Chroniques (tout court) en Terre (presque) idyllique, épisode 57

Kia Ora, 

Premier épisode écrit depuis mon portable, en direct d'une gare - ça faisait longtemps ! Pourquoi, comment... C'est un peu compliqué, va falloir rembobiner.(D'ailleurs, seulement pour le début de l'écriture... Bref, vous allez comprendre). 

Après mon épopée dans le Coromandel, retour à Katikati. Deux jours de pluie, deux jours de cuisine. Deux jours à profiter avec Yasha, Kiki, Margot, Aurelia et Rémi - sans oublier Charlie ! ... Qui ne s'appelle pas Charlie du tout, d'ailleurs, mais Taylor. Mais Yasha trouvait qu'il avait une tête à s'appeler Charlie. Et puis on a pensé au jeu, vous savez, celui avec les dessins tout pleins de trucs et de machins, dans lequel on doit trouver le petit bonhomme? Du coup on s'est tous mis à l'appeler ainsi. Bref, c'est pas important, c'est vrai, peut être que vous vous en fichez, mais c'est juste que ça décrit bien l'ambiance qui régnait : on était juste là, ensemble, bien même si on ne faisait rien. Kiki et Yasha à cause d'une pièce de leur van qu'ils attendaient, Rémi et Aurelia parce que c'était prévu comme ça dans leur contrat, moi parce que j'avais toujours 4 jours de repos (et même plus) à rattraper. Je pensais bouger au jour le jour avec les vendeurs de fruits, mais avec la pluie... Et puis quasi tout le monde était parti, très peu de nouveaux arrivés - donc ils n'allaient pas bien loin, donc ça ne me servait à rien (je veux dire, à moins de faire du stop à nouveau, pas moyen de bouger de Katikati pour gratuit). 

On était bien, donc, même si on ne faisait rien... Mais ça sentait la fin. La pièce du van allait bien finir par arriver, et tout le monde s'en irait... Moi aussi, puisqu'il en est ainsi! Aurelia et Rémi prévoyaient de rejoindre l'autre communauté, à Auckland, pour quelques jours, j'ai décidé de me greffer. J'me disais que de là bas, j'pourrai faire ce que j'espérais ici - à savoir bouger au jour le jour, aux alentours, avec les vendeurs de fruits. 
Vendredi, nous voilà donc partis. Avec une pointe d'émotion, quand même... Au final, j'ai passé plus de trois semaines ici, au milieu des veggies. J'ai cuisiné, encore et encore, fait des essais Mmmh et d'autres... plutôt ratés ; j'ai pleuré, j'ai ri, vécu des instants de doute et d'autres de magie... Surtout, j'ai rencontré une poignée de personnes extraordinaires. Qui m'ont ouvert leurs bras - et m'ont ouvert les yeux, l'esprit, le cœur. Merci. 
BREF, j'ai pas les mouchoirs sur moi, donc on va s'arrêter là. Une page se tourne, fin de la belle aventure Katikati... Et une autre s'ouvre, nous voilà partis. 

Sur la route, on s'arrête aux Owhaora falls. Une minute de marche du bord de la route, ça aurait été dommage de passer à côté ! Arrivée au FatCat (le nom de l'autre communauté, qui se transforme en hôtel de backpacker pendant l'hiver) en début d'après midi... J'me rends vite compte que c'était peut être pas une bonne idée... C'est très joli, l'ambiance a l'air super y'a pas d'souci, mais... C'est super loin de tout. Et les stands de fruits sont tous dans les banlieues d'Auckland... Ok, tant pis. Je trouverai une solution... Plus tard. La journée n'est pas finie, alors en attendant... Profitons! 

On dépose nos affaires, embarque deux filles (françaises, encore!), et on repart, direction les Kitekite falls. On avait mal compris les indications qu'ils nous avaient donné, on prend un autre sentier... et c'est tant mieux, car du coup, on les voit du dessus avant de les voir du dessous! Les moins frileux tentent un plongeon, puis demi tour, petit détour à la plage de Piha et retour "à la maison". 

Le lendemain, je pars avec l'une de celles qui se rapprochent le plus du centre, je vais voir le Mont Eden. Un cratère en plein milieu de la ville, qui offre un superbe panorama. Puis je rejoins l'embarcadère. J'm'offre une glace au chocolat. Après le gâteau du matin, ça fait un peu trop plein mais... C'est comme ça, et c'est très bien comme ça. J'veux dire, j'gère pas toujours comme je voudrais, dans les deux sens j'fais des excès, mais... C'est quand même parfait. Quels que soient les "parfois" où j'suis au fond du trou, ce que je vis en général... C'est fou. Incroyable, fabuleux, WAHOU WAHOU. Oui, j'm'en rends compte là, sur le port : j'ai passé trop de temps à regretter, il est temps de profiter.  Même si j'ai dérapé (avec mon corps, mais pas que), même si j'ai pas fait ce que je voulais, et même quand ça s'reproduira... C'est parfait comme ça. J'ai assez regardé le pire, désormais j'vais tenter d'poser mes yeux sur ce qui est Mieux. 

Retour au FatCat, j'suis moi mais pas vraiment là, dissociée. J'fais mon sac (là c'est sûr, faut qu'je parte), tente de partager quand même un peu la soirée, puis fissa, j'vais m'coucher. C'matin, j'ai la nausée, les yeux gonflés, y'a plus d'café... Heureusement qu'hier j'ai nettoyé mes lunettes, sinon j'aurais tendance à dire que ça ressemble fort à une journée de merde! Mais j'vois plus loin que le bout d'la lorgnette : je suis en Nouvelle Zélande, libre comme l'air - et j'ai du café dans mon sac... C'est la fête ! 

J'commence par vouloir faire du stop, direction New Plymouth. Ça marche pas trop, j'prends un bus jusqu'à Hamilton, j'me dis que je reprendrai de là. Je le sens pas, et le chauffeur de bus est sympa... Mais il y va pas... Mais du coup j'prends un ticket, j'y vais - là où lui va, à Taupo. J'change mes plans, j'ferai le tour que j'avais prévu dans l'autre sens - ou un autre d'ailleurs, qui sait. 

Des tours et des détours, 
Allers retours, 
Ça j'en ai fait. 
Sans queue ni tête,
Dépensant du temps et de l'argent.  
Gâchés peut-être, diront certains,
Mais c'est juste que mon chemin
Reflète c'qui se passe dans ma tête : 
Là dedans, c'est Beyrouth, 
Alors forcément, mon itinéraire
N'est pas rapide et clair
Comme l'autoroute! 
Forcément, j'm'arrête souvent
Pour faire le plein, 
Faire le point. 
Mais demande-t-on à une deux chevaux
D'aller au triple galop? 
Ou lui demande-t-on, plutôt,
De nous offrir un voyage 
Au charme d'un autre âge, 
De nous permettre de rencontrer les gens au-delà de leur visage, 
De profiter du paysage ? ... 
Des tours et des détours, 
Allers retours, 
Ça j'en ai fait, 
C'est vrai. 
J'suis pas une Ferrari, 
J's'rai pas la première franchir la ligne d'arrivée,
Mais... J'apprends la vie, 
J'apprends à la vivre, à l'apprécier ; 
Alors peu m'importe le temps que je mets, 
Chaque fois que j'y parviens ça vaut tous les trophées. 

Donc, j'm'arrête à Taupo, où j'commence à faire du  stop à nouveau, direction Turangi. J'attends plus d'une heure, j'me dis que j'dois pas dégager une bonne énergie. Au moment où je songe à laisser tomber, passer la nuit ici, Hélène me prend - pas très loin, mais c'est beaucoup mieux que rien! Elle est française, on discute un peu, elle m'offre même de passer la soirée avec elle - et la nuit si je veux, elle a un van. Je poursuis ma route, mais je repars avec une bière... Et le leur plus léger ! Puis Mégane, et j'arrive au Samouraï Lodge, et soirée simple et j'vais m'coucher - bien qu'ils n'annoncent pas une météo appropriée, on ne sait jamais : si je veux faire le Tongariro, j'ai besoin de repos! 

Ce matin quand j'ouvre les yeux, je constate cependant qu'ils ne se sont pas trompés : c'est gris, même carrément pluvieux. Pour autant, je ne me laisse pas démontée. Le proprio nous avait proposé  de nous emmener, avec une Bulgare qui partage ma chambre, à ce qui est considéré comme l'arrivée de la randonnée : on pourrait en faire une partie en sens opposé, une heure ou deux, et revenir sur nos pieds (parce que cette partie est à l'abri). Mais elle n'est pas levée, puis c'est lui qui doit rester jusqu'à 10h... Je ne le sens pas. Enfin, justement si, je le sens très bien : je vais poireauter pour un truc qui me convient à moitié, et ça va m'énerver ! Je pars donc de mon côté... Et qu'est-ce que j'ai bien fait! Encore une fois, ça s'est confirmé : quand je suis mon instinct, tout va bien. J'ai fait du stop, puis j'ai marché. Sur la route, sous la pluie... Mais bien. Seule, enfin. Libre, loin. Merci. 

Puis j'ai refait du stop. Suis allée voir les Taranaki falls. Sur un sentier, mais toujours sous la pluie. Puis j'ai refait du stop. Quand je suis arrivée, trempée, à l'auberge du National Park Village que j'avais repérée, j'ai été accueillie par un couple chaleureux, souriant... Et plein d'attentions réconfortantes ! Serviette propre pour une douche chaude, part de gâteau au chocolat, feu de cheminée allumé exprès... Waouw, merci! 😍
Et donc me voilà. Heureuse à nouveau, énergie et moral tout en haut, parce que j'ai suivi mon cœur. Sans plan pour demain, parce que c'est le meilleur et que ça dépendra d'la météo. Seule, mais tellement emplie du grand tout. Heureuse, un point c'est tout. 🙏

À bientôt, avec ou sans les photos, 

Lol'Âventurière

PS : Vous vous rappelez, ma demande de visa pour l'Australie ? Je l'avais faite avant Noël, et la plupart du temps, en deux trois jours c'est réglé. N'ayant pas de nouvelles depuis, et partant le 29 de ce mois-ci, je commençais à m'inquiéter. Je suis donc allée fouiller dans mes mails, sur le site officiel... Et j'ai découvert qu'il était accordé depuis le 21 décembre !!! C'est juste que j'avais manqué un mail de confirmation, donc ils avaient envoyé l'attestation sur le compte de Maman... Qui en a trois différents, et ne s'en est pas rendue compte ! (Ou c'est moi qui n'avait pas mis "le bon", autrement dit : celui qu'il lui arrive de consulter, parfois. Haha). Bref, tout est bien qui finit bien : à moi le pays des kangourous, wahou wahou ! 😁