Chroniques (tout court) en Terre (presque) idyllique, épisode 54

Kia Ora,

 

= Bonjour, merci, bienvenue... C'est le seul mot que j'ai appris, pour le moment, en maori, mais il est passe-partout ! Ça tombe bien car je n'ai pas spécialement envie de m'étendre sur le sujet – faudrait d'abord que je maîtrise l'anglais. Et puis y'a aussi ce blog qui me prend, l'air de rien, un bout de temps... Spécialement aujourd'hui, je pense que j'en ai pour un moment : j'ai (peut-être un peu trop) fait durer, maintenant y'a tellement à raconter que je ne sais même pas par où commencer !

 

Disons que ce sera plus simple chronologiquement – et puis au moins si c'est trop long, je pourrais couper logiquement pour faire deux épisodes (histoire de prolonger la saison ;) ) . Donc, 1er janvier, reprenons. Rien de spécial, tout le monde "décuvait". Passons directement au 2 (à ce rythme là, ça pourrait être rapide, trois lignes et basta, mais heureusement comme vous comme pour moi, y'a eu des jours mieux... Et donc qui demandent plus de mots, plus de photos. ... Mais je préfère ceux-là, même s'ils sont plus volumineux!). Donc, le 2, le soleil s'était redécidé à briller, il n'en fallait pas plus pour me convaincre de bouger. Pique-nique, bouteille d'eau, ok, on part pour une petite "randonnée". Depuis Wahihi Beach, le village le plus près, 40 min de marche sur un sentier pour atteindre la Secret Beach. Crème solaire, livre, maillot de bain et même serviette... On est partis de manière un peu précipitée, j'ai tout oublié, mais ça ne m'empêche pas de profiter! Marcher, en bonne compagnie, au chant des oiseaux et avec de superbes panoramas... Je suis ravie. Je décide quand même de rentrer plus tôt, histoire de préparer le dîner, pendant que les autres continuent à farnienter. Et donc, je hitch-hike – je fais du stop, quoi, pour parler français (curieux comme j'ai de plus en plus tendance à mélanger, de sorte que je ne sais plus parler, ni l'anglais, ni le français! Shame on me!). Un papi me prend... Hoho, très gentil, mais un peu chaud à mon goût! Heureusement, pas trop insistant, et tout est bien qui finit bien : il me dépose et au revoir merci!

 

Lendemain, jour de repos supposé, mais remplaçante absente... En même temps, il pleut et il fait froid... Ok, laissez-moi m'y coller ! Avec plaisir, mais pas tout à fait sans arrière pensée : quand elle arrivera (si elle arrive), on pourra peut-être échanger (nos jours de repos, je veux dire : avec un peu de chance, j'en aurai un où il fera beau!).

 

Lendemain, on prend les mêmes et on recommence : repos supposé, remplaçante absente – et soleil également. De la pluie, du froid, du vent. Donc... Cuisine à nouveau. Soupes, gratins, confitures, gâteaux, à mesure que les jours passent, tous pareils (entendez par là : gris/venteux/froids... Bouh!J'aime pas ça.), tout y passe. Enchaînée à la cuisine (même si c'est vrai, c'est en partie de ma propre volonté), je suis à deux doigts de trépasser. Heureusement, en même temps et à côté, on partage de bons moments : papotage devant les fourneaux, dans les vans, sur les canapés, jeux de société...

Qu'est-ce qu'on m'avait dit : "C'est l'été, ici?" ... ?! Euh... On n'a pas la même conception de l'été, je crois. Mais bon, finalement, on s'occupe dans la maison, un peu comme vous...

 

...Et on essaie de ne pas devenir fou. Comme les gens allergiques aux ondes, ou les hypersensibles, ou je ne sais quoi, moi j'suis hélio-sensitive : au soleil, j'suis addictive, et quand y'en a pas, ça va pas, j'ai le moral tout en bas! Je sais je sais, y'a des saisons c'est bien pour une raison... Mais pas pour moi! J'suis comme ça, que voulez-vous : au risque d'être condamnée à migrer tout le temps, fonction du temps, tant pis, j'le ferai, mais j'suis pas un oiseau du froid.

 

Mais bon, heureusement, on s'occupe dans la maison (bis, je sais, mais c'est pour que vous suiviez). En cuisine, j'apprends – je vais vous expliquer pourquoi – et on prend quand même du bon temps. J'apprends, parce que la majorité des gens sont végétariens / végétaliens. Les "riens", pas de problème, je gère ; les "liens"... Me mettent au défi, particulièrement en pâtisserie!* Pas d'oeufs, pas de beurre, pas de lait... Faut innover! Mais ça me plaît : sites internet, idées recettes, ingrédients à disposition et une part d'improvisation... Et le tour est joué! Maintenant je sais, par exemple, comment faire un gâteau sans oeufs et quand même tout gonflé et moelleux!

Et vu que "tout ça", c'est bien à la mode, j'espère pouvoir le revaloriser (dans un "vrai" travail, si on peut dire ça comme ça). Quand je dis "tout ça"... C'est parce que je me rends compte que c'est un peu le fatras, pour la plupart des gens. C'est la mode et la pub' en profite, justement : tout dans le même panier et on surfe sur la vague (lucrative je reconnais!).

 

Essayons donc de clarifier un peu :

x Végétarien : qui ne consomme pas de chair animale – ni viande, ni poisson (sinon c'est un pesco-végétarien, mais on ne va pas aller à ce niveau de complication...) ; mais autorise les "produits dérivés", tels que les oeufs, & les produits laitiers.

x Végétalien : qui ne consomme aucun produit d'origine animale, ni viande, ni poisson évidemment ; mais pas plus les oeufs, le fromage, le lait, le beurre, ou même le miel.

x Vegan : qui ne consomme aucun produit d'origine animale, dans son alimentation ; mais qui en refuse aussi l'exploitation sous toutes ses formes : pas de laine ni de cuir pour l'habillement ; pas de produits cosmétiques testés sur des animaux... Donc non, vegan et végétarien, ce n'est pas tout à fait pareil (mais les anglais n'ont qu'un mot pour les deux, les malins! Avec ça, comment voulez-vous vous y retrouver?!)

 

*Je réalise en écrivant, si dans cette phrase, on enlève quelques parties, c'est toute l'histoire de ma vie : les "riens", je gère ; les liens me mettent au défi...

D'ailleurs, pour ma part, si j'suis VG, j'suis avant tout émotivore...

 

Si j'suis VG, j'suis surtout émotivore :

J'me nourris de – et fonction -

D'mes émotions.

Je picore ou dévore,

C'est selon ;

C'est mon coeur qui dicte à mon corps.

 

Sucré, salé, moelleux, croquant...

Plus qu'à ma raison,

C'que je me mets sous la dent

Répond à ce que j'ressens.

 

Et tant pis si parfois

C'est trop salé, trop gras,

Minéraux 0

Et pas bio ;

Tant pis si c'est industriel,

Bourré d'anti-agglomérants,

Conservateurs, etc,

& Qu'ça vient de très loin d'chez moi ;

Si mon estomac l'appelle,

La raison passe au second plan.

Tant pis bien sûr tant qu'ça reste parfois,

En général j'essaie quand même de faire attention à mes choix,

De les faire correspondre à ce que je crois.

 

J'me rattraperai le lendemain,

Le surlendemain, un jour prochain ;

J'mangerai des légumes, des légumineuses,

Des amandes, des fruits secs,

Oui, je serai plus sérieuse,

Je ferai tout ça bien,

Même carrément impecc'.

 

... Mais pour ce moment là,

Ce "parfois",

J'veux juste qu'on me laisse faire "n'importe quoi".

C'est sûrement pas le meilleur

- Ni sur le plan nutritif,

Ni sur celui des saveurs -

Mais ça réchauffe mon coeur.

 

Même si c'est fugitif,

Peut-être même contre-productif,

C'est jouissif...

 

Jouissifs aussi, tout au contraire,

Ces plats qui ont une histoire derrière :

La mousse de maman,

Le gratin de l'oncle Jean...

Même si les saveurs

Ne sont (parfois) pas au rendez-vous,

Ils nous nourrissent de bout en bout

Parce qu'ils sont faits avec coeur

- L'ingrédient magique qui les rend si bons.

 

Et donc on n'y coupe pas :

Quels que soient nos choix,

VG, crudivore, gluten-free, IG bas,

Paléo ou je ne sais quoi,

Quoi qu'en dise notre raison,

On mange avant tout avec nos émotions.

 

... Et c'est très bien comme ça.

Très bien parce qu'on n'est pas que des estomacs,

Des tendons, des muscles, des os,

Des fluides et des boyaux ;

Pas qu'un agglomérat

De nutriments, d'eau,

De minéraux et de fibres ;

On est aussi un coeur qui bat,

Une âme qui vibre ;

On est des êtres d'émotions,

Parfois plus fortes que la raison ;

Et c'est très bien comme ça...

 

Ceci dit (j'sais pas si vous avez compris, mais si, a minima, vous avez survécu jusque là, vous allez être récompensés), "Nous sommes ce que nous mangeons"... Mais pas que ça! Alors laissez-moi vous présenter, plus largement, la communauté – ou plutôt, laissez faire Shota, qui a réalisé cette superbe vidéo : https://youtu.be/vt6vTOTooKI (Que vous avez en haut)

 

... Et ça commence à d'venir assez long, ce sera donc la conclusion pour cette fois!

À très bientôt pour le prochain : Mount Manganoui, repos, Taupo, Youpi!

 

 

Lol'Âme Sensible.