Chroniques (presque) vertes en terres multiples : 5 mois, 7 pays, le bilan.

Salut à tous,


ϟ Attention, Attention : Pavé (dans la mare?) ϟ


... Par où commencer? 5 mois de voyage : des tas de cultures, de visages, de paysages, de nourritures... Différentes. Des tas de manières différentes d'appréhender la vie, la religion, le travail, le rapport à l'esprit... L'environnement, aussi. Qu'on parle d'agriculture bio, d'économies d'énergie ou de gestion des déchets, y'a pas photo : on n'est pas tous égaux. Sans juger, j'vais tenter d'vous faire un topo...


° 29 août – 4 septembreIsraël (version express).


J'peux pas dire que j'ai vraiment eu l'temps d'voir quoi qu'ce soit : après 3 jours de formation à Tel Aviv, 2 dans un kibboutz (dont j'ai oublié jusqu'au nom), j'étais d'retour dans mon avion. Deux univers restreints, fermés, deux univers particuliers qui ne sauraient, je sais, refléter l'état d'un pays. C'que j'peux dire, néanmoins, du peu que j'ai appréhendé, c'est qu'les choses ne correspondent pas toujours à l'idée qu'on s'en fait – même quand on s'est renseigné. Quand on pense "Kibboutz", par exemple, on a plus ou moins le cliché de la communauté rurale, fort lien social et mode de vie ancestral – donc, a priori, respectueux de la nature, des cycles de vie. Et puis on part à l'aventure... Et on se rend compte que c'est pas si easy. Celui dans lequel j'ai atteri, en tout cas, était bien loin de ça. Pas de potager ni de poubelles pour recycler, juste des usines & un supermarché. Ah... Et les principes fondateurs, dans tout ça? Le respect de l'homme, de la Terre? ... Je n'ai pas eu le temps de creuser. Tout c'que je sais, c'est qu'faut se méfier des clichés.



° 12 septembre – 31 octobre Inde .


1ère étape, l'ashram – Amritapuri. Là, contrairement au nom, c'était pas pourri. Non, j'dois même avouer que c'était quasi-parfait, l'paradis du zéro-déchet. Quasi, car je n'connais pas tous les dessous (le riz par exemple, il venait d'où?). Mais pour c'que je voyais... 20/20, j'avais d'quoi m'inspirer. Pour manger, boire, etc, chacun sa gamelle, sa bouteille, son broc ; lavable et réutilisable. Même dans les snacks. Si t'en n'as pas, on t'en prêtera, mais pas question d'plastique (ou même de carton) – jetable : ici, ils ont compris que c'est l'arnaque. Pas de papier non plus, ni dans les toilettes ni pour ton nez. Donc déjà, du déchet, y'en a bien moins. Et quand y'en a, néanmoins... Pas question d'faire n'importe quoi. Des poubelles en veux tu en voilà, sept ou huit sortes, sans mentir ! Parce que chaque déchet a un avenir. La nourriture pour le compost, le verre pour être refondu, le papier pour refaire du papier... C'est plus tant du déchet, c'est de la "Matière première secondaire", comme j'ai appris aujourd'hui qu'on disait (merci France Inter). De ce côté là donc, chapeau.

En matière "consommation énergétique", c'était aussi assez fantastique. Déjà, c'est une communauté spirituelle, donc bien sûr, la TV, les ordis, les grosses chaînes Hi-fi, etc, tout ça t'oublie. Ensuite, pas de frigo (en tout cas dans les tours résidentielles), pas de machine à laver – j'parle même pas du sèche linge et du lave-vaisselle. Pour compléter l'tableau, douche au pichet, grosses économies d'eau. Résultat : Consommation proche des minimas. Tout là-bas ne m'a pas plu, convenu, mais sur ce plan-là je n'aurais qu'un mot : Bravo.


Et puis j'suis sortie de là, direction India, la "vraie", la bouillonnante, attirante, effrayante, palpitantee, dégoûtante – selon l'idée qu'on s'en fait, ou tout ça à la fois, parfois. Et là... Si j'ai vibré, au plan énergétique, mille fois mieux que l'ashram, si c'était magique, que ça parlait à mon âme... Au plan écologique, ça devenait la cata. Et encore, quand je dis la cata, c'était même pire que ça. On dit que vivre à Mumbai, donc respirer son air, c'est comme fumer un paquet de cigarettes par jour... Ah ben au moins, tu peux t'intoxiquer pour pas cher! ...

Après... Le déchet? Connait pas. Pas parce qu'il n'y en a pas, non, loin d'là, mais le principe du déchet, que tu mets dans un endroit dédié... Non, ça, y'a pas. Des décharges en plein air, dans les rues, près des voies ferroviaires, partout, t'as fini tu jettes par la portière, c'est tout.

Côté alimentaire, bien loin aussi des boîtes en fer de l'ashram. Beaucoup de repas sont pris en extérieurs, dans des "cantines" de rue ou des roulottes, et là, ça va encore : on te sert, tu manges avec tes doigts et mets ton assiette à laver, pas de déchets. Mais dès que tu rentres dans un supermarché (ou plutôt, quand tu te pointes devant un kiosque qui vend tout un tas de bric et de broc)... T'es envahi : tout est portionné individuellement, société de l'instantané – et, bien trop souvent, emballé sous plastique. À propos du bio... Késaco? Ils ne connaissent même pas le mot, je crois. Dans le Kérala (et le sud en général), la majorité de la population est végétarienne (du fait de l'hindouïsme) : ça limite les dégâts, au niveau de la souffrance animale. Mais à Mumbaï... Ce n'est pas le cas, et les conditions d'élevage, de "détention" (car oui, je crois qu'on peut vraiment appeler ça comme ça), des poulets, etc... Je pense qu'il vaut mieux ne pas y penser si tu tiens à en manger. En règle général, d'ailleurs, beaucoup plus de déchets dans les villes qu'à la campagne, il me semble, où le mode de vie est encore plus "rural" : la cuisine, plus familiale, moins achetée transformée, génère moins de déchets (en tout cas en "aval").

Bilan alimentaire loin d'être parfait, donc. Mais... Peut-on les blâmer? L'agriculture intensive, le plastique, tout ça, pour eux c'est le progrès, la modernité. Comme ça l'a été pour nous (y'a pas si longtemps), faut pas l'oublier.

Et, d'un autre côté, ils sont en "avance" (ou encore un retard qu'on verra plus tard comme une avancée?) sur bien d'autres choses : l'eau, l'électricité... Même hors des "communautés protégées", ils en consomment bien moins que nous - qui faisons les malins quand on prend une douche plutôt qu'un bain!


En résumé, (de mon modeste point de vue, selon ce que j'ai aperçu), l'Inde est un GROS producteur de déchets, qui a du mal à les gérer. Mais encore une fois : Peut-on les blâmer? Avait-on conscience, 50, 30 ou même 10 ans en arrière, d'à quel point on détruisait la Terre? Des politiques sont mises en place, peu à peu, pour "Une Inde propre", pour inciter les gens à mettre leur déchet dans la poubelle (oui oui, des campagnes spéciales, panneaux, spots et tout le tralala, pour des choses qui semblent "aller de soi"!)... Mais ce sera long, je crois. Et on ne les aide pas : les jeans, appareils électroménagers, gadgets électroniques et autres choses qu'on produit là-bas parce que ça coûte moins cher (et qu'ils sont moins regardants sur les conditions de travail, soyons honnête) ne réduisent certainement pas leur "dette" face à la Terre! Au lieu de les juger, de les blâmer, d'imaginer des sanctions économiques, je crois qu'il serait plus judicieux de repenser le fonctionnement, la "logique" du monde dans sa globalité. Mais bref, encore une fois, ce n'est que mon modeste point de vue...



* 1er – 27 novembre , Sri Lanka :


David m'a dit un jour : "En fait les Sri Lankais, c'est des Indiens qui ont réussi". Et... C'est plutôt vrai – selon ce que l'on met derrière le mot "réussi". C'est sûr, les rues ne sont pas des décharges à ciel ouvert, ils ont des poubelles – et même de tri. Mais à côté de ça... Plus de consommation, aussi, j'ai eu l'impression – énergétiquement parlant, en particulier. Par exemple, dans les salles de bain, y'a de l'eau chaude et du papier. Ça paraît "rien", mais si on songe à tout ce que ça implique de ressources... ça participe largement à tarir la source! Oui, le Sri-Lanka, face à l'Incredible India, semble plus "évolué", plus industrialisé, plus comme nous, quoi. Mais... C'est vraiment ça, réussi? ...

PS : Sur la question du bio... C'est toujours un concept qui n'a pas de mot.


* 27 novembre -8 décembre , Malaisie :

Seulement 15 jours, c'est peu pour se faire une idée. Surtout quand on reste, en majorité, dans les zones très peuplées : mes pas m'ont seulement menée à Kuala Lumpur, la capitale, et Georges Town, hautement touristique. Néanmoins je dirais que c'est comme le Sri Lanka.. Encore plus "évolué". En Asie, ça semble comme si, chaque fois qu'on fait un pas vers l'Est, on se rapproche un peu plus de ce qu'on connaît. Un peu plus du confortable, industrialisé, prêt-à-consommer. Transformé, sur-emballé. Comme si chaque fois, on s'éloignait du "vrai"... Mais ça, encore une fois, ce n'est que ma pensée. C'était presque Noël aussi – si si, ça joue : à qui sera le plus gâté, consommation démultipliée ; lumières partout, c'est magique, mais niveau énergétique, c'est fou !


15 jours c'est peu pour se faire une idée, je ne prétends pas avoir une quelconque légitimité, mais ce que j'en ai vu m'a suffi : a priori, la Malaisie n'est pas le paradis de l'écologie.



* 8 - 18 Décembre , Thaïlande :


10 jours, pareil, c'est très court. Moins encore qu'en Malaisie je ne peux prétendre faire un bilan du rapport de la Thaïlande avec l'environnement. Néanmoins, comme en Israël je peux dire "l'illusion". Si je vous dis "éco-village", auto-suffisant... Quelle image avez-vous, que pensez-vous? La protection de l'environnement au summum, la parfaite alliance de la Nature et de l'Homme, n'est-ce pas? Et bien... Pas forcément. Auto-suffisant, c'est ce qu'on te vend. Avant ton arrivée. Sur place, je me suis rendue compte que c'était plus compliqué. D'une part parce que le projet n'était pas abouti – et certaines choses prennent du temps, c'est vrai : on ne peut pas demander à une graine juste plantée de donner des fruits. Ça, c'est plutôt faire preuve de sagesse que de l'accepter (à vouloir tout faire trop vite, souvent, on fait n'importe quoi... Et les résultats, au final, ne sont pas là – ou pas ceux qu'on voulait, parce qu'impatients on a tout saccagé). Mais aussi par "facilité" : acheter des plats préparés au village voisin alors qu'on pourrait cuisiner les légumes du jardin. Du pain de mie sous sachet alors qu'on pourrait en faire ici, du vrai. Des ordis alors qu'on pourrait passer la soirée à discuter, comme le laissait entendre le terme "communauté". Des motos pour déplacer des objets, sur des distances qu'on pouvait souvent couvrir à pied. Pas de recyclage des déchets. ... Ce n'était pas non plus "catastrophique", empreinte écologique démesurée (auto-suffisance en eau grâce à la rivière tout près, relativement peu de produits achetés au supermarché, faible utilisation de l'électricité...) ; mais quand même gros décalage entre le rêve et la réalité.

D'où je me dis que parfois, les utopies.. C'est bien que ça reste dans nos esprits. Mieux vaut des rêves moins grands réalisés effectivement, que des rêves "magiques" à peine mis en pratique.



Mais BREF, revenons à notre sujet, l'environnement... Sur un nouveau continent !



* 20 Décembre – 28 janvier , Nouvelle-Zélande :


Bien qu'on soit en Océanie, retour à "l'Occident". Je veux dire, ici, chez nous, c'est plus ou moins le même mode de vie. On n'est pas déroutés en arrivant, maisons, transports, supermarchés, c'est un fonctionnement qu'on connaît.

(Même si certains points, évidemment, sont différents.)


Dans le rapport des Kiwis à l'environnement, ce qui m'a frappée c'est.. Les paradoxes. Le genre de truc antinomique, pas logique, qui t'amène à penser : "Mais ils sont cons ou ils font exprès?!".Non, non, je ne juge pas, j'me demande juste : Pourquoi?! V'nez donc, que je vous explique.

À l'aéroport, ils contrôlent tout : tout ce qui est alimentaire (fruits, légumes, miel, graines...) ; tout ce qui a un rapport avec la terre (matériel de camping, chaussures de randonnée, vêtements de sport "d'extérieur"...) ; rien n'échappe à leur attention, dans le but d'éviter les "contaminations". En effet, du fait du statut insulaire, la Nouvelle-Zélande possède une faune et une flore très particulière, à l'équilibre précaire : tout espèce non endémique qui entrerait pourrait le mettre en danger. Vigilance extrême, donc, pour protéger ce qu'on aime, ce qu'on a de plus cher (leur patrimoine naturel). Jusque là, c'est (casse-bonbons quand t'es à l'aréoport et que tu dois passer à la douane pour un brugnon ou un morceau de jambon mais passons, c'est surtout : ) compréhensible et logique.

La démarche, et c'est heureux, franchit les portes de l'aéroport et se poursuit dans le pays : les parcs nationaux sont nombreux, pour ne pas dire innombrables, les sites importants sont préservés... Bref, tout ça a l'air pas mal.

SAUF QUE :

x Les transports en commun sont très peu performants, le covoiturage quasi-inexistant : chacun a sa voiture, et plutôt gros modèle, genre hautement polluant. Les distances entre les villes principales sont assez importantes, les routes souvent montagneuses (donc sinueuses, donc progression lente)... Plutôt que d'y passer des heures, ils prennent de la hauteur : comme on prendrait le bus ou le train, ils prennent l'avion, tous les quatre matins.

x L'agriculture bio, connaissent toujours pas, sont même plutôt du genre pesticides à gogo. Ah ils sont beau, leurs fruits, mais si on savait combien de fois ils ont été pulvérisés, on réfléchirait à deux fois avant de croquer d'dans ! (Enfin, j'dis ça, mais... j'en ai mangé des kilos & des kilos, toujours avec la peau...) . Idem pour les produits animaux : quand ils sont free-range (plein air), c'est déjà le gros lot!

x La consommation d'eau et d'électricité : bah... c'est la "modernité" quoi. La même que chez nous, ou à peu près – donc : pas de quoi se vanter. Ils ne sont pas beaucoup (très faible densité dans un pays déjà plutôt petit), alors bien sûr, ce n'est pas eux qu'on va pointer du doigt en premier, parce qu'une dizaine de millions, qu'est-ce que ça change après tout, quand en Chine ou en Inde ils sont des milliards? N'empêche que. Si chacun faisait sa part...

Et c'est là que je me demande : Mais qu'est-ce qu'ils croient? Que leurs sprays pleins d'on ne sait quoi s'arrêtent à la limite des champs? Que les gazs de leur moteur n'entrent pas dans les réserves naturelles? Et leurs abeilles, dont ils sont si fiers, les productrices du fameux miel Manuka*, elles en pensent quoi?

Si elles savaient parler, j'suis sûre qu'elles s'écrieraient : "On a déjà un trou dans la couche d'ozone au-dessus de la tête, vous croyez pas que ça suffit comme ça? Y'a vraiment besoin d'aggraver les dégâts? Non mais c'est vrai quoi, si ça continue, nous dans 20 ans, on aura disparu, alors autant qu'on prenne la retraite.. Quoi,vous dites, vous voulez pas? ... Alors arrêter de marcher sur la tête! Cessez de faire n'importe quoi, sinon nous, c'est dit, on fait grève du Manuka!"


* Manuka : miel épais, au goût en général prononcé - proche du miellat de Corse, que l'on ne trouve qu'en Nouvelle-Zélande. Il se déguste tel quel mais entre aussi dans la préparation de nombreux sirops, bonbons, chocolats, nougats, et autres confiseries.


Magré tout ce qu'on en dit, donc, de ses plantes, de ses oiseaux, de ses paysages qui sont "Magie" ; malgré tous ceux qui viennent chez les Kiwis, à l'aventure, pour être "plus proche de la Nature"... La Nouvelle-Zélande, c'est pas le paradis. C'est plus comme une légende : ça te fait rêver, mais un jour tu découvres que c'est juste une histoire inventée. Bon d'accord, pas tout à fait : la faune & la flore existent réellement, et méritent réellement la médaille d'or ; des lois, des procédés ont été mis en place pour les protéger... Mais tant d'autres, aussi, qui vont à l'opposé! Combien de temps, encore, ce Beau pourra-t-il perdurer? ...

(Je n'ai pas fait de plongée, et je ne me suis pas suffisamment documentée sur le sujet, mais je crois pouvoir affirmer sans me tromper que les coraux, non plus, ne sont pas fans du sans-plomb et des pulvérisations. Et non, ils ne sont pas immunisés sous prétexte qu'ils sont immergés. D'une : le cycle de l'eau, vous connaissez? L'air qui s'évapore, devient pluie, rejoint les rivières puis la mer...? Ok, vous me suivez. De deux : Le réchauffement climatique s'accompagne, logiquement, d'un réchauffement océanique. Sans entrer trop avant dans les arcanes scientifiques, ça s'accompagne de modifications chimiques, comme celle du pH. Grosso modo, l'eau devient acide et "grignote" les coraux. Donc forcément, ils vont pas faire de grands sourires et crier Bravo! : pour eux, c'est comme une menace de génocide!).


Une forme de déception, donc : même là où l'on se dit "conscient", où l'on croit faire attention... Les actions vont (en grande partie) à l'opposé de l'objectif affiché. Surtout, sans que ça ne choque personne. Je veux dire, ça pourrait être "à venir", dans le déroulé du projet "Avenir". Une chose à laquelle on a pensé mais qui n'est pas encore en place – parce qu'au niveau d'un gouvernement, on y va toujours par étape. Mais là... Apparemment, non. Ils n'ont pas l'air de se poser la question. Tant que les fruits poussent dans les champs et que les poulets voient la lumière : "C'est quoi le problème?". Il serait peut-être temps que les esprits, aussi, s'éclairent...



* 29 janvier – durée indéterminée, Australie :


15 jours seulement que je suis arrivée, trop tôt pour faire un bilan. A priori, cependant, même continent et même topo : faune et flore extraordinaire et protégée, transports en communs peu développés, bio qui commence à peine à émerger (c'est peut-être mieux à Sydney?), et consommation d'eau et d'électricité (in)digne d'un pays développé.

Ceci dit :

x Nombreux sont ceux, en ville, qui se déplacent à pied ou à vélo.

x J'ai déniché la "perle rare" : une coopérative qui vend des produits alimentaires et des cosmétiques, souvent locaux, toujours bio et sans plastique! Ca devait probablement exister, aussi, en NZ, mais tout en mouvement que j'étais, je n'ai pas eu (pris?) le temps de chercher.

x Y'a un compost dans le jardin de ma colocation, et le bac ne semble pas "fait maison" : c'est donc que la municipalité leur aurait fourni, qu'elle est engagée dans la voie de l'écologie? ... Youpi!


C'est difficile, en fait, car j'ai du mal à trouver des produits bios (ou locaux, de l'agriculture raisonnée, peu emballés), même sur les marchés. Je m'attendais à ce que ce soit – a minima, aussi bien que "chez moi" (où les enseignes bios fleurissent plus vite que les pétunias, sans parler des rayons des supermarchés traditionnels qui déploient chaque jour plus leurs ailes, ni des circuits alternatifs, plus "engagés", tels que les AMAP, La Ruche qui dit oui, et j'en oublie!) ; mais ce n'est pas le cas. J'ai l'impression qu'ici, plus encore, on confond bio & santé.


"Mais si, regarde, y'a du vert, c'est du muesli aux graines de pilipili, c'est super healthy*!" ... OK, mais c'est pas organic* pour autant. C'est du vent, des techniques pour que t'achètes... Mais c'est tout.

* Healthy = bon pour la santé ; Organic = biologique


C'est tendance, c'est "branché" de boire de l'eau de coco, de manger de l'avocat, du muesli et des graines germées. Mais que ça soit pulvérisé ou pas, que ça vienne du champ d'à côté, de Mexico ou de Lima... On s'en soucie pas.

Ceci étant, je l'ai annoncé en commençant : 15 jours, c'est trop peu pour faire un bilan. Mon visa est valable un an, j'ai encore plein de temps devant moi. Je fournirai donc, si vous êtes intéressés, des informations (impressions?) plus détaillées lorsque la durée de mon séjour se sera allongée.



> Pour finir, petite réflexion sur l'écologie en voyage. Sans chercher à me dédouaner, ça me paraît compliqué. Le zéro-déchet, c'est fabuleux dans l'idée, mais les bocaux en verre, c'est lourd à transporter. Les épiceries bio, comme on l'a vu plus haut, y'en a pas partout – non plus que les produits "locaux". Fabriquer ses cosmétiques, c'est génial mais pas très pratique. Les petits contenants (donc portionnés, donc le plus souvent suremballés), c'est idéal quand on est en mouvement. Les blogs, les mails pour partager, c'est fantastique mais ça consomme des données (donc, de l'électricité). Sans compter le défi du transport : si on en souhaite un non polluant (ses pieds ou un vélo), on ne va pas si loin (...ou on met [beaucoup] plus longtemps!). Sur ce point, y'a la solution du stop, néanmoins. ... Prenez ceci comme une question : si vous avez des solutions, des suggestions, je prends !


> Pour finir (bis, mais cette fois, vraiment ; je vous ai pris assez de temps), puisque vous avez que l'alimentation est une autre de mes passions, petite réflexion, reflet de mon "évolution".


Végétarienne de longue date, plutôt sceptique envers les végétaliens... Depuis que je voyage, j'ai pourtant, avec eux, tissé de nouveaux liens. Je ne voulais pas, au début de l'aventure, me passer d'produits laitiers. Pas pour des raisons de santé, pas non plus parce que j'aime trop ça. Non, mais... En Inde, ghee, lassi, ça fait partie de la culture, j'pouvais pas passer à côté! Tout en faisant attention, j'refusais l'élimination : modération (bien que je sois tout sauf modérée, c'est un principe que j'trouve plutôt parfait, aussi, j'essaie d'appliquer). Je n'étais toujours pas "lienne", donc, mais parce que dans ma tête, manger ça f'sait partie d'la découverte ; et au contraire devenir "lienne", c'était se couper des liens. Et puis au fur & à mesure... C'est devenu moins humain, plus industriel. J'avais l'impression de protéger non plus la culture, les traditions ancestrales, mais l'agri, version dure, la souffrance animale. Alors les oeufs, le lait – et tout ce qui en contenait, j'ai arrêté. Ou presque, parce que quand tu t'engages dans cette voie, tu te rends compte qu'il y a dans tout. Dans des choses auxquelles tu t'attends : gâteaux, sauces, biscuits, gratins, mais aussi dans des produits où, franchement... Tu te demandes c'que ça fait là : pain, muesli, même dans certaines préparations salées (comme du persil haché... Mais pourquoi?!)... Oui, quand tu commences à regarder, tu te rends compte qu'il y en a dans tout, partout, c'est fou! Mention spéciale pour la poudre de lait, championne toute catégorie de l'infiltration dans tout ce qui peut se manger.

Du coup, à c'point, tu te dis : "ça restreint, tu n'manges plus rien!". Mais finalement... Si. Ça ouvre, même – surtout l'esprit. Tu renoues. Avec les produits, ce que t'en fais avec tes mains. Avec l'envie, de faire – et de te faire – du bien. Alors oui, aujourd'hui je dis...


{ Graine de réflexion... }


J'suis une "mangeuse de graines",

Et jl'assume sans peine.

Crache-moi ta haine

Si ça te plaît,

Ca n'me fera pas changer.

Même, j'resterai sereine

- Je sais pourquoi je le fais.


Jt'assure on peut être en bonne santé,

Sociable & s'régaler

Même en s'passant d'produits carnés.

On peut satisfaire

Les plus grands appétits

Et les plus fins palais,

S'adapter à tous les modes de vie,

Tous les pays,

& Tous les budgets.


Tout c'qu'on peut faire,

Tu s'rais bluffé !

... Si seulement t'acceptais d'goûter.


J'te demande pas d'apprécier,

Juste d'ouvrir ton esprit.

Même si tu veux pas, d'ailleurs,

Pas d'souci,

Jt'oblige pas :

C'est ta vie, tes choix,

Fais c'que tu crois

En accord avec ton coeur.


... Mais du coup, d'ton côté,

De quel droit

Peux-tu m'juger?

Je n'impose rien, à personne ;

J'viens pas jouer les troubles fêtes

Quand tu manges tes rillettes,

Même, j't'empêche pas de dire qu'elles sont bonnes ;

Alors laisse-moi décider,

Aussi, ce que je mets dans mon assiette.


J'suis une "mangeuse de graines",

& Jl'assume sans peine.

Crache-moi ta haine,

Si ça te plaît,

Ca n'me fera pas changer.

- Mais reconnais que ce s'rait mieux,

Quand même, si tu t'abstenais.

Si on pouvait,

Même sans partager une bavette grillée

Ou un bol de graines germées,

Juste, manger à deux.

Si VG, - pesco, lacto, ovo,

Ou rien d'tout ça -,

Omni,

(& Même pourquoi pas,

Gluten-Free,

Crudivores,

Paléo

Ou je n'sais quoi encore) ;

Bref, juste si on pouvait,

Tous, le temps d'un repas,

Devenir amis.


Je vous laisse cogiter tout ça, j'espère entendre vos voix pour savoir ce que demain, ensemble, on fera. Pour que demain soit.


Lol'Âme Verte

(D'espoir, pas de jalousie)