Chroniques (à demi) solitaires en Terre (que j'espère) hospitalière, épisode 47

 

 

Hello,

 

 

 

Je reconnais qu'ici, je ne fais pas beaucoup d'effort – même si je suis présentement attablée avec des locaux autour d'un café (payé par l'un d'eux!), dans un petit snack local (le seul ouvert à cette heure je dois dire, dans ce quartier plus habitué aux back-packers... pas encore réveillés pour la plupart.

 

Mais pour moi, 7h30... C'est l'heure du récit !

 

 

 

Pourquoi donc suis-je attablée dans un café alors que j'ai un appartement avec une super vue, pourriez-vous me demander? C'est que... Je n'y suis plus! Me voilà maintenant dans un petit hôtel de GeorgeTown, en plein centre! Revenons au début. Chez Lohith – l'indien vivant à côté, qui m'hébergeait.

 

 

 

Samedi matin, donc. En me réveillant, les yeux plus ouverts et alertes que la veille, je découvre l'étendue de sa résidence : 30 étages dans chaque bâtiment (de ce que j'en ai vu, il y a au moins 4 blocs), une piscine, un petit supermarché... Ah oui, quand même! Le petit indien parti de rien (comme il me l'a raconté par la suite.. Juste avant que je ne parte, en fait), a fait un sacré chemin!

 

Pour le petit-déjeuner, il me prépare des dosai (les fameuses galettes indiennes à la farine de riz et lentilles que j'aime tant) : Mmmh! Moi qui pensais tester la cuisine malaisienne, après m'être concentrée sur sa "junk-food" (du moins ses snacks, pains briochés, etc... ça reste des "spécialités", mais bon... Quand même), c'est raté : retour à l'indienne. Ceci dit... ça me fait très plaisir aussi !

 

Discuter, aller au supermarché, essayer de voir ce que je veux visiter... On ne fait pas grand chose de la journée, d'autant que la pluie s'en mêle, mais ce n'est pas désagréable. Même à moi, ça m'arrive de me poser, par moments... Même très souvent, ces derniers temps. J'ai moins envie de visites : beaucoup de questions, je cogite : qu'est-ce que je veux faire, en fait? L'éco-village, est-ce que je veux vraiment y passer plusieurs mois? Est-ce que je fais mon VISA (ce qui simplifiera les choses), ou est-ce que j'essaie comme ça (ce qui me donne quand même la possibilité de le prolonger, mais ce sera plus compliqué et de toute façon plus court)? Et est-ce que c'est vraiment ça? Est-ce que la pâtisserie ne me manque pas trop, est-ce que je n'y retournerai pas? Me trouver un boulot, et apprendre, apprendre, pour faire ces magnifiques gâteaux – qui me font briller les yeux, baver jusqu'au tapis dans les émissions que je vois? ... Bref, tout ça tout ça : autant dire que, même si on ne fait rien, ça m'occupe un brin!

 

 

 

Le soir, deux amis à lui se joignent à nous pour une soirée "pizza-parotta" - comme des calzones, mais faite à base de deux de ces galettes indiennes, cuites à la poële. Pas extrêmement local... Mais super bon. Sympa aussi de rencontrer ses amis, même si c'est un peu particulier : il les prépare une par une, chacun mange à son tour... Et ses amis partent avant même qu'il ait commencé la sienne! Je pensais qu'on allait partager la soirée... Bon, c'était quand même intéressant, j'ai pu discuter un peu. & Au moins demain, je n'aurai aucun mal à ouvrir les yeux!

 

 

 

Dimanche, je prends donc le bus pour aller explorer GeorgeTown, à proprement dit. Street Art, temples Tao en veux tu en voilà, mosquées, temples hindous, Little India, petite expo, jetties (communauté chinoise qui vit "sur l'eau" – maisons construites sur des embarcadères)... Je déambule en solitaire, et c'est parfait. Tout est beau, tout est bien, je suis heureuse là, sur cette Terre.

 

 

 

En fait oui, ça me manquait à moi aussi la solitude, la solitude choisie. Me balader à mon rythme dans les rues, écrire tranquille, cuisiner, bouquiner au lit... Faire ce que je veux quand j'en ai envie. Ici c'est parfait : Lohith vit sa vie, j'ai clés... Il est assez souvent là, mais j'ai mes moments à moi : ça me va, et même plus que ça... C'est PARFAIT !

 

 

 

Sauf que... Même ici, rien ne se passe jamais comme prévu. Alors qu'il m'avait dit que je pouvais rester "aussi longtemps que je voulais", Lohtit m'annonce lundi que ses plans ont changé : demain soir, je dois bouger. OK... Allez, allez, on se remet en mode baroudeuse!

 

Je commence par le consulat Thaïlandais (pour essayer d'obtenir mon VISA, du coup : pas envie de traîner là, d'explorer ; je veux me poser, contribuer à ce projet). J'attends encore et encore le bus. Qui me dépose au mauvais arrêt – le chauffeur s'est trompé. Qu'à cela ne tienne : j'essaie le stop... Et ça fonctionne! Sauf que... Le consulat est fermé, c'est l'anniversaire du roi (non mais sans déconner, il pouvait pas choisir une autre date celui-là?! Haha). Bon bah... On va retourner à GeorgeTown – y'a encore le fort, des temples, tout ça tout ça. Je prends un autre bus... Et n'arrive toujours pas au bon endroit – cette fois, c'est moi qui me suis trompée. Un troisième bus... Et enfin, j'y suis. Le dhal et les chapati de Lohith, emportés pour le pique-nique, me réconcilient avec la beauté de la Vie.

 

 

 

Je retrouve ensuite Etienne et Sophie, deux bretons rencontrés au Sri Lanka, lors de l'ascension de l'Adam's Peak. On passe l'après-midi ensemble : balade autour du fort, dans Love Lane, Little India... Je me trouve un hôtel pour les deux nuits suivantes, un moyen de faire le VISA... Tout s'arrange!

 

 

 

On se retrouve le lendemain matin pour un café au bazar Chowrasta. On discute longuement : voyages, expériences passées (difficultés traversées et moyens de les surmonter), relations, émotions... L'endroit est local et bondé, on finit par se lever (que d'autres puissent en profiter!), mais c'est presque à regret : quel beau moment partagé ainsi, à parler...

 

On se dirige vers le Kek Lok Si temple. Superbe, même si... Un peu (beaucoup) trop touristique à mon goût : les étals jusque dans les enceintes spirituelles, devant les autels... Faut pas abuser! Ça me dérange : mélanger les affaires de l'esprit et du commercial... Enfin bon, dans la pagode, c'est plus serein, et malgré la tempête qui gronde entre Etienne et Sophie, je trouve l'accalmie. Merci.

 

 

 

Après un bon lunch – riz, purée de potimarron curcuma & cumin préparée la veille par mes soins, fruits... le tout offert généreusement par Lohith avant que je ne parte... il a pris soin de moi, jusqu'au bout du bout... merci pour tout ; je récupère mes affaires et me pose à l'hôtel. Puis me pose avec un café dans un autre juste à côté, repéré la veille. Love Lane Inn, joli décor, bon feeling entre les gens... Pour mardi-mercredi, c'était trop tard, j'avais déjà réservé, mais jeudi.. Je m'y poserai sûrement ! ET... Le mec des VISA était là. Et... Ca y'est, c'est fait!!! YIHAAAAA. Du moins, il a tous les papiers – normalement, je le récupère jeudi. Et vendredi.. Je m'en vais, direction Krabi! Re-YIHAAA.

 

 

 

Aujourd'hui, on avait prévu une randonnée, mais hier soir les bretons ont "fiesté", ils m'ont prévenu qu'ils allaient avoir du mal à se lever. Et pour moi... Pas tant envie, finalement. Ecrire, trier les photos (vous n'en avez encore aucune de Malaisie, il serait peut-être temps...), faire un tour au musée ou aux jardins botaniques... On verra. Juste : vivre. L'instant. Profiter du présent.

 

Et, faut avouer, imaginer. La thaïlande, l'éco-village, ce que j'y ferai, comment je m'y sentirai... On verra... Mais je m'y vois déjà!

 

 

 

Avant de vous laisser, résumé (pour ceux qui n'auront pas eu le courage de lire en entier) de mon séjour à Penang – ce que je retiendrai :

 

x Ma rencontre avec Lohith, son hospitalité, sa cuisine savoureuse, les discussions autour de la méditation Vipassana, de la spiritualité, etc..

 

x L'ambiance de GeorgeTown, son street-art, les jetties, Armenian et Love Lane...

 

x Le fait que tout n'est pas toujours proportionnel : les musulmans composent (pour faire une grosse approximation, car j'ai une forte hésitation) 80% de la population, pourtant... On ne voit que des chinois! Ils ont une communauté très soudée, et sont largement sur-représentés (pas mal de japonais, aussi) : dim sum, nouilles sautées, porc séché... Déjà dans les restos. Et puis, tout est "sous-titré" : les idéogrammes sont aussi présents que le malais. Et les shops, les agences... Les musulmans sont plus discrets. La leçon que j'en tirerais? L'important n'est pas le nombre. Et ça vaut pour tout...

 

 

 

Lol'Âme conquise par la Malaisie, en (presque) partance (déjà!) pour la Thaïlande...