandra – je réside là, pour rejoindre le centre. Juste ça.... C'est fou. Des gens, sur les quais, dans les escaliers, partout, ahhhh! je vais où?! Les trains. Portes ouvertes, les gens accrochés, en équilibre sur le bord : plus rapide pour monter, plus rapide pour descendre, et plus de place à bord. Bien sûr, il suffisait d'y penser!

Et la sécurité? Cé – ku – koi? On est en Inde, je te rappelle... Ah oui c'est vrai, j'avais oublié! Haha

 

Je ne le quitte pas d'une semelle, on arrive à bon port. 1ère escale : lingerie à ciel ouvert. Toutes les lessives de la ville – ou presque, sont faites ici. Crazy. De moins en moins, maintenant que certains ont une machine à laver, mais toujours pour les hôtels, écoles, restaurants... Y'a toujours de quoi faire!

On remonte. Arrivée gare centrale, quartier Colaba. Celui décrit dans les guides comme THE place to be (l'endroit où il faut être). Aperçu du National Museum, de l'Université, du terrain de criquet. Architecture british au milieu des palmiers, j'adore! Amrit me montre la Gateway of India, le Taj Mahal Hotel, après il a à faire, je vais me balader par là. Des boutiques, des boutiques, encore des boutiques. Bon... Et après?! C'était bien joli tout ça, mais t'y passes pas deux jours non plus. J'observe l'architecture, déniche une petite église... Mais rapidement, je tourne en rond. Je demande à droite, à gauche, mais apparemment, pas grand chose d'autre - après coup j'ai vu sur le guide qu'il y'avait quand même un joli temple... Faut croire que les gens préfèrent le culte de l'argent! Je rejoins Amrit au café... Attablé avec un français! Yeeeeeeah! Au début ils parlent métier (ciné ; c'est grâce à ça qu'ils se sont rencontrés), mais rapidement on vient à dériver : David vient d'arriver, lui aussi veut visiter, demain Amrit est booké... "On n'a qu'à se retrouver!" YEAAAAAH. Ces irréductibles gaulois... Où que t'aille, ils sont là!

 

Question de principe, je refuse le Starbuck. Mais j'ai la dalle. La street food ici, c'est pas ce qui manque. Je déniche un fruit sur un étal – Kipkoo. C'est quoi ça? Je ne sais pas, c'est bien pour ça que je le prends! Très doux, limite écoeurant... Mais en fait non, tellement bon – et tellement doux, ça change du piment!

18/19h, pile pour l'heure de pointe, yihaa!, on revient sur nos pas. Pour ce soir, il nous faut du poulet. Supermarché, pas joli. Epicerie, y'en a pas. Petite échoppe... Amrit va au comptoir, puis revient vers nous les mains vides, mais sans faire mine de repartir.

 

David : "Non mais tu sais si y'en a pas, c'est pas grave...

Amrit : Si si, mais il est en train de le faire là".

Attends... Le truc qui courait là, y'a deux secondes?! OKKKKKK... Je ne regrette pas d'être VG!

 

Puis, soirée à l'indienne. Autrement dit : faut pas être pressés. Mais... On est entre amis (Les étrangers ne sont que des amis que tu ne connais pas encore), j'apprends à cuisiner un curry, je me régale d'un ladies-finger masala (curry-masala de gombos, des légumes) préparé spécialement pour moi... La vie est belle, merci!

 

Petit topo sur la cuisine indienne :

x Quand c'est pas frit, tu mets de l'huile... Et du ghee! Comme disait Karadock, "Le gras, c'est la vie". Bah oui!

x Le green chili, c'est comme un tour de magie : c'est vert, mais quand tu croques dedans... Tu deviens rouge piment!

 

Lol'Âme qui grandit...

 

Jour 9

 

Aller à la gare, prendre l'équivalent du RER, toute seule aujourd'hui? No souci! J'commence à prendre mes repères : je ne demande qu'une fois mon chemin. J'm'assure d'être sur le bon quai, dans la bonne direction, et monte dans le wagon – trop fière! Et puis je m'aperçois que je suis montée dans celui réservé aux 1ères classes... Ok, y'a encore quelques progrès à faire. Mais aussi, Amrit m'avait mal expliqué : il m'avait montré les wagons réservés 1ère classe OU réservés aux femmes - j'ai vu des femmes, je suis montée. Il ne m'avait pas dit qu'il y avait des wagons pas OU mais ET. Hého!

Direction? Borivali. Enfin ça, c'est juste le nom de la station. Après, les caves de Kanheri. Des galeries creusées dans la roche, au coeur du Parc National de Mumbai. Moins connues que celles d'Elephanta, situées sur une île à proximité, mais surtout... Moins fréquentées et moins chères!

Les Kanheri Cave ne sont même pas évoquées, en suggestion par exemple, dans les guides de voyage... Et c'est bien dommage! Ne serait-ce que pour le parc... Une bulle, un havre de paix en plein coeur du tumulte de Mumbai... Délicieux.

 

1ère mission? Retrouver David. On galère un peu mais... Je finis par me rappeler que j'ai toujours mon numéro français : tant pis, je paie, mais je lui envoie un texto, et c'est ok. Quand un indien te dit : "c'est facile de se retrouver là"... Ne l'écoute pas! Je crois que, tout bien intentionnés qu'ils soient, ils sont habitués : la foule, les quais, les escaliers... Ils ne se rendent pas compte que nous, là-dedans, on est pommés!

Arrivée au parc. Soit disant, pas de bus aujourd'hui, ils veulent nous faire payer le taxi, 225 roupies chacun. C'est ça, prends nous pour des pigeons. "Non merci, on va marcher. - Mais il y a 7km". Oui oui, c'est ça... "Ok merci, mais on va marcher". Un peu plus loin, on nous en demande 50 (roupies), pour le même trajet. On se dit qu'on a eu raison de se méfier, en fait, ça doit être tout près.

 

... Sauf que non, cette fois, ils avaient raison. C'était bien à 7km, parfois ça grimpait, et le soleil cognait. Bon, ok, parfois faut quand même les écouter... Mais je n'ai pas regretté : pas d'ordures pas de voitures, pas de foule pas de bruit, juste la verdure et un ami. Presque le paradis...

Puis la visite – quand même. Rien n'est expliqué, personne pour te guider, mais tant pis, c'est joli. Surtout impressionnant : mais ils ont fait ça comment?! Un bon tour, deux trois photos, et puis... Il fait chaud, on redescend. En payant les 50 roupies cette fois, évidemment.

 

Déjà 14h, on tente la street food. J'ai repéré un truc que j'ai envie de tester : le pav (prononcé pô). Un petit pain brioché et fourré, un peu comme un burger – qu'ils mangent partout, tout le temps. Une petite roulotte près de la gare... Même pas peur! On se le sent, on se lance : deux egg pav. Un pain, un oeuf dur, de l'huile, des épices, des oignons, un peu de sauce, et voilà! - Vous avez la photo.

Ok, à trois on y va : 1, 2, 3... MAMMA MIA qu'est-ce que c'est bon! Affreusement gras, sans vitamines ni quoi que ce soit, mais... J'adore ça! Le pav? 12 roupies pour le paradis.

Ça existe en de nombreuses versions, mais j'avoue, y'en a certaines que je ne tenterai pas : vada (beignet de pois chiches), samossa... Ok pour du gras, mais du frit dans du brioché, faut quand même pas exagérer!

- Avis aux back-packeurs & autres globe-trotteurs : je ne pourrais pas vous donner le nom de l'échoppe en question... Mais on a survécu, et qu'est-ce que c'était bon!

 

On reprend le train. J'ai mon ticket de ce matin, David me dit que ce n'est pas la peine de payer. À la sortie, on se fait contrôler. Non mais sérieusement, quelle était la probabilité?! Leçon n°6 : c'est pas parce que t'es en Inde que tu peux gruger. On négocie (si si, ici par contre, même les amendes ça se négocie!), on s'en tire avec une amende pour deux. Ok, je crois qu'on a compris...

 

Il est encore tôt, mais il fait chaud. On tourne un peu, on stoppe, on repart. Malabar Hill, Hill Road, Pali Hill... De recherches en hasard, on traverse un quartier chrétien cossu, un quartier musulman, son bazar (et aussi ses toutes petites rues, à la limite du slum : là j'avoue, on n'est pas rassurés, et bien contents d'être deux : toute seule, je ne m'y serais pas aventurée!), une synagogue... So nice!

 

On découvre d'autres facettes, insoupçonnées. Un autre visage des milliers de Mumbai. Je commence à comprendre ce qu'Amrit me disait : à Mumbai, il n'y rien à visiter, Mumbai c'est un way of life. Autrement dit, oublie les monuments, regarde comment vivent les gens. Au début, ça m'a frustrée. Mais... Deuxième journée, puis deuxième soirée "à l'indienne", j'commence à m'habituer... Et à kiffer! Chinese noodles (nouilles sautées) avec Amrit sur le canapé [et, dixit Amrit, c'est quand même typique indien parce qu'ici les chinois ils ont tout! En l'occcurence, c'est lui qui les a faites, et c'est juste... Délicieux, très beaucoup!], juste discuter, et la suite à repréparer... Je suis bien. Mes plans ont encore changé, tout bouge tout le temps je ne sais rien mais... Je suis bien. ... Vive les indiens!!!

 

Lol'Âme Vivante.

 


les Photos & les mots de l'Episode 25



Lundi 2 octobre 2017

Namaste,

 

Quelque part entre Banglore (Bengalore) et Mumbai (Bombay). Et oui, je n'avais pas prévu ça (l'idée c'était plutôt : Fort Kochi – Ooty – réserve naturelle de Mudamalai – Mysore et son palais – le site archéologique d'Hampi – les plages de Goa... Et après on verra!) mais, incredible india, les plans ont changé, encore une fois !

 

Vendredi, après m'être fait offrir le jus d'une noix de coco et un nouveau cours par la cuisinière de l'auberge (encore une rencontre magique), plus une dosha pour mon pique-nique, je suis donc repartie. Direction : Mettupalayam - étape non utile en elle-même, mais indispensable parce que c'est le point de départ du Nilgiri Mountain train, classé au patrimoine de l'Unesco. Déjà, j'ai la passion des petits trains, mais en plus, celui-là, il mène jusqu'à Ooty à travers un panorama fabuleux : je le veux!!! Il n'y en a qu'un par jour, à 7h, et si l'on n'a pas réservé plusieurs semaines à l'avance, c'est dès 5h qu'il faut faire la queue. ... M'en fiche, je le veux!

 

Jour 4

 

Donc, d'abord jusqu'à Kochi en ferry, pour 3 roupies – là tu te demandes pourquoi t'as pris le bus à l'aller, qui t'a coûté 22. Puis tu dois prendre un bus, Ruffik t'indique, merci mais c'est pas ça, je suis où là?! tout le monde veut te faire prendre le tuk-tuk mais tu veux pas*, un autre bus (pour un seul arrêt : le temps qu'il m'explique, je descends sans payer!)... Tout ça pour rejoindre la gare. Finalement, ton premier bus, au moins il était DIRECT.

* L'occasion de s'interroger : À Paris, je ne me serais pas posée la question, j'aurais pris un taxi. Alors pourquoi pas ici, alors même que c'est 10 fois moins cher et que je pourrais en profiter? ... Pendant que je marche, ça me donne à penser – plutôt que de ruminer sur le poids de mon sac de randonnée. La réponse? Je ne sais pas. On arrête vraiment de raisonner en euros, je crois. Pour tout, transports, repas, on pense en roupies, comme les locaux, et il ne nous viendrait plus à l'idée d'en dépenser plus de 150 (environ 2€) pour manger (et encore à ce prix là, c'est le grand restaurant!).

 

Du coup le bus à 13h20, qui te paraissait si tard, arrive plus vite que prévu – appeler maman, croiser des français et leur recommander l'auberge, manger... ça y'est.

Toujours calculer une bonne grosse marge de manoeuvre, quand tu te déplaces. Les gares (routières, ferroviaires, compagnies privées/publiques/du Sud/du Nord) sont toutes à des endroits différents, et pas toujours bien indiquées.

5h de bus jusqu'à Coimbatore, un tuk-tuk (là pas le choix : il fait noir, tu sais pas où t'es, tu suis ce qu'on te dit – quand il est question de sécurité, je ne cherche pas à négocier), un autre bus jusqu'à Mettupalayam. Je me dis que si j'avais été organisée, j'aurais pu prendre le train de nuit, ce qui m'aurait évité de passer la journée dans les transports. Mais je me dis aussi que, dans ce cas, je n'aurais eu aucune chance d'attraper le petit train. Je n'aurais pas profité du changement des paysages, lent mais flagrant, du Kerala au Tamil Nadur – beaucoup plus verdoyant, luxuriant... J'aurais loupé aussi le tour de Coimbatore, tout illuminé pour les célébrations (on se serait crus à Noël à Walt Disney!) ; et le bus version hindi jusqu'à Mettupalayam (pour le même prix qu'un "classique", dans celui-là c'était lumière, musique : ambiance boîte de nuit!)

... Va pour l'improvisation, c'est tout le charme du voyage!

 

Moins de charme à Mettupalayam. Arrivée 20h30, ça craint. Je trouve une chambre, négocie (un peu mais pas trop, dehors c'est chaud), mange au resto et hop, dodo.

- Pause publicité, conseil backpackers & autres globe-trotters : Manee's Lodge.

Lodge sans charme mais à deux pas de la gare. 250 roupies pour une chambre au 3ème (il voulait me la faire 400 au Rdc, puis 300 à l'étage... J'ai négocié et la maman du gérant m'a aidée!). Donc, 250, adjugé. Individuelle, avec WC, ventilo et eau au seau. Du bruit, et pas de draps, mais à ce prix là... ça me va!

 

Jour 5 – 6 – 7

 

Lever 4h15, pour être à la gare à 5h. Dans la file, je retrouve trois français croisés à Allepey – Jean, Charles, Augustin. Etudiants à Chennai pour 6 mois, ils sont en vacances pour une semaine. Et de là... Tout s'enchaîne, c'est magique. Il n'y a plus de place dans le train, mais je suis bien.

Leçon n°4 : si tu as fait de ton mieux, quoi qu'il se passe tu es heureux.

 

On prend le bus, plus de place assise on s'asseoit sur les marches : pas de vitre, le panorama se déploie, magnifique. Visite du marché. Fleurs, fruits, riz, épices se côtoient, j'ai envie de tout acheter. Sauf les poulets, qu'ils sont en train d'égorger. Je zappe cette allée. À peine midi, on mange dans un petit "boui-boui", des dosha (dans les resto' elles sont toujours fines et craquantes, comme des galettes de sarrasin... Sauf que c'est du riz, des lentilles, et que ça fait 3 fois la taille d'une crêpe!).

- Pause publicité, conseil backpackers & autres globe-trotters : Hotel Kairali. (Celui juste à sa gauche avait l'air très bien aussi, d'ailleurs...)

Je vous l'avais dit : c'est dans les petites gargotes qu'on fait la meilleure popote. C'est délicieux... Et rapport qualité-prix impossible de faire mieux : pour 15 roupies je mange comme une reine! (25cts!)

 

On reprend la route. À pied cette fois. Les garçons m'ont proposé de partager leur dernière escapade, trek, camping, etc : j'accepte avec grande joie. Et là je pourrais dire Il était une fois tellement je n'y crois pas. En résumé... Paysages vallonnées, routes sinueuses, plantations en terrasse. Petits villages perchés, colorés. Donner la route à des indiens (si si, vraiment!). Entendre dix Hello! à chaque village traversé, se faire prendre en photos. Être invités à visiter un jardin de bonzaïs, de fleurs tropicales. À déguster le thé et les gâteaux. Se faire offrir des pommes, des carottes tout juste cueillies. À Dhavani, comme dans tous les villages traversés, plus que des fruits on repart chargé de l'Homme. Dans ce qu'il a de plus beau, de plus pur : rencontre coeur à coeur, souvent sans mots. Bonheur. Magie, Gratitude pour la Vie.

 

17h, arrivée à la cascade. On en prend plein les yeux. La nuit tombe, on fait un feu. Carottes, bananes, pomme, corossol, nougat, dattes à la pâte d'amandes, biscuits... Festin digne des dieux. Nuit sous la tente – grâce à un petit kiosque, même pas mouillés malgré la pluie. 6H, réveil. Des touristes indiens cherchent la cascade. On leur indique (deux fois en deux jours, mais waaa! et c'est nous les étrangers, dans tout ça? ;) ) . Ils nous remontent en voiture de quelques kilomètres – la partie la plus dure! On retourne jusqu'à Dhavani, espèrant prendre le bus pour rejoindre Ooty – et de là partir sur une petite balade pour l'après-midi. "Oui oui, il vient à 10h30" (...) "Le prochain? À 11h25" ... Il se pointe à plus de midi.

 

En attendant, les garçons ont fait la sieste, écouté la musique, médité.. Moi, j'ai discuté. Avec l'ami d'une amie qui habite sur Mumbai. Et c'est comme ça que... Tous les plans bousculés! Incredible India. Il propose de m'accueillir et de faire visiter, mais il ne sera plus dispo' après ; ça ne se refuse pas. So... Go to Mumbai!

 

Amrit (l'ami de l'amie en question... c'est son nom) check pour moi les bus, les trains, qu'est-ce qui est le plus rapide, le moins cher...

De mon point de vue, si tu n'es pas indien, c'est plutôt la galère. De ce que j'ai vécu, sur place, y'a toujours eu quelqu'un pour m'aider. Qui a demandé où était mon guichet, m'a mené au bon quai, m'a fait descendre au bon arrêt. Merci. Mais avant, pour comparer – réserver... C'est une autre histoire. Y'a pas de dépliants avec les horaires, sur les sites pas toutes les compagnies qui apparaissent, puis pour booker faut les photocopies de tes papiers... Bref, soit tu le fais en avance, depuis la France (pas comme moi quoi!), soit... Quelqu'un le fait pour toi, et c'est WAAA. Merci. (Dans mon cas, quelqu'un que je ne connais même pas... Incredible India).

 

Un lassi et une partie de carte avec mes trois anges gardiens (Jean, Charles et Augustin) plus tard, je me retrouve à la gare. Bus de nuit pour Bangalore – 9h. Et j'ai failli le raté parce que le type qui était censé m'indiquer pensait qu'il n'était pas arrivé... Après avoir poireauté 3h, ça m'aurait fait chier de le louper! Comme quoi : c'est bien de se laisser porter... Mais c'est bien aussi de vérifier. Rencontre, encore. Siège d'à côté, une fille qui va aussi à Bangalore. Par moment, on dort l'une contre l'autre, comme deux soeurs – rencontre coeur à coeur, bonheur. Elle me guide dans le dédale de la Satellite Bus Station, direction la Majestic, où je dois prendre le bus que j'ai repéré pour Mumbai. Merci : entre ces dizaines de quais, sans elle, je ne sais pas comment j'aurais fait! Puis elle s'en va de son côté. Pommée. Personne pour m'iindiquer. Ce n'est pas un bus gouvernemental donc au guichet, personne ne sait. Ni ne semble très enclin à m'aider. Je suis à deux doigts de paniquer, puis, encore une fois Baisse pas les bras et blablabla, je trouve l'agence que je cherchais.

 

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Le premier bus a 1h de retard, sans cette fille j'en aurais certainement mis une de plus pour rejoindre la seconde gare, dans laquelle il y a trois terminaux – et seuleement pour les bus gouvernementaux. Pour tous les bus privés, il faut complètement traverser (dépasser le terminal 1, et c'est après – ou avant, selon le sens dans lequel vous venez!). Bref... C'est bien de réserver, mais, en correspondance, vous avez aussi de gros risques de le louper!

 

Ils n'ont pas les même prix que sur le site, Shit! Tant pis. Enfin je sais où je suis, sûre d'avoir une place... Je suis tellement soulagée que je ne prends même pas le temps de comparer. Je me dis qu'encore une fois j'ai payé le prix du précipité. J'assume, et je m'offre même un petit-déjeuner. Chaud, dans un resto. :)

Le bus arrive et là... Surprise! Pour pas casquer plein pot, j'avais finalement opté pour un siège "tout bête", même pas réservé ladies. Et en fait... J'ai une couchette!!! J'ai bien fait de batailler avec le guichetier, d'ailleurs si plein d'amabilité... 18h de trajet, c'est long ok, mais comme ça... C'est sûr, ça va mieux passer! =D Dormir, manger, écrire... Même le trajet devient plaisir!

 

En résumé... Même si je ne suis pas douchée depuis 4 jours, que toutes mes affaires sont crados et que je vais arriver au milieu de la nuit (c'était déjà prévu minuit, et le bus a eu un coup de chaud)... Je suis HEUREUSE! Vivante, épanouie, reconnaissante. Je souris : Incredible India... Tu sais que je t'aime, toi?

 

PS : Et vous aussi! Merci à tous les amis! Merci de me lire, partager vos avis, me soutenir. Smack!

 

 

Lol'Âme Back-packeuse


les Photos et les mots de l'Episode 24



Samedi 30 septembre 2017

Salut les amis,

 

Je sais, pour vous, c'est le milieu de la nuit, mais pour moi, c'est déjà le matin. Un peu tôt pour partir, un peu tôt aussi pour le petit-déjeuner, j'en profite pour vous raconter : fin du jour 2, jour 3, j'ai du retard à rattraper.

 

La soirée dans les backwaters. Le coucher de soleil que je m'étais rêvé... C'est râpé, il pleuvait, je n'ai pas vu grand chose d'autre que des rideaux de flotte. Qu'à cela ne tienne : je me réfugie dans la chaleur du foyer. Porotta, dhal, chapati, sauce coco... Ont encore des secrets pour moi, mais j'ai fait des progrès!

D'après ce que j'ai compris, ce qui fait la différence entre les pains, en réalité, c'est : si c'est de la farine atta (spécifique de cette région du monde) - ou pas, si il y a du ghee/de l'huile de coco – ou pas, et comment / sur quoi il est cuit (frit, tandoor, etc).

Pour le reste, quelques petits trucs à savoir :

x Si t'as pas d'huile de coco, oublie! Elle en a mis dans chaque plat, dessus, dedans... C'est le médecin ayurvédique qu'aurait été content!

x Tapioca, ici, ne désigne pas les petites perles comme chez nous, mais bien les racines de manioc. Bouillies, avec de la coco fraîchement râpée et (bien sûr) du masala... Mmmh! Délicieusement sucré, régressif – comme de la purée pour bébé : à tester!

 

Pendant que les pains sont en train de reposer, je discute avec l'aînée, Sandra, qui parle très bien anglais (peut-être mieux que moi!), veut devenir médecin et surtout voyager. Photos, rêves, projets... Doux moments partagés. Puis.. Ferry prévu à 7h30, réveil 5h... Tout le monde file se coucher.

 

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Rendons à César ce qui est à César – ou plutôt à Oscar : l'agence My Dream & Travel, par laquelle je suis passée, peut convenir si vous êtes deux (ou plus), ou si vous cherchez des services combinés (résa d'autres billets, tours, etc). Sinon... Oubliez. Hassim est très gentil, comme je l'ai dit, mais si vous voulez une balade en canoë, passez par votre logeur... Ou directement par Oscar Cruises : c'est lui qui rame, et à la cuisine c'est sa dame, autant se passer d'intermédiaire! Vous y gagnerez, et eux aussi. - Fin de la pause publicité -

 

Jour 3

 

Au petit-déjeuner, goûter un gâteau. Fait exprès pour moi, après qu'elle ait appris mon métier. Touchée. Évidemment, au riz et à la coco. Pas trop sucré, pas frit (merci!) et aussi aux épices : cumin, cardamome... Être surprise, encore une fois ; se régaler, encore une fois. En prendre un morceau pour le midi, et une dosha (les galettes de riz). Comme quoi les mères sont les mêmes, d'un bout à l'autre de la terre... ;) Reprendre le bateau, sous la pluie. Mais ravie.

 

Puis le ferry, retour à la terre ferme. Le bus, bondé. Je suis debout mais j'ai quand même l'idée de poser mon sac, calé entre deux barrières... Good idea : y'en a pour deux heures et au lieu de se libérer, le bus est de plus en plus chargé, nous de plus en plus serrés! Au bout d'un moment, je crois que le contrôleur a pitié : un homme se lève, je m'assois. Je n'en demandais pas tant mais... Merci, je prends! Un homme m'indique à quel arrêt je dois descendre, un autre quel correspondance prendre... Tout le monde est adorable, j'apprécie.

 

Et c'est pas fini! Arrivée Fort Kochi, j'aperçois le bureau touristique : allons-y! J'indique mes prix, on m'indique une auberge où trouver un lit. Deux pas de l'endroit où je suis, deux pas de l'embarcadère du ferry (pour rejoindre Kochi, demain), 300 roupies, petit-déj' compris... Parfait!

- Pause publicité, conseil backpackers & autres globe-trotters : Auberge Santa Maria, chambre en dortoir, 300 roupies sans AC, 400 avec (id dortoirs réservés aux filles). Wifi gratuit, thé & café for free, cuisine à disposition, service laverie, réservation de billet, mec au comptoir super gentil... Paradis! - Fin de la publicité.

 

Armée de mon pique-nique, mon routard, je pars faire un tour en ville. J'admire les mythiques filets de pêche chinois, (aussi dits carrelets, en français, je crois). Le dutch cemetary, mais en fait on ne peut pas rentrer – regardez la photo, vous comprendrez! Je cherche la basilique, je me fais accoster par un tuk-tuk man. Non merci, je cherche juste mon chemin. Mais il insiste, il est gentil, et il me fait un "prix d'ami" : 100 roupies (1,30€) pour tout le tour de la ville, guide compris. Dans ce cas... Ok, je me laisse tenter ! (On m'avait dit que l'hébergement était cher à Fort Kochi : pour la différence, je m'offre le taxi!). Il me fait découvrir une ancienne laverie (qui sert toujours, mais plus pour l'armée), m'emmène dans le quartier juïf ; celui de Mattanchery – Bazar Road et Jetty Road. Je découvre grâce à lui une fabrique de gingembre, le marché aux épices... Bien sûr il tente de faire un peu de placement de produits, pour ses "amis", mais... C'est le jeu! À côté de ça, il s'arrête quand je veux, me montre des choses que je n'aurais pas soupçonné et me conduit où j'ai demandé : c'est gagnant-gagnant! Petites rues, découverte d'une boulangerie française (!!!), visite du Dutch Palace – superbes fresques, je suis ravie. Puis je veux voir Saint Francis Church (la première église chrétienne d'Inde, dans laquelle a été entreposée la dépouille de Vasco de Gama – avant d'être rapatriée au Portugal), et la Basilique Santa Cruz.

Alors il m'explique qu'avant, on va aller dans un magasin, je regarde 5min et ça lui fait gagner un point – et au bout de 10 points il a un plein gratuit, même si je n'achète rien. Et on va en faire quelques uns comme ça, pour qu'il ait plusieurs points. J'ai compris le truc : voilà pourquoi il est pas cher, Mr Tuk-Tuk!

 

D'abord je regarde les antiquités comme si j'étais dans un musée, puis au bout de la troisième boutique je sens que ça va me gonfler, je m'invente un autre jeu. Je me fais expliquer la différence entre soie, cachemire et pashmina, et comment les indiennes mettent leur foulard pour qu'il ne tombe pas (alors que toi t'es constamment en train de le réarranger). Deux boutiques plus tard, j'en ai quand même encore marre – et les vendeurs aussi : à mon pantalon que je n'ai pas eu le temps de nettoyer, mon sac en toile et mes ballerines encore embourbées, ils comprennent de suite que je ne vais pas acheter. Ils savent très bien que je ne suis là que pour donner des points, mais ils doivent m'expliquer, néanmoins, faire comme si – même si tout ça ne rime à rien.

 

Il veut encore me faire entrer dans deux magasins – je dois déjà en être à 5 ou 6 – je rechigne : ce n'est intéressant ni pour moi, ni pour les indiens. Sauf que... "Ces deux derniers, et je ne te fais rien payer." ... OK!

Faudrait que je me pose, peut-être, la question de la moralité, mais pour l'instant... Je me dis qu'il y a gagné, et moi aussi : au final, j'ai fait mon tour gratuitement! Restent les commerçants... (Des boutiques du gouvernement, en réalité).

 

Fin de la journée, se faire draguer par un mec. Gentil mais collant, au bout d'un moment. Au revoir, merci, un p'tit tour et puis s'en va. Vouloir regarder le coucher du soleil dans les filets (mythique, il paraît), mais... Rideaux de pluie (décidément!). Supermarché, trois courses et retour à Santa Maria, Alleluia. C'était bien mais.. C'est vite fait, je décide de repartir demain. Préparer le voyage (6h de bus?! Ah oui quand même...). Echanger avec les autres bloggeuses, essayer de réserver / planifier / arranger... Prendre une douche (disons... un filet d'eau puis on se lave au seau : à ce prix là, faut pas en demander trop!), manger, et, même s'il est tôt... se coucher. Heureux de sa journée, impatient de celle à venir, qu'on est en train d'imaginer. Vive le viaje!

 

Lol'Âme à l'heure pour le p'tit-déj' :)