Chroniques (tout court) en Terre (que j'espère) hospitalière, épisode 62

Hi, Bonjour, 


Comme vous voudrez : je sors de mon premier cours d'anglais (en ligne), bientôt je serai bilingue (haha), et je pourrai passer de l'un à l'autre sans aucune difficulté. 

Plus sérieusement, vous trouverez peut-être ça bizarre que je me sois inscrite à une formation payante, en ligne, alors que je suis dans un pays anglophone et que je pourrais pratiquer de manière gratuite et "vivante". Certes. Mais ce n'est pas si facile que ça. Du moins, pas pour moi. Parce que les gens, en règle générale, ne te "corrigent" pas pendant une discussion. Ils ne vont pas t'indiquer la conjugaison / syntaxe / prononciation qui serait plus appropriée ; ils ne peuvent pas non plus, forcément, deviner ta pensée, et donc te dire comment exprimer ce que tu as dans la tête en français (même si parfois, ils peuvent t'y aider - quand t'arrives à le dire par des moyens détournés). Et puis je travaille avec des français, donc de ce côté là, c'est râpé. Et... BREF, j'en avais marre de me sentir limitée. Dans les débats, les soirées, les échanges en tout genre ; marre que ma parole limite mes idées. Marre de me sentir "empêchée", de devoir faire répéter aussi, parfois (meilleur est ton niveau, meilleure aussi est ta compréhension, quelles que soient la vitesse ou l'accentuation de ton interlocuteur), d'être catégorisée "française" dès que j'ouvrais la bouche. RE-BREF, pour toutes ces raisons, j'ai décidé de reprendre la formation (vous savez, celle que j'avais commencé l'été dernier, pour le projet "Service Civique en Israël"? Comme quoi, j'y reviens!) ; et si ça vous semble étrange ou que ça vous dérange... Et bien faites comme si vous n'en saviez rien, parce que moi j'aime & ça me fait du bien, alors il n'y aucune raison pour que je change. 


Well... Passées ces quelques considérations linguistiques, où en étais-je? Chahutée, je vous disais... Mais, c'est marrant, personne n'a relevé. Tout le monde a noté le positif, le rose-tout-joli, "En Australie, tu t'épanouis!" ; personne n'a remarqué que c'était aussi parfois compliqué. Pas toujours tout rose-tout-joli, mais parfois aussi tristounet-tendance-gris. Je ne sais pas trop comment je dois l'interpréter, si je dois m'en réjouir, ou pas. Parce que d'un côté, c'est super, vous voyez le côté "Lumière", et donc moi aussi, ça m'éclaire ; vous voyez les ressources, les trésors, et je puise à cette source pour me sentir plus forte. ... Et d'un autre côté, j'ai parfois l'impression que vous idéalisez ; vous projetez - celui que vous auriez voulu être, les choses que vous auriez rêvé de faire, celle que vous voudriez que je sois, etc ; et j'me sens pas à la hauteur de cet écran de cinéma. J'suis comme une actrice, qui sait que c'qu'elle dit, c'est factice ; même si les gens la croient, elle ne le ressent pas ; et si eux vivent le rêve, pour elle ce n'est qu'une trêve : après le générique de fin,  terminées les robes de soie, les rideaux de satin, retour au basique, pas cher, qui mérite pas un écrin. Oui parfois j'me sens pas à la hauteur, imposteur et ça fait mal au coeur... 


Mais ça ne dure pas. Comme chaque fois, un haut succède au bas. En l'occurrence, plusieurs jours de repos pour me remettre de grands "n'importe quoi". À peine arrrivée, faire les formalités, commencer le boulot, trier les papiers, s'installer... J'ai voulu aller trop vite, je crois - étonnant de ma part, n'est-ce pas? Pas prendre le temps de respirer, forcément ça n'a pas marché. J'me suis arrêtée, essoufflée, j'voulais un r'mède mais j'pouvais plus parler, j'ai paniqué.Alors comme une enfant, Papa! Maman!, j'ai crié à l'aide. Vous voyez, j'suis pas toujours si forte que ça... Et comme chaque fois, ils étaient là, ils ont répondu présent. Ils m'ont insufflé, comme au premier jour, suffisamment d'air pour qu'à nouveau je marche... Et désormais je cours. Grâce à eux, grâce à vous qui voyez le "mieux", grâce à la vie, simplement, après l'Enfer j'ai retrouvé le Ciel, comme toujours - et tout ça sans quitter la Terre ! 


Je sais que chacun a 

Des hauts et des bas ; 

Je sais aussi que nos choix, 

Nos attitudes, 

N'sont pas pour rien,

Loin de là, 

Dans la façon dont ça va et vient. 


Donc j'nie pas

Qu'j'ai ma part de responsabilité,

J'dis pas "C'est pas ma faute à moi, 

C'est comme ça" ;

J'veux pas m'faire plaindre, surprotéger, 

Ou quoi qu'ce soit ; 

Juste, j'comprends pas pourquoi, chez moi, 

Les hauts, les bas, ont une telle amplitude. 


J'sais faire face à la brise,

Mais comment gérer quand les vents

Ont la puissance d'un ouragan? 

Quand l'tonnerre gronde au rythme des éclairs,

Quand la rivière devient torrent, 

Quand l'Océan, déchaîné, 

Avale la terre, 

Raz-de-marée...

Comment gérer la crise? ...


C'est volontairement que je laisse le poème finir sur des points de suspension, car je n'ai pas encore trouvé de réponse à la question. Laisser passer le temps, le plus souvent. Et la météo, d'elle-même, retourne au beau, après un certain temps. 

Après la pluie, donc, les éclaircies : marché des "Farmers" (en direct des producteurs) samedi matin avec Phil (mon proprio-colocataire) ; bière dans la City avec d'autres "frenchies" samedi soir ; "perruches" blanches à la crête jaune aperçues ce matin encore, dans le jardin - couleur & chant de l'espoir... 


Et donc voilà, finalement, après tout ça, ça va. Même bien! Comme quoi vous aviez sûrement raison de voir la lumière dans les épisodes précédents - même si parfois, moi, j'y voyais aussi clairement que dans l'néant. Et donc... Merci de continuer à me lire, à être là. Et à la prochaine fois !!! 


Lol'Âme (un peu moins) chahutée, (un peu plus) apaisée.